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Plus de 30 milliards seront investis dans le nucléaire britannique et américain

EDF construira huit réacteurs nucléaires EPR.

Décidément EDF ne connaît pas la crise. En moins de quatre mois, le numéro un mondial de l'électricité vient de réaliser deux acquisitions d'envergure. La première en septembre, avec le rachat pour 15,6 milliards d'euros de British Energy, le numéro un britannique du nucléaire. La seconde, hier, avec l'acquisition pour 3,3 milliards d'euros de 50% du parc nucléaire de l'américain Constellation Energy. Avec ces deux opérations, EDF augmente ses capacités de production de 13 000 mégawatts, soit 10% du total de son parc.

Ces mouvements devraient apporter de l'eau au moulin de ceux qui s'interrogent sur une fuite en avant d'EDF, rappelant de mauvais souvenir après les déconvenues du début des années 2000, en Italie et surtout en Amérique du Sud. La question se pose d'autant plus que l'électricien français propose, pour 50% des activités nucléaires de Constellation, à peu près autant que Warren Buffett pour la totalité du groupe énergétique américain. Dans les faits, même si les parcs nucléaires ne sont pas comparables, l'offre d'EDF valorise le mégawatt d'électricité nucléaire de Constellation au même prix que le mégawatt acheté à British Energy. Le titre EDF avait alors terminé sur une forte hausse. Hier encore, les marchés n'ont pas montré de signes d'inquiétude. L'action a clôturé en hausse de 2,16%.

Force de frappe considérable

Autre interrogation : EDF ne va-t-il pas être contraint de sacrifier ses investissements en France pour financer le renouvellement du nucléaire britannique et américain ? Les sommes en jeu sont considérables. L'électricien a annoncé la construction de huit réacteurs de nouvelle génération (EPR), soit un investissement de 32 milliards d'euros si l'on se réfère au prix de l'EPR de Flamanville (Manche). EDF assure être en mesure de financer ces investissements. Le groupe dispose d'une force de frappe considérable. Il dégagera 10,6 milliards d'euros de cash-flow cette année. Le groupe est par ailleurs en mesure d'investir une bonne dizaine de milliards d'euros par an. Autre caractéristique, les programmes d'investissement au Royaume-Uni et aux États-Unis s'étaleront sur les vingt prochaines années. Quant au risque pesant sur la France, il n'est pas d'actualité. D'autres énergéticiens, l'instar de GDF Suez, sont candidats à la construction de centrales nucléaires en France. En outre, il n'y a pas d'urgence à renouveler le parc nucléaire français, encore très jeune. Et ce d'autant plus qu'EDF estime que la durée de vie des réacteurs peut être portée de quarante à soixante ans.

Plus de 30 milliards seront investis dans le nucléaire britannique et américain

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