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Des panneaux blancs ajoutés pour contourner les panneaux bleus du GCO

Après la bronca, de nouveaux panneaux ont été apposés en amont de ceux indiquant le Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, afin de signaler l’accès gratuit vers la ville, par le nord et par le sud.

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Des panneaux blancs ajoutés pour contourner les panneaux bleus du GCO

Deux panneaux valent mieux que tomber dedans. C’est la petite morale que l’on pourrait tirer de la curieuse gestion de la signalisation autoroutière à la mise en service du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg.

Plutôt que de changer les panneaux trompeurs (voir notre article), les élus et administrations ont trouvé une autre solution : ajouter des panneaux supplémentaires, apposés ce lundi 28 mars, soit trois mois après la mise en service du contournement payant.

Au sud, entre Krautergersheim et Innenheim, figure un panneau blanc qui indique « Strasbourg-sud suivre Illkirch-Graffenstaden ». Idem en venant du côté de Molsheim à l’ouest. Au nord sur l’A35, à hauteur de Hoerdt, un panneau similaire est apposé avec la mention « Strasbourg-nord suivre Schiltigheim ». Une manière implicite de préciser qu’un peu plus loin, le grand panneau bleu qui surplombe la chaussée au niveau des échangeurs relève de l’entourloupe. En effet, seul « Strasbourg [payant] » figure sur ces derniers, ce qui conduit les automobilistes vers le GCO payant même s’ils veulent se rendre à Strasbourg, en dépit du bon sens.

Le président de la Collectivité d’Alsace, Frédéric Bierry s’est rendu à la pose de l’un des panneaux. Photo : remise / CeA

Pas de changement sur l’A4, autre point trompeur

Mais toutes les inepties de ce feuilleton ne sont pas corrigées. Ainsi, rien ne figure sur l’A4 en venant d’Haguenau ou Brumath, un secteur dont la gestion relève de la société Sanef. Pour que des panneaux soient ajoutés ou modifiés sur cet axe, il faudrait que l’État, via le ministère des Transports, modifie son arrêté initial, pris en novembre 2018. La Sanef indique avoir été saisie d’une demande de la CeA pour apposer des panneaux similaire, qui est « en cours d’étude » et soumise à une validation de l’État.

Au-delà du côté pratique, les automobilistes locaux et les GPS ayant pris leurs habitudes, la question des panneaux a pris un tour symbolique. Beaucoup d’utilisateurs ont perçu cet affichage que comme une volonté déguisée de rabattre un maximum de véhicules vers l’axe payant, plutôt que sur l’accès gratuit, souvent plus rapide et plus court.

Même la société Vinci, exploitante du contournement, n’y était pas favorable ! Dans sa proposition dès 2016, le groupe français autoroutier souhaitait que l’affichage du contournement soit conforme à sa vocation initiale, à savoir un… contournement, plutôt qu’un détour pour devenir entrer dans la capitale alsacienne.

Trois panneaux sur trois accès des routes gérées par la Collectivité d’Alsace, mais pas sur l’A4 gérée par la Sanef. Photo : doc CeA

Des panneaux en plus pour ne vexer personne

Cette solution permet que personne ne perde la face. L’État n’a pas à se déjuger ni à démonter les panneaux que le ministère avait lui-même validé. La Collectivité d’Alsace (CeA), qui s’occupe désormais de la majorité des routes alsaciennes, se pose en recours et porteuse du bon sens. Une manière de rectifier le tir après la proposition initiale de signalisation, puisqu’elle émanait de son ancien directeur des routes lors d’une réunion technique dès le 4 juin 2018, selon un compte-rendu qu’a pu consulter Rue89 Strasbourg.

Quant à l’Eurométropole, qui a changé de majorité politique en 2020, elle a donné un avis favorable à ces panneaux supplémentaires. La même Eurométropole avait certes demandé qu’un accès gratuit soit maintenu en 2017, mais elle ne s’était pas opposée à la solution proposée lors de la réunion interservices du 8 juin 2018, et depuis controversée.

La métropole est dans l’attente d’un schéma directeur de signalisation de l’agglomération. En clair, il s’agirait de se mettre d’accord sur ce qui devrait être signalé au bord des routes… et surtout de ce qui ne le serait plus ! Un sujet hautement sensible comme l’a démontré la question du GCO.


#GCO

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