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RH : comment les start-up ont motivé leurs salariés pendant la crise

EXCLUSIF - La pandémie n'a pas démotivé les salariés, au contraire. Et dans les start-up, la satisfaction est plus élevée qu'ailleurs, révèle l'enquête HappyIndexAtWork. Pour maintenir leur attractivité, les startups vont toutefois devoir pérenniser les nouvelles organisations du travail et proposer des perspectives d'évolution plus ambitieuses.

A l'heure de « Balance ta start-up », l'exemplarité du chef d'entreprise et des managers est devenue essentielle pour la rétention des salariés.
A l'heure de « Balance ta start-up », l'exemplarité du chef d'entreprise et des managers est devenue essentielle pour la rétention des salariés. (iStock)
Publié le 25 juin 2021 à 07:00

La crise du Covid-19 n'a pas entamé le moral des salariés. Selon l'enquête HappyIndexAtWork 2021, 70 % d'entre eux sont satisfaits, un score qui monte à 81 % dans les startups.

« La motivation des collaborateurs a chuté en 2020, mais elle a désormais retrouvé ses niveaux pré-Covid », commente Laurent Labbé, cofondateur de ChooseMyCompany, à l'origine de l'enquête.

Une direction humanisée

Menée auprès de 150.000 salariés dans plus de 10.000 entreprises, elle dresse un tableau très positif des conditions de travail dans les start-ups. Parmi les faits notables figure la confiance en la direction, qui s'est accrue cette année pour atteindre 72 % dans l'ensemble des entreprises, et 83 % dans les startups. « On a vu pendant la crise une humanisation de la direction, qui a beaucoup plus partagé d'informations avec les salariés et a su admettre qu'elle ne savait pas tout », explique Laurent Labbé.

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Cette proximité, Contentsquare y travaille au quotidien. Classée cinquième start-up la plus motivante par l'enquête, dans la catégorie de plus de 50 salariés, elle a coconstruit avec ses équipes les valeurs de l'entreprise. Elle a aussi mis en place des réunions bisannuelles destinées à communiquer la vision de l'entreprise à court, moyen et long terme, pour que chaque collaborateur puisse y adhérer, mais aussi participer, en fonction de ses envies, à des projets spécifiques.

Autonomie dans l'organisation du travail

Si la pandémie a renforcé la confiance des collaborateurs dans la direction, elle a aussi généré des attentes fortes, notamment en matière d'organisation du travail. « On a vu l'absurdité du 100 % présentiel en termes de transport, de fatigue, de productivité et d'empreinte carbone. Il n'y aura pas de machine arrière », affirme Laurent Labbé. Selon l'enquête, 78 % des collaborateurs aiment travailler à distance, contre 66 % à la sortie du premier confinement.

Toutefois, les entreprises sont encore nombreuses à ne pas encore avoir trouvé l'équilibre entre présentiel et distanciel. Une problématique que le réseau social Yubo a prise à contre-pied : classé 10ème start-up la plus motivante dans la catégorie de moins de 50 salariés, il propose à ses collaborateurs des horaires flexibles. Chaque salarié peut choisir de travailler à n'importe quel moment de la journée… ou même de la nuit.

Une exigence d'exemplarité

Le rôle du manager a aussi évolué depuis 2019. « Le manager n'est plus là pour contrôler, mais pour soutenir les collaborateurs individuellement et animer le collectif et l'esprit d'équipe », souligne Laurent Labbé. Ce nouveau rôle est indispensable, notamment pour lutter contre les points négatifs du télétravail, à savoir le manque de lien et l'isolement (41 %), ainsi que le sentiment de déconnexion (26 %).

A l'heure de « Balance ta start-up », l'exemplarité est en outre devenue essentielle pour la rétention des salariés. « Beaucoup de start-up se font attaquer, notamment sur leur attitude envers les minorités ou les femmes », déplore Laurent Labbé, qui souligne que malgré les critiques, la start-up « reste un endroit où les employés sont plus motivés qu'ailleurs ». La qualité des relations humaines est d'ailleurs le sujet le mieux noté dans les start-ups, avec 90 % de satisfaction.

Dans le but de repenser la place du manager et son rôle au quotidien, La Javaness a mis en place un roulement : chaque nouveau projet est géré par un développeur différent, ce qui permet de répartir les responsabilités entre tous les membres de l'équipe.

RH : comment les start-up ont motivé leurs salariés pendant la crise

iStock

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Des efforts à faire sur les perspectives d'évolution

Ce type d'initiative a le mérite de lutter contre le point noir soulevé par les salariés de start-up : le manque de perspectives d'évolution, jugées plus faibles que dans les grands groupes.

Pour donner des perspectives à la fois variées et personnalisées à ses collaborateurs, le cabinet de conseil Wivoo a mis en place trois parcours dédiés : entrepreneur, intrapreneur et associé, avec la possibilité d'acquérir jusqu'à 5 % du capital de l'entreprise. Une façon de contrer les statistiques : selon l'enquête HappyIndexAtWork, 58 % des salariés de start-up seulement ont la sensation que leurs compétences sont bien utilisées, contre 78 % dans l'ensemble des entreprises.

Camille Prigent

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