ARGENTPéage ou route gratuite... Les panneaux de Strasbourg sèment la discorde

Strasbourg : Des collectifs dénoncent la signalisation « trompeuse » qui conduit les automobilistes sur l’A355 payante

ARGENTDes automobilistes réclament le retour des panneaux de signalisation indiquant Strasbourg nord et Strasbourg sud sur l’autoroute, au lieu de les envoyer sur la nouvelle A355 à péage
Nouveau panneaux de signalisation sur l'A35 à Strasbourg.
Nouveau panneaux de signalisation sur l'A35 à Strasbourg.  - Bruno Dalpra / Bruno Dalpra
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • Le grand contournement ouest de Strasbourg, l'A355, est ouvert à la circulation depuis le 17 décembre.
  • Problème relevé par les automobilistes : les nouveaux panneaux de signalisation indiquant Strasbourg nord et Strasbourg sud sur l’autoroute ont disparu, remplacés par une signalétique qui les dirige vers le GCO, doté d’un péage.
  • Des usagers se mobilisent et une pétition circule sur Internet afin que la signalétique indique clairement l’accès à Strasbourg via la partie centrale de la M35 (ex-autoroute A35), plus directe pour accéder à la capitale européenne et surtout gratuite.

«Une supercherie », « un piège » peut-on lire sur les réseaux sociaux… Les automobilistes voulant se rendre à Strasbourg sans passer par la toute nouvelle A355 et son péage ne décolèrent pas. Une pétition circule même et réclame de retrouver les panneaux d’indication « Strasbourg nord » et « Strasbourg sud » via la M35, (ex-A35 dans la traversée de l’agglomération strasbourgeoise), et donc gratuitement. Lancée par Bruno Delpra du collectif « GCO non merci », la pétition récolte en quelques jours près de 8.000 signatures.

Depuis l’ouverture le 17 décembre dernier, l’indication « Strasbourg » a disparu ce qui conduit bien souvent l’automobiliste sur la section autoroutière à péage. Des usagers demandent à nouveau la modification de la signalétique directionnelle de l’A35/A4 qu’ils jugent « trompeuse » puisqu’elle n’indique plus la direction la plus courte et gratuite vers la capitale alsacienne, laissant penser que la seule voie vers Strasbourg est payante.

Les représentants du collectif des usagers de la M35 et de l’A35 de Strasbourg et les représentants de la pétition ont décidé d’interpeller à nouveau la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier ainsi que le président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) Frédéric Bierry, à qui l’Etat a transféré la compétence des routes et autoroutes hors Eurométropole en janvier 2021.

Des réponses attendues

Contactée, la préfecture n’a pour l’instant pas donné suite et renvoie à un communiqué du 22 décembre dernier. Rappelant avant toute chose l’intérêt pour la qualité de l’air et la réduction des nuisances sonores dans l’agglomération que devrait apporter l'A355 qui « vise à réduire la circulation sur la partie centrale de l’actuelle M35 » pour aller directement à Strasbourg. En clair, « encourager les usagers à utiliser le contournement plutôt qu’emprunter la M35 gratuite, pour le trafic de transit mais aussi pour certains usages locaux. » Afin d’écarter tout mal entendu, la préfecture rappelle que « la signalisation routière mise en place a été définie en 2018, après concertation et prise en compte des observations de l’ensemble des collectivités concernées ».

De son côté, Frédéric Bierry, ne s’est pas non plus vraiment exprimé, hormis sur Twitter avec un post à l’adresse de l’initiateur de la pétition, Bruno Dalpra. Il indique avoir « évoqué la question dès l’ouverture » avec la préfète et avoir également « interpellé Jean Castex sur le coût des déplacements domicile travail. » « Nous réfléchissons à des propositions pour les prochaines semaines », concluait le 4 janvier dernier l’élu. Sollicité par 20 Minutes, Frédéric Bierry n’apporte pas d’autres précisions.

Une situation qui est loin de satisfaire les collectifs mobilisés. « Chacun se renvoie la balle. On a l’impression que tous les élus et décideurs laissent traîner les choses, s’accommodent du flou de la situation. Qu’ils espèrent surtout que les gens vont se lasser, se résigner. Mais nous, on va continuer à se mobiliser », promet Bruno Dalpra.

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