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Découverte dans un magasin

L'énigme du tableau de Differdange reste entière

Lors de la rénovation de leur établissement, les propriétaires sont tombés sur une immense peinture derrière un mur. La commune de Differdange avait demandé à la population de lui fournir des informations.

Fernando Abreu (à gauche) et Jorge Guimaraês ont découvert cette peinture murale lors de travaux de rénovation dans leur magasin de plomberie de l'avenue de la Liberté, à l'été 2021.
Fernando Abreu (à gauche) et Jorge Guimaraês ont découvert cette peinture murale lors de travaux de rénovation dans leur magasin de plomberie de l'avenue de la Liberté, à l'été 2021. © PHOTO: Guy Jallay

Vous souvenez-vous de ces deux hommes qui voulaient simplement rénover leur magasin, qui ont abattu un mur et qui se sont soudain retrouvés face à un deuxième mur, caché depuis des années ? En juillet de cette année, le Luxemburger Wort a parlé de Fernando Abreu et Jorge Guimaraês, qui tiennent un magasin de plomberie dans l'avenue de la Liberté, à Differdange.

Dans l'immeuble d'angle, au numéro 46, des travaux de rénovation menés en 2021 ont révélé une immense fresque sur un mur caché. Les commerçants portugais se sont demandés ce que signifiait cette peinture et qui l'avait réalisée: on y voyait les armoiries luxembourgeoises avec un lion rouge en forme XXL.

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Pendant près d'un an, le tableau, sorti de l'obscurité, a mené une existence insignifiante dans l'avenue de la Liberté. Puis un client a découvert l'œuvre d'art pendant la braderie en mai et n'en est plus revenu. Depuis, la commune de Differdange s'est également intéressée à cette mystérieuse fresque.

Peu d'indications de la part de la population

Un bureau devait être aménagé à l'arrière du magasin, sur une mezzanine qui servait sans doute de scène dans le passé. «L'espace était entièrement encombré de hautes et vieilles armoires, où les termites s'étaient déjà partiellement installées», racontait Jorge Guimaraês en juillet dernier. Lorsqu'ils ont peu à peu dégagé la mezzanine au marteau, un immense tableau est apparu sur un deuxième mur. Large et haut de plusieurs mètres, il occupait presque toute la façade.

La commune n'avait pas pu fournir d'informations sur l'origine et l'année de l'œuvre. En ce qui concerne l'artiste présumé, Abreu et Guimaraês n'ont pu distinguer qu'une sorte de signature sous la forme de l'abréviation "LR" écrite en blanc.

En juillet, la commune de Differdange a donc demandé sur son site Internet et sur les réseaux sociaux : "Savez-vous ce que c'est ?", en espérant recevoir de nombreuses informations de la part de la population. «Il s'agirait d'un mur original de l'ancien cinéma-théâtre Victoria, mais les avis des personnes à qui nous l'avons demandé divergent», écrivait alors la commune.

Aujourd'hui, l'ambiance cinéma ne se ressent plus qu'à l'intérieur du magasin: à l'étage supérieur, qui ne fait pas partie du magasin de sanitaires, des anges sur des tapisseries témoignent des temps passés, et une sorte de loge pour les spectateurs s'élève au-dessus du local. Dans les années qui suivirent, des épiceries s'installèrent au rez-de-chaussée, puis des supermarchés. "Supermarché Star" est encore écrit en blanc sur fond vert au-dessus de l'entrée.

L'énigme ne semble pas être facile à résoudre. «Quatre ou cinq personnes ont répondu à notre appel en nous donnant des indications sur la fresque», explique Mirko Mengoni, du service de presse de la ville de Differdange. «Nous avons publié toutes les informations à ce sujet dans l'édition de septembre du Diffmag».

Le cinéma, une menace sérieuse

On peut ainsi lire dans le magazine communal : «Vous nous avez confirmé qu'il s'agissait très probablement d'un mur original du théâtre-cinéma Victoria, qui se trouvait à cet endroit au début du XXe siècle. Le théâtre se trouvait dans une grande salle de concert que le cafetier Jean-Pierre Breden avait louée à l'employé d'usine Joseph Hougnon pour un loyer annuel de 6.000 francs

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Plus loin, on apprend qu'en 1913 , le cinéma a sérieusement concurrencé les soirées organisées par les sociétés locales, «ce qui a donné lieu à de vives discussions au sein du conseil municipal, notamment sur le risque éventuel de déviance morale chez les jeunes qui regardaient les films».

D'autres informations sur le cinéma "Victoria" se trouvent dans le livre d'Armand Logelin : Differdange, chagrins et espérances : de la Révolution française à la Première Guerre mondiale.

Le nom de l'artiste du tableau n'est toujours pas connu à ce jour.

Cet article est paru une première fois sur wort.lu/de. (Traduction : pam)

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