Géotope du Chablais - Marmite Glaciaire

Description

La marmite glaciaire des Caillettes témoigne du passage du glacier du Rhône à Bex il y a environ 17’000 ans.

La marmite glaciaire des Caillettes se trouve sur le domaine de la ferme du même nom, à la sortie de Bex en direction de Saint-Maurice. Elle s'inscrit dans l'histoire des glaciations et notamment de la dernière, dite de Würm (il y a environ 10 à 17 000 ans). Elle offre des dimensions impressionnantes : 5 m de diamètre pour une hauteur de 8 mètres, 4 m depuis le goulot d'écoulement, ce qui en fait une des plus grandes d'Europe. Des tableaux informatifs renseignent le visiteur sur sa formation et sa redécouverte dans les années soixante. On se rappellera en visitant la Marmite, le nom de Jean de Charpentier (1786-1855) : ce géologue, directeur des mines de sel de Bex et qui a examiné la Marmite à de nombreuses reprises, a joué un rôle-clé dans l’établissement de la théorie des glaciations successives de la Terre. Tableau informatif avec activités pour les enfants sur place. Située sur la propriété de la famille Kuonen, la marmite glaciaire des Caillettes a été creusée dans le calcaire blanc urgonien du Crétacé dont est constituée en partie la colline de Chiètres. Elle est l'œuvre de courants (ruisseaux) sous-glaciaires. Au maximum glaciaire, il y a 22'000 ans, une couche de glace variant entre 1200 et 1600 m recouvrait en effet la région. Il faut préciser qu'un ruisseau sous-glaciaire peut atteindre une vitesse de 150 km/h, ce qui explique aisément qu'il attaque la roche et s'infiltre dans les moindres dépressions. Les tourbillons qui se forment pénètrent dans ces petites crevasses et l'eau chargée de particules rocheuses - plus ou moins importantes - va agrandir ces dernières. Petit à petit, le frottement attaque la roche et forme un chaudron, d'où le nom de marmite glaciaire. C'est ainsi que s'est probablement formée la belle marmite des Caillettes. La théorie des glaciers a vu le jour dans la région de Bex grâce notamment à Jean de Charpentier (1796-1855), géologue et directeur des salines de Bex, et à Louis Agassiz (1807-1873). Tous deux ont mené d'intenses recherches sur le terrain de la plaine du Rhône qui les ont amenés à établir cette fameuse théorie des glaciers. Si c'est bien Louis Agassiz qui a publié le premier ses résultats – coiffant au poteau son ami – la paternité de l'observation en revient à un paysan de la vallée de Bagnes, Charles Perraudin (1767-1858). C'est en effet lui, qui, en analysant le paysage dans sa vallée, a été le premier à émettre l'idée qu'un glacier pouvait avoir recouvert les vallées et entraîné avec lui les blocs erratiques. Cette théorie présentée par Louis Agassiz le 24 juillet 1837, lors d'une séance de la Société helvétique des sciences naturelles, a provoqué un énorme scandale. Elle remettait en effet en question la Bible et la Genèse et donc l'origine de la Terre. Les protestations furent bien évidemment générales et tumultueuses. Malgré cette large contestation et celles d'autres naturalistes, la théorie glaciaire va se répandre petit à petit et s'affirmera finalement entre 1840 et 1841. Jean-Pierre Perraudin (1767-1858), un paysan vivant dans le village de Lourtier, dans le Val de Bagnes (Valais), est l'un des premiers, avec le géologue écossais James Hutton, à émettre l'hypothèse que les blocs erratiques ont été transportés par des glaciers. Il expose sa théorie à des visiteurs du Val de Bagnes, dont Jean de Charpentier (1786-1855), à ce moment directeur des salines de Bex. Les modestes conditions de vie de Perraudin ne l’empêchent pas de faire des observations remarquables ; à travers l'étude des stries glaciaires, il émet l'hypothèse que le glacier du Val de Bagnes devait arriver jadis au moins jusqu'à Martigny. Il confiera ses remarques à Ignace Venetz (1788-1859) ingénieur cantonal valaisan. Jean de Charpentier commence alors des recherches sur les terrains erratiques de la vallée du Rhône et ses observations le mènent notamment dans la région de Monthey, où il étudie les gigantesques blocs erratiques de la région (le plus grand, la Pierre des Marmettes, a un volume de 1824 m³). La théorie glaciaire s'affine toujours plus, mais fait peu de partisans parmi les naturalistes de l'époque. L'un d'eux, Louis Agassiz (1807-1873), se laisse convaincre par de Charpentier et ouvre un nouveau programme d'observation des glaciers. Le 24 juillet 1837, lors d'une séance de la Société helvétique des sciences naturelles, Agassiz, qui aurait dû présenter une conférence sur les poissons fossiles, scandalise le public en prononçant son fameux discours sur les glaciers. Sources : J. Martin, La marmite glaciaire des Caillettes, Bulletin de la Muritienne, 1964. M. Burri, Les roches, Martigny, 1994, 3e édition. R. Pièce, « Jean de Charpentier », Revue historique du Mandement de ex, 32, 1999.

Informations Pratiques

ACCES - Prendre la route cantonale Bex-St Maurice, puis 200m après le Motel St Christophe. - Une fois parqué, il reste 10 minutes de marche pour atteindre ce site. Se munir de bonnes chaussures, notamment en cas de pluie.

Documents

Géotope du Chablais - La marmite glaciare de Caillettes

La marmite glaciaire des Caillettes témoigne du passage du glacier du Rhône à Bex il y a environ 17’000 ans.

La marmite glaciaire des Caillettes se trouve sur le domaine de la ferme du même nom, à la sortie de Bex en direction de Saint-Maurice. Elle s'inscrit dans l'histoire des glaciations et notamment de la dernière, dite de Würm (il y a environ 10 à 17 000 ans). Elle offre des dimensions impressionnantes : 5 m de diamètre pour une hauteur de 8 mètres, 4 m depuis le goulot d'écoulement, ce qui en fait une des plus grandes d'Europe. Des tableaux informatifs renseignent le visiteur sur sa formation et sa redécouverte dans les années soixante. On se rappellera en visitant la Marmite, le nom de Jean de Charpentier (1786-1855) : ce géologue, directeur des mines de sel de Bex et qui a examiné la Marmite à de nombreuses reprises, a joué un rôle-clé dans l’établissement de la théorie des glaciations successives de la Terre. Tableau informatif avec activités pour les enfants sur place. Située sur la propriété de la famille Kuonen, la marmite glaciaire des Caillettes a été creusée dans le calcaire blanc urgonien du Crétacé dont est constituée en partie la colline de Chiètres. Elle est l'œuvre de courants (ruisseaux) sous-glaciaires. Au maximum glaciaire, il y a 22'000 ans, une couche de glace variant entre 1200 et 1600 m recouvrait en effet la région. Il faut préciser qu'un ruisseau sous-glaciaire peut atteindre une vitesse de 150 km/h, ce qui explique aisément qu'il attaque la roche et s'infiltre dans les moindres dépressions. Les tourbillons qui se forment pénètrent dans ces petites crevasses et l'eau chargée de particules rocheuses - plus ou moins importantes - va agrandir ces dernières. Petit à petit, le frottement attaque la roche et forme un chaudron, d'où le nom de marmite glaciaire. C'est ainsi que s'est probablement formée la belle marmite des Caillettes. La théorie des glaciers a vu le jour dans la région de Bex grâce notamment à Jean de Charpentier (1796-1855), géologue et directeur des salines de Bex, et à Louis Agassiz (1807-1873). Tous deux ont mené d'intenses recherches sur le terrain de la plaine du Rhône qui les ont amenés à établir cette fameuse théorie des glaciers. Si c'est bien Louis Agassiz qui a publié le premier ses résultats – coiffant au poteau son ami – la paternité de l'observation en revient à un paysan de la vallée de Bagnes, Charles Perraudin (1767-1858). C'est en effet lui, qui, en analysant le paysage dans sa vallée, a été le premier à émettre l'idée qu'un glacier pouvait avoir recouvert les vallées et entraîné avec lui les blocs erratiques. Cette théorie présentée par Louis Agassiz le 24 juillet 1837, lors d'une séance de la Société helvétique des sciences naturelles, a provoqué un énorme scandale. Elle remettait en effet en question la Bible et la Genèse et donc l'origine de la Terre. Les protestations furent bien évidemment générales et tumultueuses. Malgré cette large contestation et celles d'autres naturalistes, la théorie glaciaire va se répandre petit à petit et s'affirmera finalement entre 1840 et 1841. Jean-Pierre Perraudin (1767-1858), un paysan vivant dans le village de Lourtier, dans le Val de Bagnes (Valais), est l'un des premiers, avec le géologue écossais James Hutton, à émettre l'hypothèse que les blocs erratiques ont été transportés par des glaciers. Il expose sa théorie à des visiteurs du Val de Bagnes, dont Jean de Charpentier (1786-1855), à ce moment directeur des salines de Bex. Les modestes conditions de vie de Perraudin ne l’empêchent pas de faire des observations remarquables ; à travers l'étude des stries glaciaires, il émet l'hypothèse que le glacier du Val de Bagnes devait arriver jadis au moins jusqu'à Martigny. Il confiera ses remarques à Ignace Venetz (1788-1859) ingénieur cantonal valaisan. Jean de Charpentier commence alors des recherches sur les terrains erratiques de la vallée du Rhône et ses observations le mènent notamment dans la région de Monthey, où il étudie les gigantesques blocs erratiques de la région (le plus grand, la Pierre des Marmettes, a un volume de 1824 m³). La théorie glaciaire s'affine toujours plus, mais fait peu de partisans parmi les naturalistes de l'époque. L'un d'eux, Louis Agassiz (1807-1873), se laisse convaincre par de Charpentier et ouvre un nouveau programme d'observation des glaciers. Le 24 juillet 1837, lors d'une séance de la Société helvétique des sciences naturelles, Agassiz, qui aurait dû présenter une conférence sur les poissons fossiles, scandalise le public en prononçant son fameux discours sur les glaciers. Sources : J. Martin, La marmite glaciaire des Caillettes, Bulletin de la Muritienne, 1964. M. Burri, Les roches, Martigny, 1994, 3e édition. R. Pièce, « Jean de Charpentier », Revue historique du Mandement de ex, 32, 1999.

Informations Pratiques

ACCES - Prendre la route cantonale Bex-St Maurice, puis 200m après le Motel St Christophe. - Une fois parqué, il reste 10 minutes de marche pour atteindre ce site. Se munir de bonnes chaussures, notamment en cas de pluie.

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