Toulouse : le sauvetage héroïque d'une mère et son bébé piégés par les flammes
Une mère de famille et son fils de 1 an se sont retrouvés piégés par un incendie mercredi à Toulouse dans le quartier Arnaud-Bernard. Deux habitants du quartier sont parvenus à les extirper de l’immeuble.
Son bébé dans les bras, Laurence tremble encore. Mercredi matin, elle a échappé aux flammes qui léchaient son appartement et l’empêchaient de sortir, rue de la Verge-d’Or dans le quartier Arnaud-Bernard à Toulouse. À ses côtés, Amine, 40 ans, l’un de ses deux « héros » la soutient. « J’étais tranquillement dans le salon en train de donner la tétée au petit quand la télé s’est éteinte, relate-t-elle à l’abri chez Me Jacques Levy, son voisin qui l’héberge depuis. J’ai vu un gros nuage de fumée noire et des flammes en dessous de mon appartement. Le feu avait pris dans le plafond du seul couloir qui mène vers la porte de sortie. J’ai vite compris que j’étais piégée. »
Seule avec le petit Augustin, 1 an, Laurence se dirige vers une fenêtre qui donne dans l’étroite rue peu passante. « J’ai crié qu’il y avait le feu. Je savais qu’Amine et Mohamed étaient souvent là et c’était le cas ».
Sans réfléchir, les deux copains se précipitent vers l’immeuble. « Ils m’ont dit de leur donner mon bébé mais je ne voulais pas le laisser tomber par la fenêtre. Ils m’ont dit qu’ils le rattraperaient mais je n’ai pas voulu. » Alors les deux hommes décident de briser la porte de l’immeuble et s’enfoncent sous la fumée et les flammes. « J’ai pas réfléchi, poursuit Amine. J’ai dit à mon ami d’aller chercher un extincteur, j’ai passé la porte et j’ai attrapé le petit. » Pieds nus et en nuisette, la jeune mère de famille suit vite le même chemin et se retrouve à l’abri dans la rue. « Ils sont incroyables. Ils ont éteint le feu avec l’extincteur avant même l’arrivée des pompiers ».
« Un traumatisme »
Vingt-quatre heures après l’incendie, Laurence et son petit restent choqués. « Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Le petit a très peu dormi, il est marqué. C’est un traumatisme ».
Le sang-froid des deux « héros » impressionne la victime. « Même les pompiers ont dit qu’ils avaient super bien réagi. Je leur dois la vie. Je n’ose pas imaginer ce qui se serait passé s’ils n’avaient pas été là. » Depuis, la jeune femme se confond en remerciements. « Je leur dis merci mais je n’ai pas de mots. »
L’histoire de ce sauvetage est aussi l’histoire d’Arnaud-Bernard. « Dans certains quartiers, je suis sûre que personne n’aurait bougé. Je vis ici, je me sens bien dans ce quartier où j’habite depuis 2016. Je croise souvent Amine et Mohamed. Ils m’aident à monter mes courses, on se salue. Ils ont vu naître mon fils. On a de très bonnes relations. Je suis rassurée parce qu’ils sont là ». Amine travaillait dans la sécurité mais a besoin d’une autorisation pour reprendre son activité. « J’attends depuis presque trois ans », regrette-t-il sans se départir de son sourire.
L’incendie, d’origine électrique, s’est produit dans l’une des plus anciennes maisons à colombages de Toulouse. Les dégâts auraient pu être plus importants. « Pour l’instant, je ne suis pas rassurée à l’idée de rentrer chez moi ».
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