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Tribune

Opinion | Télétravail et flexoffice : comment réinventer le rôle du bureau ?

Depuis la pandémie et la généralisation du télétravail et du flexoffice, les services de Ressources humaines s'interrogent sur le nouveau rôle du bureau. Dans cette tribune, Anja Popp, directrice des Ressources humaines chez Uberall, se penche sur l'opinion des salariés et leur sentiment d'appartenance au bureau.

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Par Anja Popp (directrice des Ressources humaines à Uberall)

Publié le 27 juil. 2021 à 14:27Mis à jour le 27 juil. 2021 à 15:05

Même si les entreprises rouvrent de plus en plus leurs bureaux, le télétravail complet ou partiel s’impose de manière naturelle. Il est dorénavant possible de travailler loin de chez soi ou bien de voyager une semaine pour mieux revenir la semaine suivante. Cette hybridation du travail pousse à moins considérer les bureaux comme l’alpha et l'oméga de la vie en entreprise et montre que le sentiment d’appartenance est en train d’évoluer.

Du flexoffice au télétravail total

Suite à la prise de conscience que le tout open space était une erreur, le bureau s’est retrouvé au centre des stratégies RH. Plusieurs pistes de réflexion ont d’ailleurs été appliquées et le flex office, où aucune place n’est attribuée dans les espaces de travail, a été la plus plébiscité. La pandémie y est pour beaucoup – selon une étude en 2020 de Deskéo – 60 % des entreprises veulent la faire perdurer.

Un tournant majeur dans la question du bureau. Sans place fixe, les employés sont devenus des nomades sur leur lieu de travail. Faisant disparaître leur "sentiment d’appartenance" comme l’évoque régulièrement Delphine Minchella, enseignante-chercheuse en science de gestion à l’EM Normandie. Un défi central et prometteur pour les experts des ressources humaines.

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Une étude d’Opinion way en 2018 avait d’ailleurs été sans appel contre le flex, près de 70 % des salariés interrogés étaient contre. Raison pour laquelle, d’autres entreprises avaient plutôt prêché pour la possibilité du télétravail à 100 %. C’est le cas notamment dans la tech ou la communication où la transformation numérique offrent des possibilités quasi-infinies au "remote".

Une initiative globalement appréciée par les collaborateurs, surtout depuis la crise sanitaire, comme le souligne l’étude menée en mai 2021 par Harris Interactive pour Epoka . Il en ressort que 56 % des salariés ne veulent pas revenir au bureau, car le télétravail leur a donné une qualité de travail améliorée.

Hybridation complète du travail 

La crise sanitaire a favorisé ce délitement progressif, en montrant les limites du tout bureau. Cela est d’autant plus vrai que les salariés ont, pour la plupart, vu leurs conditions s'améliorer quand ils n’y allaient pas. Plus de transport, moins de perturbations sonores… le télétravail permet de se concentrer davantage et d’avoir plus de temps pour soi selon l’étude de Steelcase sur "le travail d’après" de mars 2021 .

> LIRE AUSSI.Opinion | Les limites du tout-télétravail

On observe d’ailleurs ce changement de paradigme un peu partout dans le monde. En effet, les Anglais et les Allemands, par exemple, ne veulent plus du bureau d’avant – 43 % des Anglais aspirent même à une systématisation du télétravail, et ce quitte à être moins payés.

Si les salariés semblent alors s’écarter de plus en plus du bureau, ils n’arrivent pas à se résoudre à le quitter totalement. En effet, selon l’étude Decoding Global Ways of Working du Boston Consulting Group en avril 2021 , 78 % des salariés français aspirent à un modèle de travail hybride leur permettant de mêler bureau et télétravail. C’est ce qu’anticipent d’ailleurs la grande majorité des entreprises.

Baisse d'attractivité

Qui dit hybridation, induit forcément la notion d’espaces liés à l’entreprise, surtout que le télétravail total n’est pas toujours synonyme de meilleures conditions. Malgré les gains évidents, une étude réalisée par l’université de Stanford montre que la répétition des visioconférences augmente le stress du télétravailleur ainsi que sa charge de travail.

La sociabilité aussi est un point important. Les interactions avec les collègues restent la raison principale de la plupart des salariés dans le monde pour revenir au bureau. Une réflexion complète, de l’architecte aux équipes RH, se doit d’être faite pour repenser les bureaux.

Les bureaux ne sont pas obsolètes, mais ils pourraient sembler de moins en moins attractifs. Si les décideurs souhaitent faire revenir – au moins partiellement – à terme leurs employés, ils vont devoir réinventer l’espace physique et y inclure du virtuel. Quitte à repenser l’espace, avec des salles pensées pour les réunions en visioconférence, ou métamorphoser la culture d’entreprise pour booster le sentiment d’appartenance. C’est de cette manière que le bureau redeviendra un endroit sacré pour les employés.

Anja Popp est directrice des Ressources humaines chez Uberall.

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