Avec le « baromètre des villes marchables », notez la place du piéton dans votre ville

Devant la gare de Valence.

Des trous et des flaques d’eau que la poussette ne peut éviter, des carrefours anxiogènes à traverser en deux fois, des passages réservés aux piétons, mais jamais repeints, des scooters garés en pagaille sur les jolies places, des panneaux publicitaires et des lampadaires, des pistes cyclables tracées sur les trottoirs, etc. Dans les villes, en France, cheminer à pied suppose une certaine abnégation. A observer la voirie, il semble que ces déplacements soient à peine considérés, tandis qu’ils sont réduits, dans les discours, à « la foule » ou au « monde ».

« Trottoir » à Liffré (Ille-et-Vilaine)

Soutien de l’Ademe et de deux ministères. La Fédération française de randonnée (FFR) et Place aux piétons (qui réunit 60 millions de piétons et Rue de l’avenir) ne veulent plus se contenter de cette place secondaire laissée aux piétons dans les villes. Cette fédération et ce collectif, qui promeuvent respectivement la promenade récréative et la marche utilitaire, proposent un questionnaire en ligne permettant aux habitants de noter leur ville, ou les villes, où ils se déplacent régulièrement. Les associations, soutenues par l’Ademe et deux ministères, espèrent ainsi sécuriser les déplacements à pied, faciliter les trajets de proximité et sensibiliser les élus.

Lire aussi: Voilà à quoi ressemble un « trottoir intelligent » (janvier 2019)

Une rue « piétonne » à Toulouse.

10 minutes pour répondre. Ce « Baromètre des villes marchables » s’inspire directement du « Baromètre des villes cyclables » imaginé par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), dont les deux éditions, en 2017 et 2019, ont rencontré un grand succès, avec respectivement 113000 et 185000 réponses.

Le questionnaire, que l’on remplit en une dizaine de minutes, est en ligne jusqu’au 15 mars. Il évalue l’ensemble des enjeux liés aux déplacements à pied: est-ce agréable ou non de marcher dans cette ville, la voirie est-elle agencée pour cela, les autres usagers se montrent-ils agressifs ou non?

Lire aussi: La ligne de désir, ou la ville inventée par le piéton (janvier 2017)

Passage réservé aux piétons à Aix-en-Provence. Et puis en fait non.

Enquête qualitative. La FFR et Place aux piétons demandent aux citadins de signaler les détails qui expliquent leurs difficultés à se déplacer: les trottoirs jamais nettoyés ni déneigés, l’absence d’itinéraire alternatif en cas de travaux, le défaut d’éclairage des rues, l’absence de signalétique spécifique, etc. Suivent des propositions « qualitatives », comme on dit dans les instituts de sondage. Les répondants sont invités à indiquer les lieux qu’ils apprécient le plus pour la marche, et doivent choisir, parmi une dizaine de propositions, celles qui leur semblent les plus efficaces: « verbaliser davantage le stationnement sur les passages piétons », « modérer la vitesse des véhicules », « réserver l’usage des trottoirs aux déplacements à pied », etc.

Un scooter roule sur le trottoir, provoquant le mécontentement d’un passant. Le scooteriste laisse ensuite son engin sur le trottoir et vient insulter le passant. Paris, février 2020.

On va le dire simplement et directement: il faut répondre à ce questionnaire. Aujourd’hui, comme le montrent les images illustrant cet article, la marche est rarement considérée comme un mode de déplacement à part entière. La plupart des élus et des aménageurs, ainsi qu’une partie des autres usagers, considèrent qu’un être humain valide passe partout, quitte à faire un peu de gymnastique ou à prendre quelques risques. « On croit que la marche va de soi, mais ce n’est pas du tout le cas », soupire Anne Faure, présidente de l’association Rue de l’Avenir.

Un agent immobilier fait sa publicité sur le trottoir, à Sète (Hérault).

Mortalité routière. Nous sommes au début des années 2020, et le tout-automobile a prouvé son inefficacité, en plus de générer une série de nuisances qui s’additionnent les unes aux autres. Pour mémoire, chaque année, les piétons représentent 12 à 15% des tués de la route, renversés pour leur immense majorité par des véhicules motorisés.

Lire aussi : Accident mortel, le compte Twitter de la route qui tue (janvier 2018)

Trottoir supprimé, mais passez donc par la piste cyclable.

Rêve de proximité. La plupart des gens ont compris l’intérêt de pratiquer un exercice physique régulier, et la « vie de village », un environnement immédiat où il serait possible de tout faire à pied, gagne des adeptes. Les habitants rêvent de proximité, plus encore depuis le début de la crise sanitaire, comme le raconte la journaliste du Monde Catherine Rollot dans cet article de septembre dernier. En outre, souligne Anne Faure, « la marche procure des apports économiques indirects, elle soutient le commerce, le tourisme, la restauration ».

Tout ceci n’a pas échappé à quelques élus, comme le montre ce tweet du vice-président de la métropole de Lyon en charge de la voirie et des mobilités actives.

https://twitter.com/Fabien_Bagnon/status/1347431789682429952

Changer la ville. Ainsi, répondre à ce questionnaire des villes marchables, c’est contribuer à changer la ville, à rendre effectives toutes les observations délivrées depuis des décennies par les spécialistes de l’urbain, la « qualité de vie », « la ville à taille humaine », etc. Des proclamations souvent reprises par les candidats aux élections, mais rarement concrétisées. Pourquoi? Parce que ça prend du temps et de l’énergie et que cela exige de renverser les habitudes établies.

Trottoir minuscule à Aubenas (Ardèche)

La FFR espère plus de 200000 réponses, Anne Faure, plus réaliste, estime que « 100000, ce serait bien ». Le 11 janvier, 15000 questionnaires avaient été enregistrés. Les résultats seront publiés en avril.

Et une fois encore, voici le lien vers le Baromètre des villes et villages marchables.

Olivier Razemon (l’actu sur Twitter, des nouvelles du blog sur Facebook et de surprenants pictogrammes sur Instagram).

 

 

 

31 réponses sur “Avec le « baromètre des villes marchables », notez la place du piéton dans votre ville”

    1. Le dénommé LocCat se caractérise par une série de commentaires haineux et injurieux. En effet, je l’ai banni, même s’il a tenté d’utiliser une dizaine d’adresses IP différentes pour déverser sa haine.
      OR

  1. Je ne connais pas monsieur Belliard et je n’ai pas de jugement sur sa personne. En revanche, je donne raison à Lol Cat quand il dénigre les aménagements automobiles qui ressemblent à des jeux de piste. Je prends la voiture à Paris pour du transport d’objets encombrants et je ne comprends rien à toutes ces lignes oranges ou jaunes qui s’enchevêtrent et apparemment dessinées là pour des coronapistes assez curieuses, font passer à droite à gauche à 10 mètres d’intervalle, sans aucun signe annonciateur, et qu’on découvre donc au moment où on est déjà engagé sur ce qui s’avère être la mauvaise voie.
    Je pense en l’occurrence aux peintures au sol dessinées de la porte d’Orléans jusqu’à la Seine. Les voies passent de 2 à 1 puis de 1 à 2 sans prévenir, de droite à gauche puis de gauche à droite, la voie de bus est remplacée par une corona piste alors qu’il y a déjà une voie vélo. Une nouvelle voie de bus est à placée à côté de la coronapiste qui occupe l’ancienne voie de bus mais le bus continue à prendre son ancienne voie puisque les arrêts de bus y sont.
    On n’y comprend rien, c’est dangereux, ça fait des bouchons car au final il ne reste la majeure partie du temps qu’une seule voie auto pour l’une des principales artères si ce n’est la principale artère du sud de Paris. Et les coronapistes doublées sont vides.
    Plus largement, je comprends et partage l’appréhension des provinciaux quand ils circulent à Paris car les aménagements sont faits en dépits du bon sens et surprennent. On ne sait pas par où passer et l’expression « jeu de piste » ressemble presque à ce que fait la maire de Paris pour les autos.
    Sinon, oui, je suis curieuse des privilèges de circulation des taxis à Paris. Un taxi n’est pas un transport en commun.
    Par contre, pour info, les artisans n’ont aucune dérogation de stationnement à Paris. Un chantier dans un appartement peut revenir à plus de 800€ de frais de stationnement et d’amende pour le commanditaire. Je ne sais pas ce que fout la CMA.

    1. « Plus largement, je comprends et partage l’appréhension des provinciaux quand ils circulent à Paris »

      Paris est une ville dense qui de doit pas être fait pour la voiture (valable aussi pour les centres au sens large des métropoles de provinces et pour les premières et deuxième couronnes de Paris). Donc les provinciaux quand ils viennent à Paris, si ils ont une voiture ils doivent la garer et continuer à circuler : en TC, à vélo, pied… Ainsi pas d’appréhension ! (Sauf cas exceptionnel bien sur : handicap, transport encombrant…). c’est ce modèle là qui doit être développé plus celui de la voiture individuelle en ville.

  2. Le diagnostic paraît simple a priori : grandes villes marchables, villes moyennes peu marchables en dehors des centres piétonniers historiques ? Et à la campagne, marchable là où ce n’est pas fréquenté et non marchable quand il s’agit de traverser des routes fréquentées ou de les longer ?

    1. Bon ben c’est dommage, je suis persuadé d’avoir laissé le premier commentaire. Pas que ce soit important ce que j’y racontais, loin de là, mais je remerciais quand même OR pour cet article

      1. Il n’y a pas de trace d’un autre commentaire que ceux que vous avez laissés, mais merci pour vos encouragements!
        OR

        1. Je confirme avoir vu un commentaire lorsque j’ai rédigé le mien mais lorsque je l’ai publié, ce commentaire précédent avait disparu.

        2. Je confirme que le premier commentaire de mat_b a disparu. Un de mes commentaires sous un précédent billet avait aussi disparu quelques minutes, ainsi que celui d’un autre commentateur avant de réapparaître.

          J’crois que y’a un bug sur votre CMS, p’etre une histoire de cache.

          1. Je l’ai retrouvé, dans les « indésirables », et j’ignore pourquoi il s’y trouvait.
            OR

  3. Cette enquête nous convaincra-t-elle que le piéton est « marketable », qu’il peut figurer sur les brochures des urbanistes, et participer à l’enchantement urbain, au même niveau que le cycliste ? (rapport à une discussion qu’on avait eu autour de petits fours à Pau…)

  4. Hop c’est rempli ! J’ai bien précisé que les travaux incessants pour construire de nouveaux immeubles d’habitation gênait grandement les piétons. Un moratoire sur les permis de construire devrait être instauré.

    Ma ville est déjà assez peuplée sans qu’il soit nécessaire, pas besoin de construire de nouveaux logements, ni de faire venir des cadres franciliens par TGV entiers. Dommage que le Figaro et les Échos ne soient pas de cet avis en leur vantant ma ville à longueur d’articles.

      1. Pas forcément car vu le commentaire de Phil je suppose que sa ville c’est Bordeaux et justement à Bordeaux il n’y a pas autant de travail que de population reçu.
        Cette ville devient vraiment de plus en plus moche et invivable mais elle continue d’attirer.
        Et pendant ce temps, les petites villes de Gironde elles peinent.
        Pour revenir sur le sujet, justement Bordeaux est le genre de ville pas simple pour les déplacements piétons car elle est remplie de nombreuses rues peu large, même les anciennes pénétrantes sont réduites en largeur, et du coup les trottoirs sont ridicules souvent.
        Comment y remédier, à part virer le stationnement automobile il n’y a aucune solution, et là c’est impossible au vu des zones gigantesques où il n’y aurait pas de stationnement automobile.
        Donc ceux qui adorent cette ville vont être obligé de cohabiter avec tous les autres modes avec les joies que procure l’entassement.

        1. À Bordeaux, la proportion d’automobilistes ne diminue pas aussi vite que la population augmente. Au final, le nombre absolu d’automobilistes augmente. Les nouveaux automobilistes étant des ex-Franciliens défavorablement connus pour leur conduite agressive et leur égoïsme sur la route, la situation ne fait qu’empirer.

          1. Alors là, Phil, permettez moi de vous détromper. Sans dire du bien des automobilistes parisiens qui ont bien des défauts, les automobilistes de la région bordelaise font partie des pires, niveau agressivité avec ceux de Toulouse de ce que je connais régulièrement. Je le dis en maniant les 3 villes, même si j’avoue que Bordeaux, c’est plus en périphérie.
            C’est bien simple, il suffit de prendre la bretelle de l’A62, le spot est systématique

          2. C’est marrant cette espèce de phobie sur les automobilistes parisiens. Oui conduire à Paris est particulier mais les automobilistes respectent les priorités, les feux et mettent leur clignotant. Juste parce que ne pas le faire ne pardonne pas. On ne peut pas dire que ces règles soient aussi bien respectées en dehors de l’Ile de France.

          3. Mon expérience ne valide pas ces clichés. Ce n’est pas en IDF que je me fais klaxonner mais ailleurs. La palme de l’agressivité revenant à Annecy, avec un conducteur descendant de sa voiture, en bloquant une bretelle d’accès pour m’engueuler. La Corse est pas mal aussi, au rang de l’agressivité.
            Les limites de vitesse sont par ailleurs bien plus respectées, par force, en IDF qu’ailleurs.
            En revanche il y a une différence entre Paris et le reste, c’est que la priorité à droite s’applique partout à Paris et qu’elle ne s’applique pas aux ronds-points qui pullulent dans le reste de la France. D’où des différences de réflexe qui peuvent déplaire.
            Sinon les Parisiens sont habitués à conduire en faisant attention à tout ce qui bouge autour d’eux et écrasent beaucoup moins de piétons et de cyclistes que les automobilistes provinciaux.

          4. Les automobilistes provinciaux qui roulent à Paris sont reconnaissables à l’oreille. 😀

            A vélo, pas besoin de se retourner pour savoir que le gars qui suce la roue en surrégime est un provincial à 90%, il se croit sur une départementale. La vulnérabilité des cyclistes c’est pas un souci pour eux.

            Parfois, lorsqu’ils conduisent vraiment comme des brêles, je les accoste avec un: «Bonjour, bienvenu à Paris. Je sais pas comment ca se passe chez vous, mais ici à Paris, les automobilistes respectent les piétons et les cyclistes, et de manière générale le code de la route. Bon séjour à Paris.» – bon c’est un peu idéalisé. Façon de les inviter à modérer leur conduite.

            Sinon, ils sont les spécialistes du forçage de passage piéton, grillent facilement les feux rouges, et roulent plus vite que les Parigots. Bref, ils conduisent à l’ancienne, à l’époque où celui qui avait raison c’est celui qui s’imposait physiquement sur la route. Mais ils sont pas agressifs par contre, plutôt stressés de conduire à Paris.

            C’est vrai que la réputation des automobilistes parisiens est surfaite, surtout si on compare avec les automobilistes provinciaux, mdr.

          5. @lolcat En rapport avec le précédent article du blog, Paris évolue extrêmement vite quand on y vit pas ou plus. Lors de mon dernier passage, j’ai grillé un feu à la porte de Pantin qui devait donner un temps de passage aux vélos. Pourtant cette porte, j’ai eu régulièrement un parent de chaque coté et je la connais ultra par cœur, non pas en voiture ou en vélo, mais à pied, j’ai connu moult générations de travaux et de réaménagements et j’ai pris conscience de mon infraction en voyant que la voiture à coté s’est arrêtée. Une fois rentré dans ma province, j’ai vérifié sur internet.
            Bien sûr, j’ai toujours connu le passage piéton et la perte de priorité en tournant donc je suis sûr de n’avoir mis personne en danger

          6. @mat_b

            J’avais en tête des exemples qui concernent une voirie de base, claire, sans ambiguïté de signalisation, et surtout avec des comportements intentionnels de personnes qui délibérément passent outre la règle du code la route.

            Vous me parlez de voirie vandalisée par David Belliard, d’une voirie « belliardisée »*, « eco-responsable inclusive » [nda: clause de style à insérer dans une phrase pour montrer qu’on est écolo lors de soirée mondaine] et donc totalement dysfonctionnelle, anti-ergonomique, non sécurisée et accidentogene, ca compte pas. 😀

            Même les automobilistes parisiens ont du mal à suivre avec les aménagements de plus en plus farfelus, comme ceux visant à traiter les automobilistes comme des rats que l’on balade dans tous les sens comme dans un labyrinthe, de sorte que les distances à parcourir sont maintenant doublées…

            (*) Belliardiser, belliardisation (e.g. une voirie belliardisée, la belliardisation de Menilmontant): néologisme tiré du nom de David Belliard qui désigne un vandalisme institutionnel par l’Hôtel de Ville de la voirie visant à degouter, mais sans efficacité réelle, les automobilistes de la conduite à Paris et entraînant une augmentation substantielle de la pollution dans les zones belliardisees. Ce néologisme, inventé par moi-même, est un hommage à cet éminent conseiller aux mobilités de Paris, David Belliard, le Jeff Koons de la voirie parisienne.

          7. Votre commentaire est détestable.
            Vous vous en prenez personnellement et nommément à un élu simplement parce que sa politique contredit votre intérêt personnel.
            En effet, il y a des personnes qui, même en plain Paris, pourtant très dotée en transports en tous genres, continuent de conduire une voiture pour faire un ou deux kilomètres. C’est aberrant et il est sain de décourager ces comportements.
            Il y a quelques mois, un chauffard a pu rouler à 80 km/h et tuer une personne qui était sur son chemin.
            https://www.leparisien.fr/paris-75/benoit-59-ans-mortellement-fauche-par-un-livreur-de-drogue-qui-fuyait-la-police-11-01-2021-8418298.php
            Partout dans le monde, les politiques de limitation de l’usage de la voiture visent à réserver cet usage à ce qui est vraiment utile.
            OR

          8. @OlivierRazemon

            Votre commentaire est médiocre.

            Vous défendez un élu avec une déférence désuète parce que mon commentaire contredit votre intérêt personnel.

            En effet, il y a des personnes qui, même en plein Paris, pourtant dotée en voirie générale et en pistes cyclables, s’acharnent en 2020 à rouler sur les trottoirs tels des divas égocentriques, slalommant à toute vitesse entre passants, poussettes, fauteuils roulants. C’est aberrant et il est sain de décourager ces comportements.
            Il y a quelques mois, un chauffard a pu rouler à moins de 30km/h à vélo et tuer un piéton sur son chemin. https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2020/11/05/isere-pieton-tue-par-un-cycliste-a-grenoble-un-an-de-prison-avec-sursis
            Partout dans le monde, les politiques de limitation de l’usage de la voiture visent, sous couvert d’écologie, à réserver cet usage au service des riches et aux riches eux-mêmes, notamment en autorisant la circulation des taxis en desserte et transit, dans ces zones désormais seulement accessibles en voiture aux riches – et à leurs domestiques…

            Votre plaidoyer victimaire anti-voiture est ridicule.

            David Belliard est un homme politique qui aurait largement mérité sa marionnette aux Guignols, un personnage neuneu, un peu bouseux, un peu bourgeois, un peu réactionnaire, beaucoup tartuffe, qui placerait le mot « vélo » dans chacune de ses phrases, une marionnette à mi-chemin entre François Bayrou et Georges W. Bush.

            David Belliard qui déclare que les ultra-marins doivent trouver une alternative à l’avion pour voyager vers les Îles, c’est le neuneu sur son tricycle électrique qui passe le mur du çon – n’en déplaise à ses courtisans.

            Sa politique – si tant que ce soit lui qui valide les trucs, parce qu’il communique beaucoup pour ne rien dire – est basée sur le conflit de voirie permanent sans aucune recherche de *coopération entre les modes*. Il vandalise la voirie avec ses aménagements inspirées de villes de province bourgeoises – lui qui raconte partout qu’il est un prolo fils de prolos (rires). Dans Vanity Fair il disait qu’il voulait lutter contre la fuite des familles et qu’il refusait de céder au marketing. Et il ne fait que du marketing façon greenwashing et sa politique détestable fait fuir les familles.

            De ce que j’ai lu vous enseignez à l’université. Je dois vous dire que j’ai énormément de respect et d’estime pour les professeurs d’université. Mais là je suis particulièrement déçu par la qualité de vos raisonnements et démonstrations qui ne sont pas academiquement rigoureux. Vous écrivez votre conclusion avant votre démonstration, vous raisonnez en opportunité. Votre conclusion est votre postulat de départ, et votre démonstration un habillage de raisonnement.

            Vous paraissez excessivement influencé par des courants de pensée ultra dominant – la hype, le buzz, la tendance d’aujourd’hui qui sera obsolète demain – dans le microcosme de la cyclosphere – mais vous ne faites pas partie de la partie arrogante et puante de la cyclosphere parisienne constituée de prétentieux arrogants égocentriques, il y a donc de l’espoir pour que vous reveniez à des analyses plus objectives et tout simplement intellectuellement honnêtes, alors que d’autres cyclistes sont perdus dans leur fanatisme militant.

            Enfin, mon intérêt personnel est de:
            – faire du Velib JCDecaux ;
            – marcher tranquillement dans ma ville sans qu’une diva à vélo sur le trottoir vienne forcer le passage et reparte en insultant et avec un doigt d’honneur (la nouvelle mode cycliste inspirée des automobilistes mdr) ;
            – prendre le bus sans me retrouver bloquer dans la circulation générale parce que la voie de bus a été remplacée par une coronapiste… vide.

            Donc j’ai vraiment du mal a comprendre en quoi la politique minable de David Belliard irait à l’encontre de mon intérêt personnel, sauf à considérer que sa politique consiste aussi à rendre la vie intenable aux piétons et aux usagers de bus qu’il le fait avec les automobilistes?

            Votre vision, qu’apparemment vous partagez avec Belliard, est tout simplement irréaliste, irrationnelle et déraisonnable.

            Il n’appartient à personne de dicter à quiconque comment il doit se déplacer. Chacun est *libre* de choisir son mode de déplacement à sa convenance. Le confort de déplacement ne doit pas devenir un luxe seulement réservés à ceux qui peuvent rouler en taxi sur Rivoli ou Alesia. Parce qu’en réalité, c’est bien ce à quoi aboutissent les politiques anti-voitures.

            —> Hidalgo se déplace en Renault Espace thermique diesel sur Rivoli et interdit aux Parisiens de faire de même.

            S’il y avait un péage urbain autour de Paris, on verrait essentiellement des plaques 75 et 92 dans Paris. Toutes ces politiques punitives, restrictives ne fonctionnent que s’il existe des pauvres, avec des gens riches elles sont sans effet.

            Dans les argumentaires de marketing politique écologique, il est dit que ce sont les pauvres qui sont les premières victimes du réchauffement climatique. Mais la réalité c’est que ce sont les riches qui bénéficient des mesures faites pour lutter contre le réchauffement climatique.

            Ce déni obstiné concernant les conséquences des politiques écologiques bourgeoises – reports de circulation vers les quartiers « populaires » (sic le mépris), pollution et nuisances sonores exacerbées, ségrégation spatiale, stress supplémentaire – n’amenera qu’à de la colère de la population.

            Ce puritanisme écologique, cette ambiance prohibitionniste sont grotesques et usants.

            Et encore, je ne vous ai pas parlé de Florent Giry, un gamin avec une délégation de signatures qui joue à SimCity et fait des aménagements urbains d’une nullité crasse inspirés d’un slide sur le vélo dans la ville de Gand – Paris Centre commence à ressembler à un parc d’attraction en friche dans une Zone Industrielle abandonnée de Ris-Orangis…

            Tout ceci étant dit, je vous remercie de la latitude avec laquelle vous nous laissez nous exprimer sur votre blog. Vous n’êtes pas d’accord avec moi mais vous me publiez. Merci.

            Cordialement.

          9. En fait, c’était votre dernier commentaire. Les insultes et le trolling ne sont pas admis ici.
            OR

  5. Un phénomène qui me semble insupportable, ce sont les potelets, barrières, …, tels ceux visibles sur la dernière photo.
    Systématiquement implantés de façon à manger 30cm de trottoir.
    Comme s’ils n’étaient déjà pas suffisamment étroits.
    Qu’ils soient implantés dans l’épaisseur de la bordure.

      1. On se retrouve même souvent, en cas de requalification d’une rue, avec des trottoirs brièvement aux normes d’accessibilité (passage libre d’1,40 m minimum)… et qui cessent de l’être une fois le mobilier urbain implanté, avec en tout premier lieu ces fameux potelets.

  6. Ce qui me semble formidable avec ce phénomène de gcum, c’est qu’il est relativement récent. Certes, j’ai vu un film avec Delon de 1981 où il se garait sur le trottoir à Paris comme une fleur mais en province, c’était inimaginable.
    Maintenant, à Paris, il y a des potelets partout et la dernière fois que j’ai traversé la ville dans laquelle j’ai grandi, tous les trottoirs étaient infestés.
    Un autre point, même si je fais la plupart de mes déplacements autrement et que ma position politique m’empêche de me parquer si mal, j’ai aussi peur de l’amende, enfin en théorie.
    Merci pour cet article

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