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Les entreprises françaises se mobilisent pour proposer des postes aux réfugiés ukrainiens

Des Ukrainiens attendent d'être enregistrés par les services de l'immigration dans un centre d'accueil pour réfugiés à Paris, le 17 mars 2022.
Des Ukrainiens attendent d'être enregistrés par les services de l'immigration dans un centre d'accueil pour réfugiés à Paris, le 17 mars 2022. ALAIN JOCARD / AFP

Un grand nombre d'entre eux sont diplômés et très qualifiés. Fédérations et sociétés d'insertion s'organisent pour leur proposer des emplois.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, 26.000 réfugiés sont arrivés sur le territoire français. Pour l'heure, les associations d'aide humanitaire organisent leur arrivée, mais la question de l'accès de ces déplacés ukrainiens à l'emploi – pour disposer d'une ressource financière – se pose déjà. «On a répondu à l'appel pour l'accompagnement du public réfugié», avance Gwenn Cambien, la directrice opérationnelle d'Alter Interim, une entreprise d'insertion professionnelle des Côtes-d'Armor. Comme beaucoup de fédérations et de sociétés d'intérim, cette entreprise spécialisée dans l'accompagnement social et l'insertion professionnelle est à pied d'œuvre pour favoriser l'accès des réfugiés ukrainiens à l'emploi.

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Des emplois de premier niveau de qualification

La Fédération des entreprises d'insertion (FEI), forte d'un réseau de 1400 entreprises membres réparties partout en France, a prévu d'embaucher près de 3000 personnes par mois pour un objectif de 10.000 d'ici fin juin. «Cela concernera plutôt des métiers de premier niveau de qualification ; dans la grande distribution, l'alimentaire, le nettoyage ou l'industrie», indique Gwenn Cambien, dont l'entreprise est membre de la FEI.

Nous aimerions les employer sur des postes adaptés à leurs compétences. Mais la barrière de la langue pose un problème, de même que la disponibilité de ces postes.

Sklaerenn Beauto, déléguée générale du MEDEF des Côtes-d'Armor

Experts logistiques, médecins, agents de nettoyage... Les sociétés d'intérim affirment que tous les types de profils se retrouvent parmi ces déplacés. Un grand nombre d'entre eux sont diplômés et très qualifiés. «La difficulté, c'est que nous aimerions les employer sur des postes adaptés à leurs compétences. Mais la barrière de la langue pose un problème, de même que la disponibilité de ces postes», confie Sklaerenn Beauto, déléguée générale du MEDEF des Côtes-d'Armor, engagé auprès d'Alter Interim pour l'insertion des réfugiés ukrainiens. Luc de Gardelle, président de la FEI, a bien conscience que trouver un travail n'est pas forcément la priorité d'un réfugié tout juste débarqué sur le territoire. «Mais nous considérons l'emploi comme un élément de dignité qui doit aider à l'insertion sociale», plaide ce dernier.

«Les bonnes volontés sont partout»

Faute de pouvoir positionner ces réfugiés sur des postes qui leur sont parfaitement adaptés, les entreprises d'insertion espèrent au moins leur permettre de subvenir à leurs besoins financiers et de s'insérer socialement. «L'objet de toutes les entreprises d'insertion, c'est de remettre le pied à l'étrier», résume Alexia Diffre, responsable de la communication du groupe d'insertion La Varappe, qui a répondu à l'appel de la FEI. À cet égard, le réseau des entreprises d'insertion de la FEI dispose d'un savoir-faire qui est un atout de taille. «On est très compétents dans l'accompagnement du public de personnes réfugiées. On a un réseau d'entreprises et les bonnes volontés sont partout», affirme Gwenn Cambien. La FEI souhaite proposer un parcours d'intégration de deux ans maximum pour former les réfugiés et leur donner accès à des postes plus qualifiés si leur séjour était amené à se prolonger.

Pour faciliter ce processus d'insertion, le ministère du Travail a également lancé un module dédié aux entreprises. Celles-ci peuvent présenter les intentions d'embauche et les postes sur lesquels ils souhaitent recruter pour être ensuite accompagnées par Pôle Emploi. Un outil sur lequel compte, par exemple, s'appuyer Philippe Jouanny, président de la Fédération des Entreprises de Propreté (FEP), qui propose des postes d'agents de service dans le secteur du nettoyage. «Notre profession souhaite témoigner sa solidarité. Nous avons un besoin de nouvelles recrues et nous sommes en capacité de leur proposer des CDI ou des CDD de remplacement», avance-t-il. La fédération espère que les CDD de remplacement constitueront une offre intéressante pour les réfugiés ukrainiens. «Ce sont des contrats qui ne durent que quelques mois, puisque nous espérons que les réfugiés ukrainiens pourront réintégrer leur pays», explique le président de la FEP.

Des programmes de formation

D'autres entreprises ont choisi d'opérer de manière indépendante, comme Transdev, groupe de transport comptant près de 83.000 salariés dans le monde. L'entreprise a émis le souhait d'accueillir 1000 réfugiés venus d'Ukraine pour des postes de conducteurs ou mécaniciens. «Nous avons une personne à la DRH dédiée à 100% sur ce projet», détaille Édouard Hénaut, directeur France de Transdev. Le secteur des transports connaît depuis plusieurs mois une pénurie de conducteurs.

Les secteurs en manque de main-d’œuvre sont ceux qui ouvrent le plus grand leurs portes. «Les entreprises qui se manifestent depuis l'arrivée des Ukrainiens cherchaient à recruter quoi qu'il arrive», précise Sklaerenn Beauto. Elles mettent par ailleurs tout en œuvre pour favoriser l'insertion des réfugiés. Transdev s'appuie par exemple sur son programme d'alphabétisation et de formation lancé il y a deux ans qui «permet l'apprentissage du français sous six à douze mois et l'accès à des formations en trois mois aux métiers de conducteurs et de mécaniciens», ajoute Édouard Hénaut. «Malheureusement, nous pensons que le conflit peut durer et nous voulons proposer une solution durable à ces réfugiés».


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11 commentaires
  • anonyme

    le

    C'est bien. Nos étudiants qui avaient déjà du mal à boucler les fins de mois parce que les petites boulots avaient disparus a cause de la covid, ne pourront pas les retrouver a cause des réfugiés Ukrainiens. Discrimination positive à l'embauche. Et après tout ça il faudrait que nos diplômés soient motivés pour rester en France.

  • cruella

    le

    Mon fils cherche son premier job ! Il va avoir du mal à trouver ! D'abord priorité au 93 maintenant priorité aux ukrainiens Sans oublier qu'il y a plein de retraités qui n'arrivent pas à vivre décemment ! Eux ils arrivent et ont tout !
    De plus ils ne seront pas obligés de rentrer chez eux après la guerre ! Ils auront une retraite sans avoir cotisé !!!
    Ras le bol !!!!!!

  • guigui163815

    le

    ça commence à bien faire. trains gratuits, emploi sur un plateau, hébergement gratuit..et les français crèvent de faim?!! ils peuvent pas se débrouiller tout seul comme des grands.?
    l'assistanat encore et encore

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