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Bienvenue sur la lettre hebdomadaire de LISBETH, l'info féministe inclusive avec du positif dedans ! Cette semaine, LISBETH t'emmène à la rencontre des mémés et pépés révolté-e-s qui tricotent contre les violences policières à Nantes.
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Le tricot contre les violences policières 
L'enjeu

L'an passé, le journaliste David Dufresne a répertorié sur son compte Twitter plus de 860 faits de violences policières, toutes compilées sur le site de Médiapart.

Quelques chiffres : 

  • 897 signalements
  • 2 décès
  • 327 blessures à la tête
  • 27 éborgné-e-s
  • 5 mains arrachées

A Nantes, le fait de violences policières le plus relaté dans la presse nationale concerne Steve Maia Caniço, 24 ans. En juin 2019, durant la nuit de la Fête de la musique, une charge de la police a provoqué la chute de plusieurs personnes dans la Loire. Steve ne sachant pas nager, il s'est noyé et son corps a été retrouvé plus d'un mois après. 

L'initiative

Catherine Ruiz est une jeune retraitée de 64 ans. Il y a plusieurs semaines, elle a donné rendez-vous à tout-e-s les « pépés et mémés révolté-e-s » à venir « tricoter contre les violences policières ». Le rendez-vous a lieu chaque vendredi à partir de 16 heures, devant le parvis de la gare nord de Nantes. « Je tricotais chez moi en checkant mon Facebook, et franchement, à la vue de toutes ces violences policières, je suis écoeurée ! », raconte l’activiste. « Je me suis alors demandée ce que je pouvais faire. »

« Je ne me sens pas capable d’aller taper sur du flic en manif.
En revanche, je sais tricoter ! »

 
Elle fait alors une recherche internet pour trouver des initiatives de personnes de sa tranche d’âge, et elle tombe sur l'association des grands-mères de la place de Mai, en Argentine, qui milite depuis plus de quarante ans pour retrouver les bébés et enfants volés sous la dictature militaire de l'époque (1976 à 1983). « Évidemment leurs enjeux étaient complètement différents ! Mais elles sont inspirantes et mon idée est partie de là. »
Brigitte, l'une des mémés révoltée, le 6 mars 2020                                             © Sarah Andres

Le dernier vendredi de janvier, elle tricote seule, avec un petit écriteau posé par terre qui explique son action. « J'étais seule, mais pour une fois les syndicats et les flics ont pu tomber d'accord ! », ironise t-elle. Depuis, d'autres mémés et pépés l’ont rejointe.
 

« L'idée c'est que ça dure le plus longtemps possible
et qu'on grossisse les rangs. »

 

Un peu plus loin, assise sur le banc, Brigitte fait partie des protestataires. « J’ai récemment fait un stage de désobéissance civile avec le GIGNV » Le Groupe d'intervention des grenouilles non violentes, connu notamment pour mener des opérations de décrochages des portraits présidentiels dans les mairies. Brigitte explique vouloir agir pour les générations futures : « faut voir la planète qu'on vous laisse ! », et se sentir beaucoup plus libre de le faire depuis qu’elle est retraitée. « Je travaillais dans la fonction publique où j’ai occupé des postes à responsabilité. J'étais militante syndicale à l’époque, et j'avais déjà pas mal de problèmes ! » 

Les mémés et pépés révolté-e-s, le 6 mars 2020                                                © Sarah Andres

Justement, la police est présente ce jour-là.

Une dame a fait un malaise à l’arrêt de tramway près de la gare et vient d’être prise en charge par les pompiers. Quelques policiers s’arrêtent devant la pancarte posée par terre, l’observent et la commente entre eux avant de lancer : « Bah vous voyez ! Là on a fait notre travail ! » Encore heureux. Surtout que ce n'est pas le sujet, ce que les mémés révoltées leur rétorquent :

« On vous critique pas individuellement. On dénonce un système ! » 

Le tricot reprend. Les réactions des passant-e-s sont tantôt surprises, tantôt amusées. Souvent les deux à la fois. Certain-e-s s’arrêtent pour discuter. « Les gens sont bienveillants, on a beaucoup de sourires et de pouces levés. », affirme Catherine Ruiz.

Avant de partir, je lui montre le dernier livre de Gwenola Ricordeau intitulé Pour elles toutes, femmes contre la prison. L'autrice appelle à « détricoter » la façon dont s'est construite notre dépendance au système pénal, pour ainsi « tisser ensemble féminisme et abolitionnisme pénal. » Le vocabulaire fait résonance. « La boucle est bouclée ! », conclue Catherine Ruiz, souriante.

N.B.
Les sessions hebdomadaires de tricot contre les violences policières sont suspendues en raison de la situation sanitaire actuelle, cela va de soi. Mais les mémés et pépés révolté-e-s réinvestiront la rue dès que possible !
LEXIQUE* (les mots suivis d'une * dans l'article sont expliqués ici-même.)
Pas de lexique dans ce numéro de Lisbeth. 
Aller plus loin
Le site internet de David Dufresne : https://www.davduf.net/

On n'oublie pas : Ali, Adama, Angelo, Henry, Zyed, Bouna, Gaye, Morad, Zineb, Steve et tout-e-s les autres.
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Pour le moment, ces reportages sont effectués avec mes propres moyens, autrement dit 700€ de chômage mensuels. Ainsi, si j'ai voulu être la plus réaliste possible en termes de contenu journalistique engagé, il est évident que des sujets traités avec des moyens réels (temps, salaire...) sont beaucoup plus aboutis et perfectionnés. 

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