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INTERNET

Google part à la chasse des "pollueurs du Web"

Face à des critiques de plus en plus pressantes, Google a décidé de changer l'algorithme de son moteur de recherche pour que les résultats qu'il propose ne privilégient plus des liens vers des sites de sociétés produisant un "contenu de bas niveau".

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Google a sorti le gros bâton, assorti d’une petite carotte. Le géant américain de la recherche sur le Net a annoncé, jeudi soir, un "changement majeur" de son algorithme qui devrait affecter près de 12 % de ses résultats. La cible de l’ire "googlesque" ? "Les sites n’offrant que peu de contenus, qui n’apportent pas grand chose aux internautes et qui copient le contenu d’autres sites", selon la firme. La nouvelle "loi" du moteur de recherche écarterait désormais les articles produits par ces sites des premières pages de résultats qu'il fournit.

Sans jamais les citer, le roi de la recherche sur la Toile vise les "content farms" ("fermes de contenus") qui ont commencé à ternir sa réputation. Depuis plus d’un mois, certains internautes se sont en effet inquiétés du nombre de pages web "sans intérêts" apparaissant en tête des résultats pour des requêtes populaires et souvent pratiques comme "Comment cuire un poulet ?" et autres "How To" ("Comment faire"). Flairant le bon coup, un moteur de recherche concurrent, Blekko, avait même annoncé qu’il permettait de filtrer ces fermes de contenus.

"Pollueurs" du Web

Ces nouveaux "pollueurs" du web sont des sociétés productrices d’articles en série dont le but avoué est de générer avant tout des revenus publicitaires. Elles se targuent de parvenir à offrir, mieux que quiconque, le contenu que l’internaute désire. Pour ce faire, elles emploient des armées de journalistes pigistes, sous-payés, qui doivent parfois produire plus de 1000 articles par jour. Les sujets sont déterminés selon des algorithmes qui permettent de repérer les tendances sur Google, Facebook et autres réseaux sociaux.

Un modèle économique que certains poids lourds du Net ont fini par adopter. Ainsi, AOL et Yahoo! fonctionnent-ils, en partie, comme des fermes de contenus. La pige peut être payé dans certains cas 20 dollars seulement, selon le récit fait par l’un des ex-employés d’AOL sur le site MediaShift. Un célèbre mémo baptisé "The AOL Way", obtenu par le site Silicon Alley Insider, demande à chaque journaliste d’écrire "30 000 articles par mois" en choisissant les sujets "en fonction de l’impact publicitaire".

Fermier en chef

Principal fermier en ligne de mire de Google : Demand Media, une société américaine qui a popularisé la technique à travers certains de ses sites comme eHow. La réussite de Demand Media lui a permis d’être valorisé à plus d’1 milliard de dollars le jour de son entrée en bourse, le 25 janvier dernier.

L'entreprise, qui s’est toujours défendue d’être une "ferme de contenu", a réagi, vendredi, au virage opéré par Google. Son vice-président, Larry Fitzgibbon, a affirmé sur le blog de Demand Media que cette nouvelle donne "n’avait aucun impact sur le classement de ses sites sur Google".

On peut en effet se demander comment Google va procéder pour rétrograder les résultats dorénavant honnis. Le moteur de recherche - qui n’a jamais détaillé le fonctionnement de son algorithme - a en partie répondu à la question en expliquant lesquels il allait maintenant mettre en avant. "Des sites qui produisent du contenu original avec des analyses, des rapports détaillés et des enquêtes fouillés" seront mieux lotis qu'auparavant, selon Matt Cutts, le responsable du programme anti-spams chez Google. Une explication en forme d’aveu puisqu’elle suggère que ce n’était pas le cas jusqu’à présent…

Crédit photo : Danard Vincente/Flickr

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