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Surchargés, fragilisés, angoissés...: la face sombre des télétravailleurs

Jean Castex a demandé aux partenaires sociaux de "réfléchir à une deuxième phase de télétravail pour le début de l'année qui ne soit pas le 100% télétravail comme aujourd'hui

Jean Castex a demandé aux partenaires sociaux de "réfléchir à une deuxième phase de télétravail pour le début de l'année qui ne soit pas le 100% télétravail comme aujourd'hui - Loic VENANCE © 2019 AFP

Selon une étude menée en France, un tiers des télétravailleurs déclarent avoir ressenti des effets négatifs sur leur santé mentale en lien avec le distanciel.

Si le télétravail a été largement plébiscité par une majorité de Français (qui aujourd'hui en redemandent), il génère également de nombreux risques psychologiques et points négatifs, régulièrement mis en avant par les syndicats.

Ces conséquences néfastes ont été mesurées dans une étude* menée pour QBE France (un spécialiste en assurances pour les entreprises) et les résultats sont inquiétants.

34% des télétravailleurs déclarent ainsi avoir ressenti des effets négatifs sur leur santé mentale en lien avec le distanciel. La première raison évoquée est l’isolement pour la moitié d’entre eux (49%).

Les jeunes, les premiers touchés

Trois salariés sur dix déclarent se sentir surchargés ou stressés, et 16% d’entre eux font face à des troubles psychosociaux. Les jeunes travailleurs sont les plus touchés par les troubles psychosociaux, avec 24% des 18-34 ans.

Une problématique qui n’est pas sans conséquence sur la qualité du travail effectué puisque 17% des personnes interrogées déclarent avoir commis des erreurs en raison de problèmes psychosociaux (stress, surmenage…).

Face à cela, si la moitié des répondants (49%) pensent que leur employeur se soucie de leur bien être psychologique, ils sont tout de même 3 sur 10 à penser le contraire.

En conséquence, près d'un quart des salariés français (23%) dissimulent des problèmes psychologiques liés au travail. Et pour cause, ils sont 27% à craindre de perdre leur emploi dans un contexte de crise économique sans précédent.

30% des répondants pensent en effet qu’informer leur employeur des risques psychosociaux auxquels ils font face peut nuire à leur carrière. Ici encore, ce sont les jeunes qui dissimulent le plus ces problèmes (30% des 18-34 ans, et 20% des 35-54 ans).

*: enquête réalisée en ligne par l’institut Opinium, auprès de 1002 travailleurs en France, entre les 11 et 16 novembre.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business