Aujourd’hui, plus de 75% de la population française est équipée d’un smartphone, un chiffre qui monte à 90% quand on parle des adolescents entre 12 et 17 ans. Si posséder un smartphone est rentré dans les normes, les dangers liés au développement de l’enfant qui peuvent y être associés ne sont pour autant pas à prendre à la légère.
Comment prémunir les enfants des conséquences parfois dangereuses de l’usage quotidien du smartphone tout en respectant leur vie privée ? Suivez nos conseils pour aider votre adolescent  à raccrocher.

Équiper son enfant d’un smartphone :  fausse bonne idée ? 

De nos jours, l’usage du smartphone s’est largement démocratisé. Les jeunes de la génération Z, la génération numérique par excellence, consacrent environ quatre heures de leur journée à surfer sur Internet et à échanger avec leurs amis. Le CSA Research, spécialisé dans les sondages d’opinion, a par ailleurs indiqué en 2018 que plus d’un tiers des 10-15 ans consultaient leur smartphone au minimum cinquante fois par jour.

Ces chiffres impressionnants cachent pourtant une première intention bienveillante de la part des parents qui équipent leurs enfants : se rassurer en ayant la possibilité de les joindre et les aider à maintenir un lien social. Au-delà des questionnements fréquents sur l’âge idéal pour équiper ses enfants, de nombreuses préoccupations émergent avec notamment la question des dangers du smartphone sur la vie des jeunes utilisateurs. Cyberharcèlement, accès aisé à des contenus inadaptés et choquants, incitation à la haine, les statistiques sont sans appel : plus de 20% des 11-15 ans ont déjà été confrontés à ces dérives liées au numérique.

Gare aux dangers du smartphone chez l’enfant !

Les écrans

Ennemis numéro 1 pour la vision, les écrans provoquent une baisse de l’acuité visuelle à cause de la lumière bleue qu’ils renvoient. Le saviez-vous ? De nombreux smartphones sont munis d’un filtre anti-lumière bleue que vous pouvez activer pour un confort immédiat. Les écrans ont par ailleurs des effets néfastes sur le sommeil. Ils réduisent la sécrétion de mélatonine, hormone du sommeil et retardent donc l’endormissement.

Connaissez-vous les troubles musculo-squelettiques (TMS) ? Le smartphone en est un des principaux responsables. La position que l’utilisateur adopte pour regarder son écran provoque des douleurs aux cervicales ou plus largement au dos. Enfin, l’addiction aux écrans joue un rôle majeur dans la prise de poids et l’obésité chez les enfants, car il conduit très souvent à une baisse d’activité physique : le temps passé sur son téléphone, c’est du temps en moins à se dépenser dehors !

Les réseaux sociaux

On dénombre de nos jours près de 80% de jeunes enfants et adolescents inscrits sur les réseaux sociaux avec Snapchat, Facebook et Instagram qui caracolent en tête. Au-delà de l’effet de mode et de la course aux likes ou aux followers, ce phénomène fédère un réel sentiment d’appartenance à une communauté, sentiment souvent porteur pour de jeunes enfants qui se cherchent. Ces réseaux sociaux mondialement connus ne sont pourtant pas sans danger.

Le cyberharcèlement se traduit par exemple par un harcèlement conduit par voie numérique avec bien souvent des insultes, moqueries ou ragots diffusés et parfois partagés par de nombreuses personnes. Ils conduisent à une dégradation de l’image de soi et de la santé mentale et physique. Dans ce contexte, des déviances alimentaires comme l’anorexie ou la boulimie peuvent toucher les plus jeunes et les plus fragiles.

La pornographie et la violence

Une des principales préoccupations des parents qui choisissent d’équiper leurs enfants d’un smartphone est de pouvoir en contrôler le contenu consultable.

À 12 ans, ce sont plus de 30% des enfants qui ont déjà été confrontés à des images pornographiques, de manière involontaire pour la majorité. L’exposition à ce genre de contenu peut faire naître des traumatismes et offrir une vision erronée de la sexualité : hypersexualisation des plus jeunes par imitation, naissance de complexes, répétition de gestes pouvant nuire à la relation entre les jeunes, etc.

Par ailleurs, la violence est un des fléaux les plus redoutables auxquels les enfants ont accès facilement sur certaines plateformes de vidéos. Les vidéos qui font la promotion de la violence verbale et physique ou qui incitent à la haine prolifèrent sur Internet. La violence se banalise sur les écrans des adolescents et crée un terrain favorable à la naissance de conduites déviantes comme les troubles de l’humeur ou le renfermement sur soi.

Lutter contre les dangers : sensibilisation ou contrôle parental total ?

Le contrôle parental

Selon Médiamétrie, société spécialisée dans les mesures d’audiences des médias audiovisuels et numériques, l’âge moyen des enfants équipés d’un téléphone portable est de neuf ans et neuf mois. Pour ce qui est du smartphone disposant d’un accès à Internet, les enfants en font l’acquisition autour de 13 ans selon l’opérateur historique Bouygues Télécom. Le réseau social Facebook n’ouvre par ailleurs ses portes qu’à partir de 13 ans, en harmonisation avec les recommandations pédiatriques. Vous ne souhaitez pas interdire le smartphone à votre enfant, mais vous ne vous sentez pas prêt à lui autoriser un accès à la toile et à ses dérives ? Pourquoi ne pas investir dans un téléphone portable sans accès à Internet ? Avec les SMS et les appels, il disposera d’un moyen sécurisé de communiquer avec ses amis ou ses proches.

Afin de prémunir vos enfants face aux dangers des smartphones, il faut trouver le juste équilibre entre le respect de la vie privée et une surveillance accrue tout en maintenant un climat de confiance. En d’autres termes, il vous faudra éviter l’hypervigilance tout en dialoguant avec votre adolescent.

De nombreux parents choisissent de mettre en place des règles comme :

  • réguler le temps passé sur l’appareil ;
  • ne pas utiliser son smartphone pendant les repas ;
  • éteindre ou ranger son téléphone la nuit ;
  • désactiver ses notifications pour éviter les distractions.

Vous pouvez également choisir d’installer une application de contrôle parental sur le smartphone de vos enfants. Elle joue un rôle de régulateur et limite les accès aux sites identifiés comme malveillants.

Saviez-vous que ces applications permettaient également de limiter la durée d’utilisation du smartphone ?

Prévention et sensibilisation

La France a fait de la lutte contre la diffusion d’images choquantes un de ses principaux combats pour la protection de la jeunesse. Ainsi, le CSA a créé la signalétique jeunesse avec les pictogrammes interdits aux -10, -12, -16 ou -18 ans. Initialement créée pour la télévision, cette signalétique est utilisée par certains sites de vidéos à la demande comme Youtube. L’intérêt est double : donner un indicateur aux parents pour adapter les contenus autorisés et jouer un rôle dissuasif.

La prévention contre l’utilisation abusive du smartphone a par ailleurs conduit en 2018 à son interdiction totale dans les établissements scolaires pour :

  • améliorer la concentration en classe ;
  • limiter le cyberharcèlement ;
  • renforcer les interactions sociales.

Enfin, l’État a mis en place très récemment une plateforme pour aider à la lutte contre l’exposition d’images pornographiques chez le jeune public.

Votre enfant semble en souffrance ? Ayez le réflexe Mieux-être et pensez au service d’assistance psychologique pour les jeunes !

Harcèlement, solitude, pensées sombres, nous vous offrons écoute et assistance en un simple coup de fil et en toute confidentialité.

Si le smartphone représente un réel danger pour les adolescents, est-il le seul responsable des débordements qui en découlent ? La nécessité d’aider le jeune public dans cette période difficile n’est plus à prouver. Accompagner votre enfant en maintenant une porte ouverte à la discussion en toute circonstance est la clé vers un climat d’entente harmonisé.

Sources :

https://www.blogdumoderateur.com/usage-smartphone-ados-bva/

https://www.lasantepublique.fr/smartphone-chez-les-ados-les-cles-dune-utilisation-saine/

https://www.bfmtv.com/tech/vie-numerique/les-jeunes-francais-passent-pres-de-quatre-heures-par-jour-sur-leur-smartphone_AN-202001150061.htm

https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/exposition-des-jeunes-a-la-pornographie

https://www.cahiers-pedagogiques.com/cyberhaine-les-jeunes-et-la-violence-sur-internet/

https://www.csa.fr/Proteger/Protection-de-la-jeunesse-et-des-mineurs/La-signaletique-jeunesse