Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Londres honore Noor Inayat Khan, héroïne musulmane de la seconde guerre mondiale

Une plaque a été inaugurée fin août dans le quartier de Bloomsbury, au cœur de la capitale, en mémoire de cette agente secrète envoyée en France en 1943 comme opératrice radio.

Par  (Londres, correspondante)

Publié le 28 septembre 2020 à 01h42, modifié le 01 décembre 2020 à 10h27

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Portrait non daté de Noor Inayat Khan jouant de la vînâ.

LETTRE DE LONDRES

A deux pas de l’University College London, le Gordon Square fait partie de ces carrés de verdure londoniens où l’on passerait bien la matinée à lire un bon roman, à peine gêné par les passants et les écureuils. Ce jardin se situe au cœur de Bloomsbury, entre la British Library et le British Museum, où naquit un des mouvements intellectuels les plus prolifiques du début du XXe siècle au Royaume-Uni.

Noyau du groupe, les enfants Stephen – la peintre Vanessa (future Vanessa Bell), sa sœur Virginia (future Woolf), leurs frères Thoby et Adrian – déménagèrent au 46 Gordon Square en 1904. L’économiste John Maynard Keynes vécut ultérieurement à la même adresse. L’écrivain Lytton Strachey habitait à deux pas, au 51 de la même rue. Des plaques bleues fixées aux élégantes façades victoriennes du quartier rappellent la mémoire de ces illustres personnages.

Le 28 août dernier, l’English Heritage Trust, qui gère ces « plaques bleues » emblématiques, (en plus de 400 sites historiques au Royaume-Uni, dont Stonehenge ou des pans entiers du mur d’Adrien), en a inauguré une nouvelle dans le quartier, au 4 Taviton Street. Une plaque un peu particulière : elle est la première du genre à honorer la mémoire d’une femme musulmane d’origine indienne et une des très rares femmes à avoir été envoyée en mission par le SOE (Special Operations Executive), service secret mis en place par Winston Churchill au début du second conflit mondial.

Noor Inayat Khan vécut à cette adresse entre 1942 et 1943. « Nom de code : Madeleine », précise la plaque commémorative. La jeune femme était parfaitement francophone, elle fut envoyée en France occupée en 1943 comme agente radio pour soutenir les réseaux de la résistance hexagonale, une mission follement périlleuse. Elle la mena à bien, avec une exceptionnelle bravoure, mais fut trahie, emprisonnée, torturée par la Gestapo et finalement assassinée au camp de Dachau, en septembre 1944.

« A jamais dans nos cœurs »

« Son dernier mot fut “Liberté” », relève l’inscription gravée sous son buste en bronze qu’on découvre dans un coin ombragé du Gordon Square. Erigée il y a une dizaine d’années, la statue contemple le parc de ses yeux immenses, un sourire à peine esquissé aux lèvres. « Noor vivait tout près et a passé des moments paisibles dans ce jardin », peut-on encore lire sur son piédestal. A ses pieds, une couronne de coquelicots (l’offrande classique aux héros de guerre britanniques), un message plastifié à la signature en partie effacée : « Rien ne vous obligeait à le faire mais vous l’avez fait pour la liberté des autres. A jamais dans nos cœurs. » Et un cliché en noir et blanc : on devine Noor, en sari, en train de jouer de la cithare.

Il vous reste 58.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.