Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Nucléaire : l’Etat français aide Areva à solder le passif de l’EPR finlandais

Pour régler un nouveau surcoût de 600 millions d’euros, l’Etat va racheter à la société, pour 994,1 millions d’euros, une partie des titres qu’elle détient au capital d’Orano, le groupe chargé de gérer le cycle du combustible.

Par 

Publié le 08 juillet 2021 à 15h29

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Vue de la centrale nucléaire de Olkiluoto à Eurajoki (Finlande), le 19 octobre 2016.

Nouvelle partie dans le jeu de bonneteau financier de la filière nucléaire. L’Etat va acquérir, mi-juillet, 16,6 % du capital du groupe nucléaire Orano SA pour un montant de 994,1 millions d’euros auprès d’Areva SA et de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). C’est ce que prévoient deux arrêtés publiés, mardi 6 juillet, au Journal officiel. Objectif : permettre à Areva SA de financer l’achèvement du chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto, dont les retards à répétition se sont soldés par un gouffre financier.

En 2003, la jeune société Areva, créée deux ans plus tôt sous l’égide d’Anne Lauvergeon, avait proposé son réacteur de troisième génération EPR conçu avec l’allemand Siemens à un prix imbattable (3,3 milliards) ; il s’était engagé à le construire en quatre ans (2005-2009). Un double pari très hasardeux pour une tête de série, où l’on essuie toujours les plâtres.

Dérive des coûts à dix milliards d’euros

La dérive des coûts à dix milliards a été épongée par le consortium Areva-Siemens. En mai, Areva SA avait conclu avec TVO, le futur exploitant de la centrale, un accord réévaluant les coûts de la centrale. La société devra encore verser 600 millions d’euros supplémentaires à son client.

Dans le cadre de la restructuration de la filière nucléaire décidée par l’Etat en 2015, Areva SA avait vu son rôle cantonné à celui d’une structure de défaisance. Pour qu’elle puisse faire face à ses engagements, elle avait reçu deux milliards de l’Etat et 40 % d’Orano, la nouvelle société chargée de gérer le cycle du combustible (mines d’uranium, enrichissement, traitement-recyclage des déchets…).

Sur ces 40 %, 10 % avaient été placés en fiducie auprès de Natixis pour sécuriser un prêt accordé par Siemens Bank, et 10 % en fiducie auprès de la CDC pour sécuriser un prêt accordé par un pool bancaire. L’Agence des participations de l’Etat (APE) affirme que ce pool voulait exercer son droit de cession.

Avec ce nouveau rachat, la part de l’Etat dans Orano va ainsi passer de 54 % à 70,6 % et celle d’Areva SA tomber à 9,4 %, le solde se partageant entre Natixis, la CDC et les industriels japonais du nucléaire MHI et JNFL, tandis que le Commissariat à l’énergie atomique conserve une action.

Accord à l’amiable avec EDF

Areva SA a un autre passif important à solder. Dans les dossiers l’opposant à EDF, il vient d’aboutir à un accord à l’amiable : d’ici à la fin 2021, il lui versera 563 millions d’euros pour clore « l’ensemble des différends », l’opposant au groupe d’électricité depuis six ans sur des malfaçons importantes dans le forgeage d’équipements lourds réalisés par Areva NP, devenu filiale d’EDF en 2018 sous le nom de Framatome.

Il vous reste 20.28% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.