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Les entreprises guettées par une pénurie de main-d'œuvre au Royaume-Uni

La réouverture de l'économie depuis mars, associée au maintien du dispositif de chômage partiel, permet aux données sur l'emploi de reprendre des couleurs dans le pays.
La réouverture de l'économie depuis mars, associée au maintien du dispositif de chômage partiel, permet aux données sur l'emploi de reprendre des couleurs dans le pays. JESSICA TAYLOR / AFP

Le marché de l'emploi s'améliore au Royaume-Uni, mais la reprise tourne au casse-tête pour les entreprises confrontées à une explosion des postes vacants et à des salariés contraints à l'isolement en raison du Covid-19. La levée des restrictions et le redémarrage de nombreux secteurs causent des problèmes de recrutement comme en témoigne l'envolée des postes à pourvoir, au nombre de 862.000 entre avril et juin, soit une hausse de 38,8% sur un trimestre.

Leur nombre est désormais au-dessus du niveau du premier trimestre 2020, avant la pandémie, et au plus haut depuis 2018, explique jeudi le Bureau national des statistiques (ONS). Le secteur le plus affecté est «l'hôtellerie-restauration, suivi par la vente de gros et le commerce», souligne Darren Morgan de l'ONS. Le chômage partiel, la pandémie ou encore le Brexit peuvent expliquer selon les secteurs la moindre disponibilité de personnes prêtes à prendre un emploi.

Des difficultés de recrutement couplées à l'isolement contraint de certains salariés

Pour l'organisation patronale CBI, «c'est un signe supplémentaire que la demande revient et que des emplois sont créés», selon Matthew Percival, un des responsables. Pourtant, «la capacité des entreprises à répondre à cette demande et à soutenir la reprise est compliquée par des pénuries de main-d'oeuvre», prévient-il. Avec la forte hausse des cas de Covid-19, «les sociétés font face à la fois à des difficultés de recrutement et à des salariés contraints de s'isoler», dont le nombre grimpe à mesure que les cas du variant Delta augmentent comme c'est le cas depuis plusieurs semaines.

Selon le Financial Times, plus de 700 employés de l'usine Nissan de Sunderland, en Angleterre, seraient actuellement contraints de s'isoler après avoir été identifiés comme des cas contacts par l'application du système de santé publique NHS. La production de l'usine serait perturbée depuis plusieurs semaines, faute de main-d'œuvre suffisante, selon le quotidien des affaires. Interrogé par l'AFP, le groupe a confirmé que «la production dans cette partie de l'usine a été ajustée» pour tenir compte du «personnel à qui il a été demandé de s'isoler après un contact avec le Covid-19».

Dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, un salarié sur 5 doit s'isoler et la situation pourrait empirer, a prévenu mardi devant des députés Kate Nicholls, directrice générale de la fédération professionnelle. Pour les PME du secteur, «si vous perdez un ou deux salariés, vous n'avez pas assez de personnes pour ouvrir et bien sûr cela a des conséquences énormes», s'inquiétait-elle. La proportion est la même dans la distribution, selon Helen Dickinson, directrice générale de la fédération des commerçants.

Des signaux positifs sur le marché de l'emploi

Au-delà des défis du Covid-19, le marché de l'emploi continue de reprendre des couleurs grâce à la réouverture de l'économie depuis mars, associée au maintien du dispositif de chômage partiel. Le taux de chômage s'est établi à 4,8% pour les trois mois achevés fin mai, soit une baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport au trimestre précédant (décembre-février). Il reste en revanche 0,9 point de pourcentage plus élevé qu'avant le début de la crise sanitaire.

Pour le seul mois de juin, le nombre de salariés a bondi de 356.000 à 28,9 millions par rapport à mai, mais il est toujours en baisse de 206.000 comparé à avant la pandémie. Dans certaines régions du nord et du centre de l'Angleterre, ou en Irlande du Nord, le nombre de salariés est toutefois déjà revenu au-dessus de son niveau de début 2020. «Le marché de l'emploi continue de se reprendre», notamment chez les jeunes, note M. Morgan, mais «un grand nombre de travailleurs restent en chômage partiel», selon lui.

Le ministre des Finances Rishi Sunak s'est lui félicité de ces chiffres dans un communiqué. «Nous repartons de l'avant. Le nombre de salariés est à son plus haut depuis avril dernier (2020, ndlr) et le nombre de personnes en chômage partiel a diminué de moitié pour les trois mois à mai», pour tomber à 2,4 millions, selon lui.

Les entreprises guettées par une pénurie de main-d'œuvre au Royaume-Uni

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2 commentaires
  • Anonyme

    le

    Non seulement il y a pénurie du main-d'oeuvre au RU mais en plus tout produit exporté du RU est un cauchemar pour l'importateut car on doit payer un minimum de 36 euros par colis, meme si on commande un produit de 20 euros. En plus le port du RU vers l'Europe est hyper cher et ensuite c'est le massacre avec taxes et surtout frais exhorbitants de présentation en douane des transporteurs (qui s'en mettent plein les poches).
    Quand je voulais avoir le décompte de ce que j'aurai a payer en France a l'arrivée du colis, et en demandant a plusieurs transporteurs, ils m'ont tous répondu qu'il faut avoir le numéro du colis, donc déja envoyé pour qu'ils puissent me répondre.....LOL...donc c'est comme au casino.....''vous venez de perdre 40 euros''.....vous continuez a jouer?
    Le RU est en passe de devenir TRES PAUVRE! Merci BOJO!

  • Oskar Lafontaine

    le

    Qui c'est déjà, qui disait que le Brexit serait un échec et une catastrophe, aggravés par la présence de Johnson au poste de Premier ministre ?Mais le Royaume Uni n'est pas sorti d'affaire, la vaccination fera son oeuvre d'anéantissement de millions de vies humaines, et en France notamment aussi.

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