La neige ne devrait pas être une raison pour être confiné!

Ex aequo et le RUTA Montréal demandent à ce que la Ville de Montréal fasse de l’amélioration de la qualité du déneigement une priorité afin d’assurer l’accessibilité universelle des déplacements hivernaux.

« Même s’ils déneigent le trottoir, les déneigeurs laissent souvent un banc de neige au bout du trottoir dans l’espace réservé pour le débarcadère, ce qui empêche la rampe du véhicule de transport adapté de se déployer. C’est toujours au bon vouloir du chauffeur de trouver une autre solution pour m’embarquer. Il m’est déjà arrivé d’annuler des rendez-vous médicaux ou de manquer des rencontres chez Ex aequo, à cause de la neige. Heureusement, je travaille dans un milieu déjà sensibilisé et plus compréhensif face à mes retards. »

– François Bourbonnière, agent de mobilisation chez Ex aequo.

 

Il s’agit d’un formulaire à remplir en ligne sur le site web
d’Ex aequo et qui sera automatiquement envoyé par voie électronique aux élus responsables du déneigement.

« Comme je sais qu’ils n’y pensent pas tout seul, dès que mon débarcadère n’est pas déneigé, j’ai pris l’habitude d’appeler souvent au 311 au début de l’hiver. Comme ça, j’espère qu’ils prennent l’habitude de le faire sans que j’aille besoin de leur dire. Mais à la ville, quand tu ne leur dis pas, ils ne le font pas. Normalement, quand j’appelle, ça ne prend pas trop de temps avant qu’ils viennent déneiger. Mais ce n’est pas normal que j’aille besoin d’appeler au 311 aussi souvent. Il faut que je rappelle à la Ville que le débarcadère n’est pas là pour rien, que j’en ai besoin. »

– Caroline Lapensée-Savaria, membre du CA chez Ex aequo.

 

La Ville de Montréal s’est dotée en 2015 d’une politique de déneigement fixant des normes en matière d’accessibilité universelle. Pourtant, l’enquête effectuée l’an passé auprès de citoyens et citoyennes ciblé(e)s révèlent des statistiques troublantes, qui ne reflètent aucunement les engagements pris par la Ville. L’hiver dernier, 70 % des répondants et répondantes ont signalé que le déneigement des intersections était inadéquat; 86 % des stationnements pour personne ayant des limitations fonctionnelles observés étaient mal déneigés; et 94 % des débarcadères pour personne en situation de handicap observés n’étaient pas déneigés en même temps que le trottoir. De plus, il n’est pas rare que des stationnements et des débarcadères aient été utilisés comme dépôt de neige. Ainsi, la piètre qualité du déneigement empêche des aînés et des personnes utilisant une aide à la mobilité de réaliser des activités de la vie quotidienne.

Cette situation dure depuis trop longtemps. Malgré nos représentations, la seule action concrète qu’a posée la Ville l’an dernier pour remédier au problème a été l’instauration du Programme d’aide au déneigement destiné aux personnes à mobilité réduite. Outre le fait qu’il ne réponde pas aux problèmes de déneigement du réseau piétonnier et des débarcadères, le programme n’a pas rempli ses promesses. Les rares personnes ayant pu en bénéficier ont parfois attendu jusqu’à trois jours après la tombée de la neige avant de voir leur entrée déneigée. De plus, seule une infime partie de personnes peuvent accéder au programme en raison de la pauvreté du budget investi. Par exemple, dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, qui compte plus de 5700 habitants ayant une incapacité liée à la mobilité, ce ne sont que 30 ménages qui ont eu le « luxe » d’obtenir de l’aide par le biais de ce programme de déneigement l’an passé.
 

Les solutions existent pour remédier à ces problèmes. Nous demandons à la Ville de Montréal de mettre réellement en œuvre le principe de l’accessibilité universelle tel qu’elle s’engage à le faire par sa Politique de déneigement. Nous réclamons que les débarcadères pour personnes en situation de handicap soient déneigés en même temps que les trottoirs et que le rayon complet des bateaux-pavés soit déneigé. Pour éviter le confinement saisonnier des citoyen(ne)s en situation de handicap, nous demandons également que le Programme d’aide au déneigement destiné aux personnes à mobilité réduite soit offert à toutes les personnes ayant une limitation liée à la mobilité désirant s’en prévaloir.

Nous nous attendons à ce que cette année, la Ville de Montréal prenne en compte nos revendications pour améliorer le quotidien des personnes ayant des limitations fonctionnelles pendant l’hiver. Si au contraire, la Ville choisit l’immobilisme, nous pouvons craindre que les personnes en situation de handicap doivent faire face à tout un casse-tête à la venue des premières tempêtes de neige, et ce, malgré les solutions existantes.