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Publié le 08 juillet 2021
Depuis 20 ans, Bruno Godinou baigne dans l’univers de la piscine. Aujourd’hui directeur général d’EuroPiscine, il revient sur le fonctionnement du groupement, la crise sanitaire et présente les perspectives pour demain. Rencontre avec un dirigeant qui traduit parfaitement la vision du modèle coopératif.
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Vous fêtez cette année vos 20 ans au sein du EuroPiscine. Avez-vous toujours exercé dans ce secteur ?

Bruno Godinou : J’ai débuté par des études de comptabilité avant de commencer ma carrière professionnelle à Paris, à la Caisse Nationale de Prévoyance. Très vite, j’ai voulu sortir du tumulte de la vie parisienne et je suis tombé en 1987 dans la piscine en rejoignant l’entreprise Woestelandt, dont le gérant était le fondateur du groupe EuroPiscine. Je suis donc entré en tant que comptable chez un avant de faire mes armes dans le secteur, en m’occupant successivement du service après-vente, puis comme conducteur de travaux et commercial ensuite. En 2001, on m’a proposé le poste de directeur général d’EuroPiscine. Avoir cumulé plusieurs casquettes dans le secteur fut un réel avantage au moment de cette prise de fonction.

EuroPiscine est le seul groupement sur son marché dont tous les associés sont certifiés. Avez-vous d’autres particularités ?

B.G. : Longtemps nous avons pensé avoir un fonctionnement unique et ce n’est qu’en intégrant la FCA que nous nous sommes aperçus que nous étions loin d’être des pionniers même si, pour le coup, nous l’avons été dans notre secteur d’activité. Nous sommes effectivement les seuls aujourd’hui à disposer du label ISO 9001 pour l’ensemble de nos adhérents. Cette démarche nous différencie des autres, notre groupement de commerces étant aujourd’hui reconnu pour ce label, cette démarche qualité que nous avons mis en place il y a maintenant quelques années, avec un cahier des charges très sélectif, autour de valeurs de professionnalisme très fortes. Nous souhaitions poser des bases solides avant même de développer la notoriété et la communication, qui constituent les prochaines étapes de notre développement. Une autre particularité est que nos adhérents jouissent d’une très forte notoriété au niveau local avec pour la plupart une marque propre plus reconnue que l’enseigne nationale. C’est pourquoi nous avons décidé, en 2017, de travailler la marque EuroPiscine comme un label afin d’éviter un co-branding qui perdait notre clientèle. Cette stratégie permet à nos associés de valoriser leurs entreprises au niveau régional tout en bénéficiant d’une assise nationale autour de valeurs et services partagés (assurances, médiation, communication, formation, etc.).

Vous exercez sur un marché très concurrentiel mais avez l’avantage de proposer une offre relativement diversifiée comprenant la conception, l’installation et la rénovation de piscines, abris, spas, saunas, hammams et équipements périphériques d’entretien. Comment parvenez-vous à vous démarquer ?

B.G. : Chez EuroPiscine, on a pour habitude de dire que « notre relation client commence vraiment quand la piscine est construite ou le spa installé ». La qualité de nos produits reste un paramètre très important, c’est ce à quoi travaille notre commission d’achat qui sélectionne les produits de façon la plus pérenne possible, toujours dans un souci de satisfaction de notre clientèle. Mais nous ne basons toutefois pas notre stratégie uniquement sur notre catalogue produits. Nous exerçons sur un marché de niche, et essayons aujourd’hui de développer une vision plus large axée autour d’un espace de vie exclusif propre à chaque demande, à chaque client, qui va au-delà de la construction ou l’installation pure et simple des produits. Ce qui fait notre ADN, c’est vraiment notre approche globale des projets. Le produit, comme la piscine ou le spa par exemple, sera bien entendu au centre du projet, mais nous allons aussi parler de l’intégration de ce dernier dans l’environnement, la valorisation et l’aménagement du cadre de vie dans son ensemble, les contraintes architecturales, environnementales. C’est ce qui nous différencie sur le marché. Nous avons aussi d’autres spécificités, en étant notamment importateur et distributeur exclusif d’une grande marque de spas provenant du Canada. Nous avons également développé et nous faisons fabriquer en France notre propre structure de piscine en panneaux polymères « Titan » fruit du travail et de l’expertise de tous nos adhérents.

Quels sont les atouts du modèle dans le fonctionnement quotidien du groupement ?

B.G. : Dans une profession ou se mélangent plusieurs corps de métier qui vont du terrassier au chimiste en passant par le maçon ou l’électricien, le retour d’expérience est primordial. Notre force, c’est ce partage, cet échange régulier entre les adhérents. C’est d’ailleurs ce que ces derniers recherchent au-delà de la mutualisation et du fait de disposer d’un ensemble d’outils facilitant leur activité quotidienne. Nous essayons de faire vivre ce partage au maximum au sein du groupement. Nous nous voyons régulièrement tout au long de l’année. Nous avons à ce jour 25 associés, que nous retrouvons dans le cadre de réunions régionales ou lors de nos 2 assemblées générales annuelles. Tous les 2 ans environ, nous partons aussi en voyage pour nous retrouver dans un cadre différent, ce qui contribue à unir davantage les adhérents entre eux. Ce fonctionnement à taille humaine est pour nous un réel avantage. A terme, nous aurons peut-être un maximum de 40 associés, pas plus, pour justement maintenir cette relation spéciale qui unit les membres, ce fonctionnement « familial » qui plaît tant aux adhérents. Nous pouvons dire aujourd’hui que nous sommes un groupe d’amis qui essayent de se voir très régulièrement et d’échanger au maximum. Cette année, avec les adhérents, nous avons beaucoup travaillé par l’intermédiaire d’échanges en visio mais nous avons toutefois hâte de nous revoir dans des conditions classiques !

Notre force, c’est ce partage, cet échange régulier entre les adhérents.

Au cours des derniers mois, nous avons beaucoup entendu parler de l’évolution des besoins des Français pour améliorer leur cadre de vie. Peut-on dire que la crise sanitaire a été un accélérateur de croissance et a été profitable à votre secteur et plus particulièrement au groupement ?

B.G. : Sans aucun doute cette crise sanitaire a amplifié de façon considérable ce phénomène « cocooning » qui a amené une grande partie des ménages à se focaliser sur leur "chez soi". Cette forte croissance de la demande a été profitable à toute la profession, pour les constructeurs indépendants ou ceux sous enseigne. Nous avons dû être très réactifs. C’est notamment dans ce genre de situation que l’on mesure la force d’appartenir à un réseau, comme cela a été le cas pour nous avec la FCA ou avec la fédération des professionnels de la piscine. Nous avons pu disposer d’informations et d’éléments en temps réel pour nous adapter rapidement. Les clients étant confinés chez eux, avaient envie de profiter de leur installation avec de fortes attentes et des besoins relatifs au fonctionnement et à l’entretien de leur piscine par exemple. Durant toute cette période, nous avons eu énormément de demandes. Le marché est bien sûr très porteur, mais nos capacités de production sont limitées. Nous ne pouvons pas non plus construire plus de piscines que nos ressources humaines, notamment en techniciens qualifiés, ne le permettent. Il faut noter également que cette crise a généré de nouvelles contraintes comme la hausse des tarifs et les difficultés d’approvisionnement en matières premières.

Vous avez aussi dû réinventer votre façon de travailler et ajuster votre offre. La crise a-t-elle accéléré le développement de nouveaux outils en accord avec les contraintes et évolutions des modes de consommation ?

B.G. : Nous avions déjà engagé notre process il y a 3 ans, quand nous souhaitions mettre en avant le label EuroPiscine. Notre changement de positionnement a été accompagné d’un nouveau logo, de la refonte de notre site web et d’un accroissement de notre présence digitale. Nous ne souhaitons pas toutefois, pour le moment, nous positionner sur la vente en ligne, qui est un vrai métier, mais relativement complexe à mettre en place dans notre univers, notamment au vu des disparités régionales en termes de besoins. Durant la crise, nous avons proposé du drive, prenant la forme du click and collect ou plutôt d’un « téléphone & collect ».Nos clients pouvaient ainsi venir récupérer les produits dont ils avaient besoin lors de la fermeture de nos points de vente, principalement durant le premier confinement. Nous sommes satisfaits de la mise en place de cette solution, qui a très bien fonctionné pour répondre aux attentes des consommateurs.

A l’approche de la saison estivale, comment abordez-vous les prochaines semaines ? Quelles sont les perspectives de développement pour le groupement ?

B.G. : La demande reste continue depuis plus d’un an et cet été n’échappe pas à la règle. Nos carnets de commande sont bien remplis et notre priorité est de nous mettre en ordre de marche pour répondre au mieux à ces demandes mais également nous concentrer sur la gestion du parc actuel et à venir. Le marché est, certes, en forte croissance ces derniers temps mais cette « surchauffe » est temporaire et nous devons rester vigilants pour l’avenir en continuant notamment à développer notre activité de service. Le marché français de la piscine est le deuxième mondial : la gestion du parc existant est un enjeu majeur pour notre groupement. Autre point important évoqué : les formations, avec un réel besoin de former davantage de professionnels pour répondre à une demande toujours plus forte. Il y a une réelle difficulté au niveau de la formation dans notre profession, notamment en ce qui concerne les techniciens piscine. Les différents organismes de formation du secteur forment une centaine de jeunes tous les ans alors qu’il en faudrait peut-être 10 fois plus pour pouvoir répondre à l’ensemble des demandes nationales. Afin de palier à ce déficit, nous mettons actuellement en place un module de formation avec l’école de Pierrelatte pour former des techniciens juniors sur un délais court. Cette formation accélérée nous permet de les intégrer rapidement en entreprise où ils pourront ensuite se former progressivement aux spécificités de « nos » métiers. Cette formation s’adresse plutôt à un public de jeunes adultes en reconversion professionnelle contrairement au Brevet Professionnel qui dure 2 ans et qui est plutôt destiné aux étudiants. Notre développement passe également par le recrutement de nouveaux adhérents. Nous axons actuellement notre politique de recrutement vers les paysagistes qui sont en forte affinité avec l’idée que nous nous faisons de notre métier. Aujourd’hui, le client n’installe plus uniquement une piscine, mais un espace de vie, un espace de bien-être chez soi. C'est pourquoi nous avons créé le concept « Piscinagiste » pour marier espace vert et piscine.

EuroPiscine en chiffres :

  • 25 associés
  • 40 points de vente
  • 40 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020