L’IPG prêt pour 400 tests de diagnostic
Mobilisation, à Charleroi, pour booster le nombre de tests du Covid-19. L’IPG s’est adapté tandis que l’ULB a lancé une plateforme.
- Publié le 07-04-2020 à 06h00
Les tests de diagnostic tels que ceux pratiques pour débusquer le Covid-19, ce n’est pas l’activité habituelle de l’Institut de pathologie génétique (IPG). Mais cet important centre basé dans le Biopark de Gosselies a les équipements techniques qui permettent de répondre à cette demande de tests, appelés à devenir un élément clé de sortie du confinement.
«On pouvait, à la fois, aider à réaliser ces tests dont les hôpitaux sont demandeurs tout en maintenant de l'activité pour le centre, alors que les demandes habituelles des hôpitaux ont baissé», explique le Dr Jérémie Gras, directeur médical.
Une adaptation
L’IPG se concentre sur trois domaines: l’anatomie pathologique, la génétique humaine et la biologie moléculaire. Or il se fait que les deux premiers domaines recourent à des techniques de PCR, les réactions en chaîne par polymérase, qui sont aussi utilisées pour les tests du Covid-19. De plus, l’IPG, dispose de plusieurs solutions pour ce processus d’extraction du patrimoine génétique (ARN) du virus. Mais jusque-là, l’institut n’avait la possibilité de travailler que sur du matériel humain, pas sur des bactéries ou des virus.
«Il a donc fallu demander l'autorisation de procéder aux tests pour le Covid-19. Nous l'avons obtenue le 20 mars», explique le médecin. Pas simple, d'autant que le temps pressait. Il a fallu, en deux semaines, procéder à toute une série d'opérations, allant de la redéfinition de l'espace à la création d'une zone spécifique avec hotte de protection, à la commande de réactifs d'extraction spécifiques, en passant par les validations, la formation du personnel, les commandes de réactifs d'extraction.
Au moins jusqu’en juillet?
Depuis hier, le laboratoire Covid-19 de l'IPG est opérationnel, au sous-sol du bâtiment. «Il fonctionne avec des équipes de 8 personnes et nous en disposons d'une quarantaine au total qui, toutes, sont volontaires, insiste le directeur médical. Le labo fonctionnera sept jours sur sept, mais pas la nuit.»
Dans un premier temps, l'IPG procédera à une centaine de tests par jour, ce qui correspond à environ 20% de son activité. «Mais à plein régime, avec deux équipes par jour, on pourra arriver à traiter 400 échantillons quotidiens.»
Le Dr Gras s’attend à ce que la demande soit importante jusqu’en mai, mais sans doute aussi au moins jusqu’en juillet, avec le déconfinement progressif espéré. Et il n’est pas impossible que l’IPG poursuive cette activité par la suite.