GAF - Lorette Charpy blessée et privée des Jeux de Tokyo

Lorette Charpy s’est blessée à l’entraînement le mardi 2 mars. Après une série d’examens, le verdict est tombé : rupture du ligament croisé antérieur du genou. La médaillée de bronze européenne à la poutre est contrainte de renoncer aux Jeux olympiques de Tokyo. La jeune gymnaste (19 ans) se projette déjà dans la préparation de Paris 2024.

Celle qui avait subi une impressionnante blessure au visage lors d’un entraînement aux barres asymétriques en août 2018 et réussit à se qualifier pour les championnats du monde quelques mois plus tard, connaît une nouvelle mésaventure. Le 2 mars dernier, Lorette Charpy engage sa série acrobatique à la poutre. Désaxée sur son premier élément, le flip, elle utilise ses réflexes pour tenter de revenir sur la poutre lors du second élément, le salto. « J’ai posé mon pied en ouverture et donc j’ai seulement réussi à poser mes orteils sur la poutre. Mon genou est parti et je l’ai senti craquer. J’ai tenu mon genou quelques secondes puis je l’ai plié et tendu plusieurs fois. Je me suis levée et j’ai marché à cloche-pied pour voir si tout allait bien. J’avais une petite douleur mais j’ai dit à Eric (Hagard) que ça allait, pas au point de poursuivre l’entraînement, mais qu’il n’y avait sûrement rien de grave », explique Lorette.

Après l’entraînement, même si les douleurs n’étaient pas vives, la gymnaste consultait le kinésithérapeute pour écarter tout risque. « Il m’a fait les tests du croisé, le test du tiroir, en avançant mon genou pour voir si mon tibia était bien bloqué, mais les résultats n’étaient pas clairs. On voyait une différence entre mes deux genoux, mais il n’était pas enflé, ni bleu, comme habituellement pour les croisés », raconte Lorette. Les jours suivants, elle effectue de nouveaux tests notamment avec le médecin du pôle, et les résultats ne sont toujours pas significatifs. Le 5 mars, l’IRM confirme les suspicions des médecins. Et le verdict tombe : rupture du ligament croisé antérieur du genou, lésion méniscale et entorse du ligament collatéral du stade 1.

« Dans un premier temps, je ne voulais pas me faire opérer, mais j’ai vite compris que je n’avais aucune chance de faire les J.O. car il y avait trop de risques », rapporte Lorette. Après plusieurs jours de réflexion et des réunions avec le staff médical et l’encadrement de l’équipe de France, elle a donc décidé de passer par la case opération, dans les toutes prochaines semaines. Lorette sera alors en rééducation pendant plusieurs mois. « Les médecins ne m’ont pas dit exactement combien de temps je serai arrêtée, cela dépendra de mes progrès », précise Lorette.

Après plusieurs participations aux grandes échéances internationales marquée notamment par une médaille d’argent européenne avec l’équipe de France, Lorette Charpy est donc privée de la compétition pour laquelle elle travaille depuis des années. L’annonce du verdict a résonné comme un coup de tonnerre. « C’est dur à accepter parce que je consacre toute ma vie à la gymnastique. Ça fait 10 ans que je suis au pôle, j’ai participé à trois championnats d’Europe et du monde, aux Jeux européens, pour préparer les Jeux olympiques et finalement, je ne peux pas les faire », exprime Lorette. Elle, qui a remporté une médaille d’argent lors de l’édition européenne des Jeux européens en 2019 à Minsk (BLR), ne compte pas arrêter sa carrière sans avoir goûté aux Jeux olympiques. La déception évacuée, celle qui a su démontrer toute sa combativité et sa ténacité après sa blessure en 2018, voit de l’avant et pense déjà aux prochaines échéances. « Je ne vais pas abandonner et faire de mon mieux pour revenir au plus vite. Je vais me préparer pour les championnats du monde 2021. Même si c’est trop court pour revenir sur les quatre agrès, j’aimerais pouvoir participer aux barres, voire à la poutre. » Un nouveau cycle olympique débutera bientôt pour la pensionnaire du pôle de Saint-Etienne : « on se retrouvera à Paris 2024 », conclut-elle pleine d’espoir.