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Les espaces verts définissent la végétation de demain

Publié le 13/08/2020

Les espaces verts définissent la végétation de demain

Planter un arbre n’est pas une tâche anodine. Entre réchauffement climatique et adaptation à l’aménagement urbain, le service des espaces verts de Vichy s’attache aujourd’hui à imaginer la végétation de demain. Une réflexion qui passe par certaines expérimentations car un arbre a besoin de plusieurs décennies pour se développer.

« Aujourd’hui, l’esthétique passe clairement au second plan. » Pour Guillaume Portero, directeur adjoint du service des espaces verts de la ville de Vichy : « L’arbre n’est pas un objet urbain, c’est un être vivant qui permet de rendre la ville vivable ». Alors il est utilisé pour sa capacité à améliorer la qualité de vie. « Une étude est mise en place cette année sur les mesures de température et d’hygrométrie de 22 sites. Elle vise à comparer les écarts de température entre rues plantées ou non, selon les orientations ou les revêtements, pour mettre en évidence les services éco systémiques que peuvent rendre les arbres et les espaces verts. On sait que l’arbre va permettre de rafraîchir le milieu urbain mais il faut savoir dans quelle mesure. » Et il y a une certaine urgence à agir. « L’an dernier on a eu des températures de 40 à 41 degrés sur Vichy. Demain ce sera la norme. Avec tout ce que cela implique en termes de santé publique. L’important  aujourd’hui, quand on plante un arbre, c’est qu’il résiste, se développe et rende tous les services éco systémiques qu’il peut. »

Vichy intramuros compte près de 9.000 arbres

Un chantier de chaque instant pour un service composé de 75 personnes. Car comme vous pouvez le constater sur la carte interactive du site des espaces verts, Vichy intramuros compte près de 9.000 arbres sur l’espace public. Créé il y a une dizaine d’années, ce document comptabilise des informations sur chaque spécimen de la cité et permet d’en connaître l’espèce. Des données importantes dans la gestion quotidienne et pour anticiper le renouvellement.  « Quand on remplace un système arboré, il y a tout un travail de prospection car il a besoin de plusieurs décennies pour se développer. Il faut être sûr qu’il soit adapté au climat de demain. Et cela passe par de l’expérimentation. » Ce n’est pas chose facile car l’urbanisme est spécifique à celui d’une ville thermale. Les parcs sont nombreux et le travail conséquent.

Les serres municipales produisent l’ensemble des plantes utilisées par les espaces verts

« Mais on ne fait pas que de l’entretien du patrimoine dont nous avons hérité. On le développe. Il y a des rues qui n’étaient pas plantées et on le fait aujourd’hui. C’est assez compliqué car c’est de la maîtrise d’œuvre en interne sur l’espace public. Il faut faire attention à un grand nombre de facteurs : les réseaux souterrains, le  stationnement, les accès pompiers, l’éclairage, l’entretien… Il y a un équilibre à trouver. » Alors la création d’espaces comme des micro-squares est une alternative et permet d’étendre cette surface. « Même si cela peut paraître anecdotique au regard des 23 hectares de parcs sur l’Allier ! » Il ne faut pas pour autant minimiser ce travail car à Vichy, tout est fait en interne. « Nous avons un centre de production, les serres municipales, qui génèrent l’ensemble des plantes annuelles, biannuelles, vivaces, chrysanthèmes. On entretient également une grosse collection de plantes de décoration florale pour certains événements ou bâtiments. Les végétaux ligneux sont les seuls à être achetés. » Un travail de longue haleine pour faire de Vichy la ville du mieux vivre.