La "Revolut!on" de François Corneloup passe par le partage

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La "Revolut!on" de François Corneloup passe par le partage

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RÉVOLUT!ON - François Corneloup Quintet - Photo de Pierre Wetzel
RÉVOLUT!ON - François Corneloup Quintet - Photo de Pierre Wetzel

" Fileuse" un extrait de l'album lumineux du saxophoniste baryton, dans les bacs le 22 novembre.

Fort d'une aventure déterminante, à ses débuts, dans l'action collective au sein de la Compagnie Lubat et d'une très belle collaboration avec le contrebassiste Henri Texier, le puissant compositeur et saxophoniste François Corneloup (Noir Lumière, Ursus Minor, Jardins ouvriers, Singing Fellows, Next, Le Peuple Etincelle...) présente une musique intense, poétique et électrisante, toujours en mouvement. En perpétuelle recherche de nouveaux cadres, avec son quintet Revolut!on créé au printemps 2018 à l’Europajazz, il pousse toujours plus loin sa liberté d'expression. Le moteur étant de trouver une dynamique pour se mettre en action dans quelque-chose qui vous transforme.

Le titre Fileuse, à découvrir en avant-première, évoque une belle artiste, compositrice et contrebassiste qu'on ne nomme plus, figure essentielle du jazz et des musiques improvisées.

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Il est dédié à Hélène Labarrière, qui file les sons et les lignes de basses et qui est aussi une grande tricoteuse et une grande amie.

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La révolution convoque le mouvement, un état des choses que l'on interroge, qu'il soit politique ou social. Il semble que François Corneloup aime se défier et que l'approche musicale de jeunes musiciens interpelle son discours artistique.

La révolution c'est une rupture dans un système et c'est aussi un cycle qui reprend en se renouvelant. On casse les conventions et en même temps il y a une certaine idée de l'histoire avec un grand H.  Il ne peut pas y avoir de révolution sans Histoire. 

Aujourd'hui François Corneloup prend le temps de regarder en arrière. S’il peut s’appuyer sur les choses qu’il a apprises et construites, il a toujours le désir de bousculer son inventivité, sa créativité, ses certitudes, nous dit-il. A ses débuts, le contexte pour les musiciens de jazz était très différent. C'est pourquoi il aime confronter sa vision avec celle de la jeune génération qui en s'affranchissant, apporte les sonorités de son temps. 

J'ai besoin de leur volonté de changer les choses, de leur regard sur notre époque et la meilleure façon c'est de jouer avec eux. 

Et pour représenter à ses côtés, les influences marquantes des musiques improvisées européennes, il a convié la grande pianiste Sophia Domancich avec qui il partage une belle humanité. "C'est quelqu'un qui a construit son oeuvre d'une manière très originale. Et comme par hazard il y a dans cet orchestre des musiciens qui pourraient être nos enfants et qui ne grandissent pas dans le même monde que nous à leur âge. Ils font la musique, ils l'envisagent et bâtissent leurs projets de manière très différente. Mais ce qui a motivé avant tout le choix du compositeur "c'est ce que j'ai entendu chez eux, ce quelque-chose qui m'a fait vibrer". 

Malgré sa jeunesse et son expérience assez courte, Vincent Tortillier a une frappe très précise, très technique et son particulier. "C'est un des meilleurs batteurs avec qui j'ai jamais joué, nous confie le saxophoniste. Il apporte quelque-chose que je cherchais depuis longtemps dans la musique. Simon Girard ( le jeune tromboniste) a déjà une grande profondeur dans son chant. C'est d'abord très émouvant de partager la scène avec lui". Quant au bassiste et contrebassiste Joachim Florent, musicien au formidable potentiel, précise t-il, "C'est la grande classe. Il est à la fois très efficace et très ouvert, C'est énorme quoi ! Ce qui l’intéresse c'est de faire bien sonner les choses. Il n'a pas de radicalité mais il va au fond des choses". 

A l'écoute du disque qui sort le 22 novembre sur le label MCO du vibraphoniste Franck Tortiller, on se réjouit du goût de François Corneloup pour les résonances bien râpeuses et les échanges jubilatoires enrichis par sa large palette sonore. On aime la chaleur des timbres, l'énergie presque rock et les fulgurances électriques de cet album, les arrangements qui ont du corps, la fougue et le lyrisme du tromboniste, l'univers poétique et presque lunaire de la pianiste transposé ici sur un piano électrique et l'efficacité absolue d'un duo rythmique sacrément inventif. On aime aussi ce que l'on ressent de l'investissement de chacun, chacune pour servir le propos audacieux du saxophoniste.   

Toutes ses formes en présence me permettent de faire ma petite révolution sur moi-même.  François Corneloup

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