Lorsque l’on pense rénovation thermique, nous viennent immédiatement en tête des images de chaudières performantes, des fenêtres à double ou triple vitrage, de l’isolation, éventuellement des VMC mais pas de portails, stores ou volets... D’ailleurs, ces derniers équipements ne sont actuellement inclus dans aucun dispositif d’aide à la transition énergétique (certificats d’énergie, CITE dont ils ont été exclus en 2017, Ma Prime Rénov’).

Pourtant, les professionnels du secteur ne manquent pas d’arguments pour démontrer que cette absence est injustifiée. Il est vrai que l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements s’est longtemps focalisée sur la lutte contre le froid en hiver et que l’on commence tout récemment à intégrer la protection contre les chaleurs écrasantes en été.

» LIRE AUSSI - Ma Prime Rénov’: la Cour des comptes décerne des bons points

Selon la construction et l’emplacement, les stores et volets permettent de réduire la température intérieure d’un logement de 2 °C à 5 °C. Or, une récente étude de l’ADEME montre que les taux d’équipements en climatisation chez les ménages ont augmenté sensiblement, passant de 14% en 2016 à 25% en 2020. La seule climatisation pèse aujourd’hui près de 5% des émissions de CO2 du bâtiment. Donc, en limitant voire en supprimant le recours à la climatisation, les stores et volets ont un vrai impact climatique.

Rendre les logements habitables l’été

«La problématique des stores et volets est bien prise en compte dans la RE 2020, explique Hervé Lamy, délégué général du groupement Actibaie, syndicat professionnel représentant 80% de la filière. Mais cela ne concerne que le neuf et vu les volumes concernés, il est urgent de nous intégrer à la rénovation dans l’ancien.» Tout comme il devient logique de ne changer sa chaudière qu’après avoir vérifié son isolation, il estime qu’il faudrait un réflexe store ou volet pour prévenir l’usage systématique et de plus en plus fort de la climatisation. Il note d’ailleurs qu’au-delà du «confort d’été» qui peut laisser entendre que ce point n’est pas vital, il faudrait parler parfois «d’habitabilité» dans les régions et les habitations les plus chaudes.

Tous ces éléments militent, selon les professionnels pour une intégration au dispositif d’aide Ma Prime Rénov’ ainsi qu’à la TVA réduite à 5,5%. «Désormais, nos propositions sont plutôt bien accueillies par les députés et même le gouvernement qui comprend notre problématique, souligne Hervé Lamy. Mais pour le moment, on nous oppose encore des arguments pratiques et budgétaires pour rejoindre rapidement le dispositif Ma Prime Rénov’.» La profession a déjà mis une croix sur 2022 mais 2023 pourrait être la bonne année.

Le syndicat relève d’ailleurs que dans les DOM-TOM, ces équipements sont déjà subventionnables, comme ils le sont chez certains de nos voisins européens. L’Allemagne finance ainsi à hauteur de 20 % des dépenses l’achat et l’installation de protections solaires dès 2 000 € tandis que l’Italie propose un crédit d’impôt de 50 % pour l’achat et l’installation de protections solaires.