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Agression raciste à Dole : prison ferme requise en appel à l'encontre d'un septuagénaire

«Ce dossier, c'est un homme raciste qui fonce sur un homme, maghrébin, pour au mieux le blesser, au pire le tuer».
«Ce dossier, c'est un homme raciste qui fonce sur un homme, maghrébin, pour au mieux le blesser, au pire le tuer». bibiphoto / stock.adobe.com

L'avocat général a requis jeudi une peine de trois ans d'emprisonnement, dont deux ans avec sursis, devant la Cour d'appel de Besançon (Doubs) à l'encontre d'un automobiliste septuagénaire accusé d'avoir violemment percuté un père de famille qu'il avait traité de «sale bicot». La Cour rendra sa décision le 18 novembre. Reconnu coupable en première instance de «violences volontaires avec arme et injures racistes», Bernard Demougeot, 72 ans, avait été condamné en juillet à cinq ans d'emprisonnement, dont deux ans avec sursis, par le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier. Il avait fait appel.

«Ce dossier, c'est un homme raciste qui fonce sur un homme, maghrébin, pour au mieux le blesser, au pire le tuer», a plaidé Me Jérôme Pichoff, l'avocat de la victime, Adil Sefrioui, 42 ans. Le 21 avril à Dole (Jura), les époux Sefrioui sont chez eux lorsqu'ils aperçoivent un homme qui semble prendre des photos de leurs enfants dans le jardin. Suspicieux, le couple cherche à obtenir des explications. Une altercation s'ensuit. Mme Sefrioui filme une partie de la scène glaçante qu'elle diffusera ensuite sur les réseaux sociaux et qui a été visionnée lors du procès.

« Approche sale bicot »

«Approche sale bicot, (...) tiens amène-toi devant la bagnole», lance le retraité qui remonte ensuite dans sa voiture et semble s'en aller. Mais il fait demi-tour et fonce sur Adil Sefrioui, projeté sur le capot alors que le véhicule s'arrête en défonçant la palissade du jardin de la famille où se trouvent les enfants. «S'il n'est pas mort, c'est parce qu'il a eu le réflexe de sauter sur le capot», a souligné Me Pichoff. Adil Sefrioui, se dit encore hanté par la scène : «l'impact, boum, les cris des petits... Moi je me suis envolé sur la voiture». Pour l'avocat général, Emmanuel Vion, «M. Sefrioui a été blessé dans sa chair, il a subi plusieurs fractures des vertèbres et aurait pu être paralysé».

«“Sale bicot”, c'est un mot que seuls les racistes structurels peuvent utiliser», a ensuite estimé le magistrat, pour qui «M. Demougeot est dans une dynamique de violences, dans un contexte détestable». Le septuagénaire n'était pas présent à l'audience pour expliquer son geste. «Bernard Demougeot, homme âgé, a subi des insultes, il a été frappé, il s'est senti agressé et empêché de partir», a plaidé son avocat, Me Damien Varlet, appelant la Cour à «ne pas partir en croisade contre le racisme». L'avocat général a également requis une amende avec sursis à l'encontre d'Adil Sefrioui pour des «violences légères» lors de l'altercation avec le retraité. Son avocat a demandé la relaxe.


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17 commentaires
  • anonyme 18265

    le

    Bien que je ne m'attende pas à voir mon commentaire publié (j'ai été comme beaucoup maintes fois censuré sur cet "article"), je voudrais cette fois m'adresser directement à ceux et celles qui se considèrent "Journalistes" au Figaro. Comment pouvez-vous cautionner ce jour de papier immonde ? Est-ce cela votre vision de l'information et de la recherche de la vérité ? Ce qu'il faudrait à beaucoup, c'est proprement le dernier cours de Michel Foucault: Le Courage de la vérité. Pourquoi ce parti pris qui vise à défendre les yeux fermés " l'étranger "? Pourquoi ne pas faire intervenir dans votre papier les explications de l'avocat de Bernard Demougeot et celle de ce dernier ? Retenir le titre agression raciste encore une fois, c'est tellement minable. Si lors d'une altercation avec une personne en surpoids ou qui de par son physique dénote une distinction claire entre lui et moi, et que je l'insulte dans ce sens, cela fait-il de moi dans un moment de colère un grossophobe, un homophobe, un raciste? Comme si lors de colère, surtout pris à partie comme l'a été ce retraité par cet individu, dont on ignore tout de la première partie de la scène et l'agression verbale et/ou physique qu'il a reçue, il faudrait garder son calme et surveiller son vocabulaire. Pardonner-moi celui qui me passer par la tête en ce moment à votre égard, messieurs et mesdames. J'ai honte pour ce que vous acceptez de publier. C'est un journalisme empreint de veulerie ! J'espère juste que vous en êtes conscients

  • anonyme 18265

    le

    À quoi bon proposer un forum de commentaires si ce n'est pour en publier aucun qui soit susceptible de poser des questions dérangeantes et recherche la vérité dans cette histoire qui semble depuis le départ incohérente ? Changer de métier ! Journaliste, c'était aussi le courage de la vérité fut un temps. Le votre est celui de la complaisance et de la médiocrité.

  • anonyme 18265

    le

    À quoi bon proposer un forum de commentaires si ce n'est pour en publier aucun qui soit susceptible de poser des questions dérangeantes et recherche la vérité dans cette histoire qui semble depuis le départ incohérente ? Changer de métier! Journaliste, c'était aussi le courage de la vérité fut un temps. Le votre est celui de la complaisance et de la médiocrité.

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