Jean Castex en visite dans le Val-d’Oise : quelles seront ses annonces ?

Le Premier ministre doit se rendre ce vendredi à Sarcelles et à Gonesse. Des annonces fortes sont attendues depuis la promesse en novembre dernier par le chef du gouvernement d’un plan pour le département. Il pourrait s’agir de trancher le délicat sujet de l’urbanisation du Triangle de Gonesse, toujours en suspens depuis l’abandon d’EuropaCity. L’installation du Marché d’intérêt national (MIN) Nord sur le site pourrait être annoncée.

Archives. L'avenir du Triangle de Gonesse est toujours en suspens depuis l'abandon du projet EuropaCity fin 2019. LP/T.C.
Archives. L'avenir du Triangle de Gonesse est toujours en suspens depuis l'abandon du projet EuropaCity fin 2019. LP/T.C.

    C’est un déplacement qui s’annonce particulièrement scruté dans le Val-d’Oise. Selon nos informations, le Premier ministre est attendu dans l’est du département ce vendredi. Jean Castex devrait ainsi se rendre à Sarcelles et à Gonesse. Il devrait s’agir d’annoncer le fameux plan pour le Val-d’Oise promis par le locataire de Matignon en novembre dernier, en marge d’une visite à la CAF de Cergy. Ce qu’attendent nombre d’acteurs locaux. Car sa présentation prévue au départ avant la fin du premier trimestre 2021 avait finalement été repoussée sans précision de date.

    C’est en tout cas dans ce but que le préfet du Val-d’Oise, Amaury de Saint-Quentin, s’était vu confier par l’exécutif le 12 novembre une mission « d’élaboration d’un contrat de territoire entre Etat, ses opérateurs et les principales collectivités pour l’aménagement de l’est du Val-d’Oise ». Selon des sources concordantes, cela devrait se traduire ce vendredi par des annonces de Matignon sur trois axes : développement économique durable, services et mobilité avec à la clef une enveloppe d’investissements pour le 95.

    Va-t-il s’exprimer sur la gare du GPE ?

    Mais un point s’avère cependant particulièrement sensible. En effet, l’arbitrage du gouvernement est toujours attendu concernant l’avenir du Triangle de Gonesse, en suspens depuis l’abandon du projet de mégacomplexe de loisirs et de commerces EuropaCity fin 2019, et notamment sur la gare qui doit y voir le jour, la seule du 95 du Grand Paris Express. Un sujet délicat sur lequel s’affrontent élus et acteurs locaux défenseurs de cette dernière et écologistes opposés à l’artificialisation de ces terres agricoles.

    Dans son rapport que le Parisien avait pu consulter, le préfet du Val-d’Oise se prononçait pour le scenario préconisant une urbanisation partielle de 110 ha près des 300 ha du Triangle de Gonesse et autour de la gare controversée. « Sa situation stratégique entre les deux aéroports et sa desserte par la ligne 17 en font un site d’envergure métropolitaine, susceptible d’avoir un effet d’entraînement sur le reste du territoire », indiquait le document.

    Le haut fonctionnaire évoquait également divers équipements, notamment publics, susceptibles de s’installer sur le site. Parmi eux, le Marché d’intérêt national (MIN) Nord, déjà évoqué par le rapport Rol-Tanguy. Le MIN de Rungis atteignant la saturation, la société gestionnaire Semmaris a ainsi identifié plusieurs sites dans le Val-d’Oise pour son projet de nouveau marché tourné vers le bio et les denrées locales dont le sud du triangle. Il pourrait alors s’étendre sur « 50 à 100 ha » avec un potentiel de « 2 000 à 5 000 emplois ». Et selon l’AFP, cette installation devrait bien faire partie des annonces du Premier ministre.

    « Des réponses apportées dès vendredi »

    Si cela se confirmait, l’urbanisation d’au moins une partie des terres du Triangle serait actée, malgré les levées de boucliers des opposants. Un argument pour la gare dont l’avenir devrait bien être tranché ce vendredi également.

    Cependant, les détails et l’ampleur de ces annonces restent à venir. « C’est le fruit d’un travail collectif qui a duré plusieurs mois avec le préfet et le gouvernement. L’aboutissement d’un engagement et d’une mobilisation de tous les acteurs. Il y a eu l’abandon d’EuropaCity et derrière une attente légitime des concitoyens et des élus. Maintenant des premières réponses seront apportées dès vendredi », affirme seulement Zivka Park, députée LREM de la 9e circonscription. Le président avait dit qu’il n’abandonnerait pas le territoire et je pense qu’il a tenu sa parole ».

    Une réunion était notamment programmée ce mercredi soir entre Matignon et des élus du territoire. Mais à laquelle n’avait pas été convié le conseil départemental du Val-d’Oise. « Et nous le dénonçons. D’autant que si le projet de MIN figure bien au final parmi les annonces, il faisait partie de nos soixante propositions rendues au préfet », regrettait ce mercredi la collectivité.