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Relance verte : l'exécutif mise aussi sur la filière nucléaire

Le plan de relance prévoit d'allouer 470 millions d'euros sur deux ans au secteur nucléaire. L'exécutif veut notamment doper les compétences techniques du secteur et la recherche dans les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR).

Parmi les 30 milliards d'euros débloqués par l'exécutif entre 2021 et 2022 pour la transition énergétique, 470 millions d'euros seront fléchés vers la filière nucléaire.
Parmi les 30 milliards d'euros débloqués par l'exécutif entre 2021 et 2022 pour la transition énergétique, 470 millions d'euros seront fléchés vers la filière nucléaire. (FRANCOIS LO PRESTI/AFP)

Par Sharon Wajsbrot

Publié le 3 sept. 2020 à 17:20Mis à jour le 3 sept. 2020 à 18:19

Modeste au regard des milliards investis dans d'autres filières comme l'hydrogène, le coup de pouce de l'exécutif au nucléaire à travers son plan de relance « vert » est un symbole d'importance pour une industrie qui cherche à tout prix à assurer son avenir en participant à la transition énergétique. Parmi les 30 milliards d'euros débloqués par l'exécutif en 2021 et 2022 pour l'écologie, 470 millions d'euros seront fléchés vers la filière nucléaire. L'annonce a logiquement fait bondir les ONG : « En qualifiant le nucléaire d''énergie verte', l'exécutif franchit une nouvelle ligne rouge. Le nucléaire est une énergie décarbonée mais il n'est pas vert », a ainsi réagi Alix Mazounie chez Greenpeace.

Doper les compétences de la filière

L'exécutif veut mobiliser ces fonds à la fois pour remédier aux difficultés opérationnelles de l'industrie et encourager l'innovation. Ainsi 200 millions d'euros seront fléchés vers le développement des compétences. Mises en lumière par les déboires du chantier d'EDF sur son EPR à Flamanville, les difficultés du secteur à tenir les délais et à délivrer des équipements conformes à leurs cahiers de charges, en particulier pour les soudures, sont depuis plusieurs années au coeur des difficultés de la filière. Par ailleurs, pour consolider les PME et ETI fragilisées du secteur, l'exécutif va mobiliser 100 millions d'euros pour investir en fonds propres, aux côtés d'EDF, à leur capital.

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Pour « préparer l'avenir », les pouvoirs publics veulent aussi doper la recherche dans les petits réacteurs modulaires (SMR) qui concentrent aujourd'hui les espoirs des industriels du nucléaire. Une enveloppe de 170 millions d'euros sera ainsi débloquée via le programme d'investissement d'avenir (PIA). Encore à l'état de prototype dans de nombreux pays, ces réacteurs dont la puissance se limite à 300 MW, voire parfois 600 MW, présentent l'avantage de mobiliser moins de ressources en eau pour se refroidir et seraient aussi moins complexes et moins coûteux à construire. Un avantage de poids pour potentiellement relancer le marché.

Soutenir les petits réacteurs plutôt que les EPR

En Russie, une première centrale nucléaire flottante dotée de deux réacteurs de 35 MW a été mise en service en 2020. La Chine, les Etats-Unis et la France, avec le consortium EDF, Naval Group, le CEA et TechnicAtome, travaillent aussi sur le sujet. Mais l'ampleur des coûts de développement de cette nouvelle technologie, très différente de celle des réacteurs de type EPR, laisse perplexe. « Est-ce qu'on a les moyens de développer cette nouvelle filière ? Quand on voit les difficultés qu'on a sur les EPR on peut se demander si on ne ferait pas mieux d'essayer d'être meilleur dans ce qu'on développe déjà… », pointe le PDG d'Assystem, Dominique Louis.

Sur ce sujet sensible et les éventuelles commandes françaises de nouveaux réacteurs EPR, le plan de relance ne dit rien. Or, aux yeux des industriels du nucléaire, seul cet engagement serait de nature à relancer la filière…

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Plan de relance : ce qu'il faut savoir

Sharon Wajsbrot

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