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L'humoriste Guy Nantel confirme ses ambitions politiques

Guy Nantel au micro de Stéphan Bureau.
Guy NantelPHOTO : Radio-Canada / Olivier Lalande
Publié le 20 janvier 2020

L'humoriste Guy Nantel compte briguer la chefferie du Parti québécois. Qu'est-ce qui le pousse à vouloir diriger ce parti en perte de vitesse? Dans une rare entrevue sur le sujet, il a expliqué ses motivations à Félix B. Desfossés.

Que souhaite-t-il amener au parti, qui n'a que neuf députés élus à l'Assemblée nationale? Certainement de l'unité et de l'affirmation. Un parti assumé, affirmé, qui est dans ses convictions, ce qui n'a pas toujours été le cas dans les dernières années, affirme-t-il.

Jamais l'humoriste n'avait eu d'ambition politique auparavant. Je n'ai toujours pas le goût d'aller en politique. Mon métier, c'est humoriste, c'est ma passion dans la vie. Mais visiblement, je pense qu'au niveau de la chefferie du PQ en particulier et de l'option souverainiste en général, il y a un petit problème d'aiguillage depuis un bout de temps. Je me suis fait parler par beaucoup de gens directement ou indirectement impliqués dans cette cause-là qui me disaient "visiblement, tu serais un des seuls qui pourrait à la fois l'assumer, mais en même temps, de pouvoir le vulgariser, de pouvoir connecter avec le public", raconte-t-il.

Au départ, Guy Nantel a pris la chose en riant et répondait à la blague de lui lancer un coup de fil si le parti avait besoin de lui comme chef. Finalement, ça s'est retourné que les gens ont dit non, ce n'est pas un gag, tu serais bon pour faire ça et on aurait besoin de toi. Je me suis dit que j'écouterais ce qu'ils ont à dire et de fil en aiguille, il y a des organisations qui se créent autour de toi, les journalistes prennent ça au sérieux et finalement, tu te dis que tu vas y réfléchir pour vrai!

Celui qui a lancé le livre Je me souviens... de rien il y a maintenant deux ans croit notamment qu'on devrait convaincre les communautés anglophones de faire l'indépendance avec les Québécois. La souveraineté a toujours été présentée comme une opposition entre francophones et anglophones ou même, plus récemment, Québécois de souche et ce genre de niaisage là, avec les immigrants. Mais tout le monde qui vit au Québec est Québécois et tout le monde a intérêt à ce que le Québec aille mieux au niveau socio-économique, les anglophones pareil, estime-t-il.

Les anglophones du Québec souffrent de la même manière du régime fédéral que n'importe quel citoyen du Québec. Je n'ai jamais compris le fait que leur attachement traditionnel - et ça se comprend, leur attachement culturel au reste du Canada - fasse en sorte que tous les désavantages qu'ils vivent en tant que province soient complètement repoussés du revers de la main et je crois qu'ils ont besoin d'entendre des arguments-là, ajoute l'humoriste.

Guy Nantel précise toutefois qu'il ne souhaite pas accéder à la chefferie du parti à tout prix. Moi ce qui compte, si j'y vais, je ne veux pas gagner la chefferie, je veux que le parti gagne. Si c'est avec moi tant mieux, si ce n'est pas avec moi tant pis. Moi j'ai un job de rêve, je suis humoriste et je suis content de faire ça. Je suis totalement assumé et décomplexé, je dis ce que j'ai à dire. J'ai une vision totalement claire de comment pourrait mieux fonctionner la société québécoise et je suis pas mal convaincu que tout le monde profiterait de ça, pas juste au niveau économique, mais aussi au niveau d'une espèce de paix sociale et d'un pays qui est enfin assumé et qui peut passer à autre chose que toujours des chicanes par rapport à cette question ridicule là, dit-il.

« Tous les peuples de la Terre ont un pays et tous les pays ont une base nationaliste, c'est-à-dire qu'il y a un nationalisme culturel et linguistique partout dans le monde. Tout le monde en général adhère à ça et un coup qu'on avance avec ça, tout le monde apporte sa couleur et ses changements et c'est ça qui fait que la société actuelle ne ressemble plus à la société de 1880, tout le monde change. »

— Une citation de  Guy Nantel

Par exemple, il s'explique mal que les immigrants aient voté massivement contre l'autodétermination du peuple québécois au dernier référendum alors que souvent, ces gens-là vont quitter eux-mêmes des contrés qui vivent la colonisation et qui ont les mêmes revendications, alors tout le monde y gagne. Les Autochtones pareil. Les Autochtones ont vécu des problèmes essentiellement depuis qu'il y a eu le régime anglais. Avant ça, c'était une colonisation de commerce, d'échange et de fraternité avec la plupart des nations autochtones et les Français, croit-il.

Il affirme donc ne rien avoir contre les anglophones, mais plutôt contre le système fédéral. Je n'ai aucun intérêt dans la vie à diriger des humains, je ne veux pas diriger de parti politique. J'ai un job où je travaille seul, j'écris mes textes seul, je n'ai pas de metteur en scène. Je suis quelqu'un qui adore les gens, mais qui n'a jamais voulu être à la tête d'un mouvement ou d'un parti politique ou de quoi que ce soit. Mais si c'est [ma] liberté de penser et [ma] liberté de parole qui peut inspirer les citoyens du Québec à s'assumer, à être heureux, à être bien dans leur peau et de dire qu'on a le droit d'exister [je vais le faire].

L'humoriste poursuit sa tournée Nos droits et libertés aux quatre coins du Québec, dont un passage en Abitibi-Témiscamingue cette semaine.

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