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Les investisseurs misent sur la viande de laboratoire de Meatable

La start-up néerlandaise vient de bénéficier de 9 millions d'euros injectés par des investisseurs privés et la Commission européenne. Son objectif est de lancer une côtelette de porc de synthèse sur le marché dès l'année prochaine et d'autres viandes (boeuf et poulet) d'ici 2025.

Le premier hamburger de synthèse élaboré à partir de cellules-souches de vaches a été présenté au public en 2013. 
Le premier hamburger de synthèse élaboré à partir de cellules-souches de vaches a été présenté au public en 2013. (JASON HENRY/NYT-REDUX-REA)
Publié le 12 déc. 2019 à 06:41Mis à jour le 16 déc. 2019 à 06:22

Dans la course à l'industrialisation de la viande synthétique, l'appétit des investisseurs ne se dément pas. Confirmant l'avance prise par les Néerlandais dans ce secteur depuis le dépôt des premiers brevets en 1990, la start-up Meatable basée à Delft vient d'obtenir 9 millions d'euros injectés par un groupe d'investisseurs privés (Blue Yard, Transferrine, Union Square venture) et par la Commission européenne à hauteur de 3 millions d'euros.

« Ces fonds vont nous permettre d'étendre le développement de nos activités et de réduire nos coûts afin de satisfaire l'appétit des consommateurs pour la viande sans porter atteinte au bien-être animal ni à la planète », s'est félicité Krijn de Nood, directeur général et fondateur de Meatable. C'est la deuxième injection de fonds dont bénéficie Meatable après celle de 3,5 millions d'euros intervenue l'an dernier. Outre Blue Yard Capital, Atlantic Food Labs, BackedVC et Future Positive Capital avaient notamment participé à ce tour de table.

Dès 2020

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La start-up vise à mettre au point une côtelette de porc produite en laboratoire dès l'été 2020. L'atout de Meatable saute aux yeux au moment où les prix du porc augmentent dans le monde sous l'effet de l'épidémie frappant le cheptel porcin chinois. Au-delà, Meatable entend distribuer à l'horizon 2025 différents morceaux de viande de synthèse (boeuf, poulet) issus de cellules animales dans les supermarchés.

Les Pays-Bas ont pris une avance dans le secteur en développant une technique d' « agriculture » cellulaire permettant de fabriquer de la viande comestible sans avoir à abattre un seul animal. Le tissu musculaire de cette viande « cultivée » est obtenu à partir d'une poignée de cellules prélevées sur un animal. Ces cellules sont ensuite nourries sur un support dans un bioréacteur et alimentées avec un bouillon nutritif spécial. « Nous avons quelle séquence d'ADN est responsable du déplacement d'une cellule au stade précoce vers une cellule musculaire », se targue Krijn de Nood.

Hamburger de synthèse

Dans le domaine de la viande synthétique, les premières recherches des Néerlandais remontent au milieu des années 2000 lorsque le professeur de physiologie vasculaire de l'université de Maastricht Mark Post se lance dans l'aventure. En 2013, grâce au soutien financier du cofondateur de Google, Sergey Brin, le scientifique néerlandais présente au monde le premier hamburger de synthèse élaboré à partir de cellules-souches de vaches.

Aujourd'hui, comme Meatable, la start-up Mosa Meat de Mark Post rivalise pour mettre au point un processus d'industrialisation de viande synthétique à grande échelle. Au global, une douzaine d'entreprises dans le monde planchent sur la mise au point d'une vraie viande de synthèse.

Les défenseurs de la viande de laboratoire mettent en avant les méfaits de l'élevage intensif responsable de 14 % à 18 % des émissions de gaz à effet de serre.

Selon Meatable, la viande cultivée en laboratoire réduit de 96 % l'utilisation d'eau par rapport à l'élevage traditionnel. Sans compter que 99 % des terres dédiées au broutage des animaux deviennent dès lors disponibles pour d'autres activités agricoles. En outre, pouvant être alimentées en énergies renouvelables, les nouvelles installations de production de viande cellulaire permettraient de réduire à hauteur de 96 % les émissions de CO2 comparé aux moyens de production traditionnels.

Correspondant à Amsterdam

Didier Burg

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