L’influence humaine sur le climat est un fait établi et indiscutable. Le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié lundi 9 août un nouveau rapport (lire en anglais l’intégralité page suivante). L’organisation internationale alerte sur la nécessité d’agir afin de préserver notre planète, et notre espèce. François-Michel Lambert, député de la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône, tire lui aussi la sonnette d’alarme, à l’échelon local. « La Provence est en première ligne du réchauffement climatique, on va être les premiers de France à morfler », affirme-t-il.
Sécheresse, incendies, montée des eaux… Ces dernières années, notre région n’a pas été épargnée. Et ce dérèglement ne date pas d’hier. « Dois-je rappeler que la biodiversité marine de la Méditerranée a été divisée par deux en à peine trente ans ? », s’offusque le député écologiste. François-Michel Lambert craint tout simplement que la Grande Bleue ne devienne, d’ici une dizaine d’années, une mer morte. Le député de 55 ans, qui prône « l’interdiction du pétrole dans la fabrication du plastique et son remplacement par du végétal et des matières recyclées », a organisé en juillet une opération #ÉtéZéroPlastique sur le littoral.
La Provence, un territoire à contre-courant des enjeux environnementaux
Comment inverser la tendance en Provence, et sauver ce qui peut encore l’être ? « Nos actions sont trop modestes », remarque François-Michel Lambert. Il estime que le changement est toujours possible, mais qu’il passe avant tout par les urnes : « en juin, les citoyens ont voté pour ceux qui remettent la voiture dans le centre-ville de Gardanne, pour ceux qui privilégient le financement de caméras de surveillance, pour ceux aussi qui refusent de répondre à l’urgence écologique ». François-Michel Lambert, en colère, déplore le fait que les citoyens devront attendre jusqu’en 2026 avant les prochaines élections locales.
On vit dans un territoire d’égoïsme absolu, à la stratégie mortifère.
François-Michel Lambert
Il regrette également que la gauche écologiste ne soit pas représentée à la Région, si ce n’est par un comité qui n’a pas encore vu le jour (lire notre article à ce sujet). « Nos élus sont responsables de ne pas mettre à l’agenda des décisions courageuses et nécessaires pour l’enjeu environnemental », s’agace-t-il. Le député écologiste reproche notamment au Département des Bouches-du-Rhône, gouvernée par « la droite la plus rétrograde du pays », de ne pas avoir le sens des priorités. « C’est sous nos yeux, mais on n’agit pas, ou on agit de la mauvaise manière, peste François-Michel Lambert, il n’y a qu’ici qu’on voit ça, on vit dans un territoire d’égoïsme absolu, à la stratégie mortifère ».
Et alors que le Congrès mondial de la nature organisée à Marseille (du 3 au 11 septembre) suscite de l’espoir chez certains élus écologistes, François-Michel Lambert est, là encore, très pessimiste. « On n’a rien à attendre de nos élus, mis à part quelques belles photos », désespère le député écologiste. Trois semaines après l’adoption de la controversée Loi climat et résilience, Emmanuel Macron sera à Marseille pour assister à ce congrès. Les ONG, notamment Greenpeace et France Nature Environnement, attendent de cet évènement qu’il provoque un coup de guidon dans la politique environnementale menée par l’État français.