L’hiver sera rude. Quelques heures après s’être entretenu avec Vladimir Poutine, c’est un Emmanuel Macron inquiet qui s’est présenté sur les hauteurs de Bormes-les-Mimosas (Var), pour célébrer le 78e anniversaire de la libération du village, le 17 août 1944.
Le président de la République avait déjà préparé les Français à une rentrée et à un hiver difficiles, lors de son interview du 14 juillet, en raison des risques de pénuries d’énergie et de la flambée des prix induits par la guerre en Ukraine. A Bormes, pour sa première allocution après quelques jours de repos au fort de Brégançon, il s’est montré pessimiste sur les prochains mois.
« Je pense à notre peuple, auquel il faudra de la force d’âme pour regarder en face le temps qui vient, résister aux incertitudes, parfois à la facilité et à l’adversité, et, unis, accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs », a lancé le chef de l’Etat. « Oui, les fantômes de l’esprit de revanche, les violations flagrantes de la souveraineté des Etats, l’intolérable mépris des peuples, la volonté impérialiste ressurgissent du passé pour s’imposer dans le quotidien de notre Europe, de nos voisins, de nos amis », a-t-il martelé.
Emmanuel Macron a, par ailleurs, une nouvelle fois dénoncé « l’attaque brutale de Vladimir Poutine » en Ukraine, et fait référence à ses appels téléphoniques avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, puis avec son homologue russe, « pour chercher à obtenir les indispensables engagements pour maintenir la sécurité nucléaire sur le sol de l’Ukraine ». Dans « cette guerre qui tonne à nos portes », le locataire de l’Elysée a salué la « résistance héroïque » du peuple ukrainien face aux « assauts terribles de l’armée russe et de ses supplétifs ».
Climat : Emmanuel Macron a semblé presque résigné
Traditionnellement, cette journée du 17 août est l’occasion de saluer la mémoire des dizaines de milliers de soldats qui ont débarqué, en 1944, sur les côtes provençales pour mettre fin à l’occupation allemande. Elle est devenue un point d’étape traditionnel pour le président avant la rentrée. La commémoration, initialement prévue mercredi, avait été retardée de deux jours en raison des alertes météo. Depuis deux ans, ce rituel semble d’ailleurs tristement marqué par l’actualité climatique. A l’été 2021, c’était le massif des Maures, tout près, qui s’embrasait ; cette année, c’est la Corse qui panse ses plaies au lendemain d’orages meurtriers qui ont fait cinq victimes.
A propos de ces « cataclysmes climatiques dévastateurs », selon ses mots, le chef de l’Etat a semblé presque résigné. « Ils menacent hélas de s’intensifier et de se répéter », a-t-il déclaré. Face à constat, le président de la République a dressé comme priorité « de repenser nos systèmes d’alerte et de sécurité et l’organisation des forêts ».
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