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Smartphone, machine à laver, PC… : une étiquette environnementale pour réparer plutôt que jeter

Calculé par les fabricants, un « indice de réparabilité » va permettre aux consommateurs de savoir si les produits électriques et électroniques qu'ils achètent pourront aisément être réparés ou non. Son affichage devient obligatoire à compter du 1 er  janvier, en boutique comme en ligne.

Le nouvel « indice de réparabilité », sur une échelle de 1 à 10, sera apposé dans un premier temps sur les smartphones, les ordinateurs portables, les téléviseurs ainsi que les lave-linge et les tondeuses à gazon.
Le nouvel « indice de réparabilité », sur une échelle de 1 à 10, sera apposé dans un premier temps sur les smartphones, les ordinateurs portables, les téléviseurs ainsi que les lave-linge et les tondeuses à gazon. (iStock)

Par Muryel Jacque, Dominique Chapuis

Publié le 31 déc. 2020 à 07:00Mis à jour le 31 déc. 2020 à 15:35

Après l'étiquette énergie, voici l'indice de réparabilité. A compter du 1er janvier, une nouvelle étiquette environnementale va accompagner les produits électroniques et électriques. Du smartphone au lave-linge à hublot en passant par les tondeuses à gazon, les PC portables ou les téléviseurs, diverses familles de produits vont se trouver immédiatement ou progressivement labellisées par un indice ayant vocation à aider les consommateurs à savoir si l'appareil qu'ils achètent pourra être réparé aisément en cas de panne. 

Il s'agit là d'une des mesures de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire votée en février 2020. Et si l'initiative reste à ce stade française (alors que l'étiquette énergie est européenne), l'Europe planche aussi sur cette approche qui doit permettre de lutter contre le gaspillage et l'obsolescence programmée. L'ambition étant de contribuer à faire évoluer nos modèles de production et de consommation vers des biens plus réparables, plus réemployables et donc plus durables. L'objectif affiché par le gouvernement est d'atteindre 60 % de taux de réparation des produits électriques et électroniques d'ici à cinq ans.

Les fabricants ou les importateurs auront la charge d'établir ce nouvel indice de 1 à 10 qui à l'image de l'étiquette énergie affichera une couleur variant du rouge vif au vert foncé. L'indice sera calculé à partir de cinq paramètres élaborés en association avec les vendeurs, distributeurs, associations de consommateurs, ONG et pouvoirs publics. Y figurent l'accès à la documentation technique de l'appareil, le caractère plus ou moins démontable du produit, la durée de disponibilité des pièces détachées , le rapport entre le prix de vente des pièces et celui des produits vendus par le fabricant, et enfin un critère spécifique à chaque famille de produits.

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Le gros électroménager d'abord

La liste des produits est amenée à s'allonger petit à petit, en fonction des « travaux concertés » avec les professionnels « dès 2021 », a fait savoir le ministère de la Transition écologique. Dans un premier temps l'initiative devrait surtout avoir un impact sur le marché du gros électroménager dont les produits ont vocation à durer plus longtemps que des téléphones portables. 

Aujourd'hui, 7 millions de réparations sont effectuées chaque année en France. Mais dans le gros électroménager, seulement 35 % des Français déclarent y avoir eu recours, selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. « Il y a de nombreux freins, et notamment le coût de la réparation, souligne Camille Beurdeley, déléguée générale du groupement des fabricants d'appareils ménagers (Gifam). Quand il atteint 30 % de celui d'un produit neuf, les consommateurs penchent pour un nouvel achat. » Le montant moyen d'un devis s'élève selon le Gifam à 123 euros. L'idée que les appareils ne sont pas « réparables est aussi très ancrée », poursuit la responsable.

Défaut d'affichage

Quant aux vendeurs, ils auront l'obligation d'afficher l'indice. Et s'il ne leur était pas communiqué par un producteur, les vendeurs devraient « ne pas mettre ou retirer le modèle d'équipement concerné de la vente », Tout manquement est passible d'une amende de 3.000 euros pour une personne physique et 15.000 euros pour une personne morale.

Les marques qui n'afficheraient pas cet indice, sont susceptibles de sanctions de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Mais pas avant 2022. « Les pouvoirs publics souhaitent ensuite l'étendre », note Alexandrine Fadin responsable du développement durable du Gifam. La loi anti-gaspillage a prévu de le faire évoluer vers un « indice de durabilité » qui intégrera, en plus, des critères de robustesse et de fiabilité des équipements.

Miser sur cette nouvelle attente du consommateur peut en tous les cas s'avérer payant. Dans le petit électroménager , SEB s'est engagé depuis 2008 dans cette voie, avec son label ​« Produit réparable 10 ans », apposé sur ses marques Rowenta, Moulinex et Calor. En garantissant des pièces de rechange, SEB estime doper ses ventes, car « selon une étude interne, 8 % des consommateurs basculent sur ses marques, quand ils découvrent cette garantie ». Miele s'engage lui à fournir des pièces pendant quinze ans.

Dominique Chapuis et​ Muryel Jacque

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