Nucléaire : Macron veut relancer la filière française

Par Thierry Mestayer

Le président de la République devrait effectuer un déplacement à l’usine Framatome du Creusot avant la fin du mois. Après ses déclarations sur la 5G, Emmanuel Macron entend réaffirmer son positionnement sur « l’écologie du mieux ».

Emmanuel Macron devrait se rendre sur le site de l’usine de Framatome du Creusot.
Emmanuel Macron devrait se rendre sur le site de l’usine de Framatome du Creusot. (Photo d’archives Journal de Saöne-et-Loire/PhotoPQR)

Emmanuel Macron compte renouveler son soutien aux acteurs du nucléaire français avec un déplacement dédié d’ici à la fin octobre. Le président de la République devrait se rendre sur le site de l’usine de Framatome du Creusot, en Saône-et-Loire, selon nos informations.

C’est sur ce site industriel emblématique, où une immense presse hydraulique de 9 000 tonnes écrase avec la plus grande précision des blocs d’acier en fusion de plusieurs dizaines de tonnes, que sont fabriquées les cuves des centrales nucléaires. L’usine Creusot Forge, auparavant dans le giron d’Areva, est désormais détenue directement par EDF.

La transition s’annonce compliquée

Lors de ce déplacement au Creusot, Emmanuel Macron devrait réaffirmer l’importance du nucléaire dans le mix énergétique français et son caractère indispensable à la politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Celle-ci vise 100 % d’énergies renouvelables d’ici à 2050. D’ici là, la transition s’annonce compliquée comme le révèle la remise en service, en septembre, de centrales à charbon, du fait de l’insuffisante disponibilité du parc nucléaire (un réacteur sur deux est à l’arrêt) et de la faiblesse de la production éolienne.

La prise de parole présidentielle est très attendue par la filière française, qui compte 2 600 entreprises et 220 000 emplois. Elle a été ébranlée par le naufrage d’Areva et par les coûteux retards des centrales EPR à Flamanville (Manche), comme à Olkiluoto, en Finlande. L’usine du Creusot n’a d’ailleurs pas été épargnée : sa production a été interrompue jusqu’en 2018 par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à la suite d’anomalies détectées dans la cuve de l’EPR de Flamanville.

Faire émerger une « écologie du mieux »

Les acteurs du nucléaire, et EDF en tête, veulent tourner la page. Ils attendent aussi, avec impatience, le résultat des négociations avec Bruxelles sur l’organisation de la filière. Le gouvernement travaille sur un projet détachant la production nucléaire et le réseau de transport d’électricité du reste des activités de l’ex-monopole public.

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Pour Emmanuel Macron, l’objectif est aussi de marteler sa doctrine écologique. « Face aux Verts et à tous les partisans de la décroissance, il veut montrer qu’il est possible de faire émerger une « écologie du mieux » qui accompagne, en sauvegardant l’emploi, la transition vers l’économie décarbonée », explique un proche. L’idée est de clarifier son positionnement et de se différencier des « amish », comme il avait surnommé les opposants à la technologie 5G en référence à la communauté américaine rétive au progrès technologique. L’occasion encore de fracturer l’électorat de la gauche écologiste et d’en capter la partie la plus pragmatique.

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