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Danse : Daniel Larrieu lance sa « collection » de spectacles sur Internet

Le chorégraphe vient de rassembler sur un site Web quarante années de créations. L’occasion d’une déambulation rétrospective émerveillée dans les méandres d’une œuvre surprenante, avant de le retrouver sur scène en juin.

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Publié le 11 mai 2021 à 08h00

Temps de Lecture 4 min.

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Daniel Larrieu dans « Ice Dream » (2010), réalisé par Christian Merlhiot et Daniel Larrieu.

Il est rose mais pas sucré. Juste ce qu’il faut bonbon pour voir la vie en mode délicat. Il s’ouvre sur des dessins de constellations imaginaires, d’astres tournant lentement sur leur axe, drainant le regard dans un vertige très doux. « Astres d’amitiés, de liens, astéroïdes de partages, attirances et curiosités font de la danse une expérience du travail de composition chorégraphique et une aventure politique du “travailler ensemble” », lit-on juste au-dessous de l’image cosmique.

Cette introduction visuelle et textuelle est celle du nouveau site du chorégraphe Daniel Larrieu, figure du spectacle vivant depuis les années 1980. Il est intitulé « Collection Daniel Larrieu », manière de dire qu’il y a un vestiaire – beaucoup de marinières et de tee-shirts ras-du-cou assortis à des pantalons de travail – et des saisons. Il a d’ailleurs été officiellement lancé le 20 mars, jour du printemps et du renouveau, par ce passionné d’horticulture, qui fut en son temps – il avait 15 ans – apprenti jardinier. « J’ai choisi le mot “collection”, car il renvoie à mon désir de passer les frontières entre les arts, de mener des expériences d’une discipline à l’autre, de la danse au théâtre, en passant par le cinéma et les expériences avec la nature », précise Daniel Larrieu.

De 1982, année du premier stage donné, au Palais-Royal, à Paris, à 2020, marquée par un film, Step Away, autour d’une improvisation de Jérôme Andrieu dans les montagnes de Haute-Savoie sous la caméra de Benjamin Favrat, également coconcepteur du site, celui qui fut directeur du Centre chorégraphique national de Tours de 1994 à 2002 a enchaîné les créations. Cultivant un geste simplement sophistiqué, comme l’est sa parole enchevêtrée d’histoires, il a fait apparaître un jardin chorégraphique multicolore, très dessiné dans ses contours mais profondément vibrant dans ses racines.

Rêverie dynamique

Selon les humeurs et la météo, les spectacles de Daniel Larrieu entraînent une rêverie dynamique autour de la ligne et du flux, du graphisme et de la souplesse. « Il n’y a rien de formel dans mon travail, mais une recherche de clarification du mouvement, de précision du geste, commente-t-il. Avec d’autres chorégraphes des années 1980, comme Dominique Bagouet, Jean-Claude Gallotta ou Catherine Diverrès, nous nous intéressions à la construction de l’écriture en développant des qualités relationnelles entre les interprètes. »

Grâce à la Collection Daniel Larrieu, on s’offre une déambulation rétrospective émerveillée dans les méandres d’une œuvre encore et toujours surprenante. On replonge dans l’intensément bizarre Romance en stuc (1985), avec ses perruques et ses maquillages corporels acidulés, ses textes d’Empédocle et de Théophile Gautier : la pièce vient d’être remontée avec de jeunes danseurs et repart en tournée, en juin. On se souvient de la collaboration avec le chorégraphe américain William Forsythe, entamée avec Jungle sur la planète Vénus (1987). On est de nouveau surpris par la fragilité d’Emmy (1993), créée en réaction à la pandémie de sida. On retrouve le choix de la douceur nichée dans Never Mind (2006). On donne un grand coup de pied dans le calendrier avec Littéral (2017), qui fêtait les 60 ans de l’artiste sous une nuée magique de balais en paille.

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