Soin Naturel du Cheval

Stop ! Ne Mettez Plus n’importe Quoi sur votre Cheval. Comment Décrypter les Étiquettes de Vos Produits Favoris.

Je ne sais pas vous, mais j’ai eu une période où j’achetais à peu près tous les produits que je trouvais pour mon cheval : shampoing, démêlant, lotion brillance, lingettes nettoyantes, soins pour sabots… Je ne vous raconte pas le budget !

Et puis, un jour, j’ai regardé les étiquettes de composition de ces produits…et là, j’ai failli crever. Pourquoi ? Car je me suis rendue compte que les ingrédients contenus dans ces petits produits magiques n’avaient rien de magique du tout. Bien au contraire ! Comment ai-je pu mettre tout cela sur mes chevaux préférés ?

L’Astucerie de l’Écurie vous invite aujourd’hui à apprendre à décrypter les étiquettes de certains produits courants. Au passage, nous remercions tous ceux qui nous ont envoyé des photos de leurs produits <3.

La loi, c’est la loi

Nul n’est censé l’ignorer

Tout d’abord, il faut bien rappeler qu’il y a des lois qui régissent la production, la composition et la vente de produits alimentaires et cosmétiques pour les animaux comme pour les humains. Même si elles sont moins claires pour les animaux que pour les humains. Bref, on ne peut pas faire n’importe quoi. On ne va pas entrer dans les détails juridiques ici, mais, pour l’alimentation, on peut renvoyer au Code rural et de la pêche maritime. Et pour l’hygiène au Code de la santé publique.

Faire mention des ingrédients et du dosage

La composition d’un produit est inscrite sur la “Liste INCI”  (International Nomenclature of Cosmetic Ingredient). Elle est OBLIGATOIRE, même sur les produits faits-maison que certains revendent. La liste est toujours rangée par ordre décroissant des ingrédients présents. Et que vois-tu en premier ? “Aqua” qui veut dire eau. Si tu vois ensuite des mots avec beaucoup trop de lettres bizarres…alors range ta carte bleue. Perso, il est hors de question de mettre 15 € dans ce genre de produit.

La plupart du temps, cette liste est écrite en latin…hé ouais, tu regrettes de pas avoir pris option latin au collège, bah t’aurais dû , ça aurait au moins servi à quelque chose ! Mais comprendre ce genre de liste s’apprend en fait assez vite.

C’est un peu cracra tout ça !

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi votre cheval avait des réactions allergiques, des pellicules ou des desquamations, une crinière bien moche et cassante ou pire, des petits ennuis de santé ? Et si ça venait de ces produits aux composants nocifs ?

En préparant cet article, nous avons trouvé des choses complètement aberrantes concernant des produits dits “basiques” dont on tartine nos doudoux. Et si la réglementation humaine est plus drastique que la réglementation animale, ce n’est pas une raison pour faire (et acheter) n’importe quoi.

produits démêlants, shampoings, soin des sabots nocifs pour les chevaux

Voici les 3 cas les plus courants

1.Une absence totale de composition

Alors là, c’est le pompon ! Des produits sans indication, nulle part, de leur composition : ni sur le tube, ni sur l’emballage, ni sur le site internet. Occasion, d’ailleurs, de rappeler que la vente de produits dits cosmétiques en ligne est soumise aux mêmes réglementations : la liste des ingrédients se doit d’être consultable entièrement sur le site.

Évidemment, dans ce cas, je n’ai qu’une seule chose à dire : FUYEZ !

Pourquoi ? Tout simplement car vous ne savez même pas ce que vous mettez sur votre cheval. Sans parler d’un dosage qui pourrait être nocif ! Irresponsabilité totale ! Et on pourrait citer plus d’un produit “à la mode” où ne figure aucune liste INCI.

D’autres ne vous donnent que quelques ingrédients qui paraissent tous très sains….mais où sont passés les agents stabilisateurs, moussants, colorants et parfumants ? Car ne nous faites pas croire que votre blanchisseur de balzanes est bleu pétant et sent la fraise naturellement !

2. Le Greenwashing : une démarche purement commerciale

Naturel, sans parabènes, non testé sur les animaux, recyclable….et toutes ces belles formules qui font vendre et auxquelles on se laisse prendre. Sauf que, quand on se penche sur la liste des ingrédients, on croit cauchemarder.

Pas de parabènes, c’est génial, non ? Oui, sauf qu’on l’a remplacé par du “methylisothiazolinone” – produit hautement allergisant – mais comme on ne connaît pas son nom, on ne s’en méfie pas !

Ne vous laissez pas avoir, non plus, par les jolies étiquettes et packaging rétro, retournez le flacon et lisez !

3. Des ingrédients dangereux

Comme la cosmétique animale n’est pas aussi réglementée que la cosmétique humaine, autant dire que c’est un peu la foire aux composants craignos ! Et tout cela dans un esprit de rentabilité, évidemment.

Il n’est donc pas rare de constater sur les emballages de shampoings ou démêlants pour chevaux des listes (quand elles y sont) de produits juste hallucinants. Des trucs dont les noms contiennent plus de lettres qu’il y en a dans l’alphabet et tellement de consonnes qu’on ne sait plus comment les prononcer. Une fois de plus, mon conseil est simple : quand vous voyez ce genre de liste : FUYEZ !

Voici quelques exemples :

Voici une liste, très incomplète, d’ingrédients entrant dans la composition des produits les plus classiques que l’on met sur nos chevaux. Ingrédients trouvés dans des produits “bon marché” mais aussi pour des marques très coûteuses. Comme quoi, le prix ne fait pas la qualité. (Bon, eux au moins, ils ont l’honnêteté de dire ce qui compose leurs articles) :

  • Sodium chloride : c’est le nom savant du sel de table. Oui, oui, celui que vous mettez sur vos frites ! Mais que fait-il dans un shampoing ? Hé bien il sert à réguler les produits épaississants…le problème c’est qu’il est nocif pour la kératine qui compose les crins. Dommage !
  • Sodium Laureth Sulfate : ou SLES, c’est un produit tensio-actif qui décape et produit de la mousse (on vous rappelle que la mousse ne lave pas….mais on aime que ça mousse quand on se lave). Il est irritant pour l’épiderme, dessèche et déshydrate la peau.
  • Cocamidopropyl : c’est un produit autorisé dans les produits bio, pourtant il est reconnu pour décaper la peau et causer de l’eczéma, des dermatites. Ce produit est utilisé en même temps que le SLES pour en atténuer les effets (où est la logique d’utiliser un produit et de l’atténuer avec un autre ? )
  • PEG-4 rapeseedamide : PEG est l’abréviation de PolyÉthylène-glycol, c’est un produit entièrement créé par réaction chimique entre l’oxyde d’éthylène et un gaz hyper toxique (appelé “gaz de combat”…ça donne envie, non ? ). Sa fabrication est hautement polluante et il n’est pas biodégradable. Il sert à rendre le produit visqueux, parfait dans les shampoings par exemple.
  • Benzophenone-4 : Il est allergène et ne sert qu’à protéger le produit de la lumière du soleil, car c’est une filtre UV synthétique. Aucune autre utilité.
  • Methylchloroisothiazo-linone : C’est un conservateur chimique que l’on appelle aussi MIT. Il remplace les parabènes mais est excessivement allergisant. Il ne devrait pas être présent dans les produits non-rincés (manque de pot, ici, il est dans un démêlant et dans un onguent pour sabots).
  • CI 17200 / CI 42090 : colorant artificiel rouge/rose pour le premier; colorant artificiel bleu brillant pour le second, irritants tous les deux. Ici, ils sont utilisés ensemble pour un shampoing rose/violet….(tu le sens le marketing girly ? )
  • Dimethiconol : c’est un silicone qui améliore la “tartanibilité” du produit et rend les crins ou poils plus brillants grâce à un film qui se dépose dessus. Ainsi le poil est doux et le crin se démêle facilement puisqu’il ne colle plus aux autres. Sauf que tout cela forme une barrière hermétique sur le crin qui ne respire plus et devient cassant et terne (tout l’inverse que ce qu’on vous promet).
  • Phenoxyethanol : conservateur issu de la pétrochimie reconnu comme très toxique et hautement polluant. Malheureusement, il pénètre très bien dans le corps par la peau et perturbe le fonctionnement hormonal. Il ne devrait donc pas entrer en contact avec une jument gestante ou à la reproduction. Accessoirement, il est allergisant. Interdit dans les produits bio, et de plus en plus dans la cosmétique humaine, il reste très présent dans la cosmétique animale (évidemment ce produit est testé sur les animaux et n’est donc pas “cruelty free”).
  • Dodecacylbenzenesulfonate : Mot compte triple au Scrabble ! C’est un composant utilisé dans les produits détergeants pour dégraisser et faire mousser. Il va sans dire qu’il n’est pas recommandé pour la peau.
  • Butylphenil methylpropional : Parfum de synthèse qui évoque le muguet ou le lilas (c’est vrai que votre cheval adore sentir le muguet au naturel)…allergène et perturbateur hormonal qui plus est.
  • Hexyl cinnamal : Encore un agent parfumant, qui cette fois, évoque le jasmin. Il permet de fixer tous les parfums de synthèse.
  • Chlorure de cetrimonium : c’est un sel d’ammonium qui a un effet gainant et lubrifiant. Il provient d’une réaction avec l’ammoniac. On le trouve dans des démêlants. Il est irritant et perturbateur hormonal.
  • Benzoate de sodium (E211) : C’est un conservateur très utilisé accusé de causer de l’asthme, des réactions cutanées. Il ne devrait pas être utilisé avec certains colorants ou parfums de synthèse.

Allez, je m’arrête là, sinon, je vais en écrire 10 pages.

Facile du coup de prêcher pour l’Astucerie de l’Écurie 😉 Faites vos produits vous-mêmes ! Ça vous coûtera bien moins cher et vous vous débarrassez des risques induits par tous ces composants nocifs !

Allez, on s’y met ! On fait son shampoing, on lave ses affaires naturellement et son baume pour les cuirs soi-même.

Que contiennent les produits pour nos chevaux ? Comment lire les étiquettes

Les produits “maison” commercialisés

Faire des produits naturels (cosmétiques ou alimentaires) et les vendre, l’idée est bonne, je vous l’accorde ! Sauf qu’il y a plusieurs “hic” à tout cela. Car vendre un produit fait-maison doit respecter des dizaines d’obligations légales, dont voici quelques exemples :

  • légalité du cadre de vente, cela va de soi, et sans “casser le marché” par respect pour les vrais pro qui, eux, ont investi des milliers d’euros pour voir leurs produits certifiés conformes à l’utilisation et à la vente;
  • respect des règles d’hygiène, de fabrication, de formation et/ou de diplômes (obligatoires), de traçabilité, de choix des produits….et j’en passe car elles sont extrêmement nombreuses;
  • packaging réglementaire et hygiénique – notamment avant la 1ère utilisation – (personne n’a envie d’acheter un produit dans un vieux pot de cornichons);
  • et évidemment l’esprit commercial et entrepreneurial est indispensable…et ça, ça ne s’improvise pas du tout !

Une fois de plus, chacun prendra ses responsabilités comme il le souhaite.

Pour conclure

Le super produit rose nacré qui sent bon la fraise des bois, avec un joli packaging rétro/girly, ultra hype dans ton centre équestre, le must-have des instapony… hé bien, il y a de fortes chances pour qu’il soit composé d’ingrédients non naturels bien 💩 et qu’accessoirement, tu engraisses un “bizness” qui t’a vu venir à 15 bornes 😉

Tu veux un monde meilleur ? Alors, tu sais quoi faire ! Pas besoin d’avoir 8 sprays de démêlant dans ton placard 😜 Et puis, en plus, tu peux faire le tien en 2min avec seulement 3 ingrédients, en suivant notre recette ici. D’ailleurs, avec seulement quelques produits naturels de base comme ces quatre-là, on peut tout faire ou presque.

On peut tous agir ! Un seul petit geste est un grand bienfait que chacun peut faire sans se forcer.

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