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Les beaux jours de la médiation en entreprise

Alors que les missions se multiplient en entreprise depuis le Covid-19, les médiations entre salariés et employeurs consistent plus souvent à éteindre des incendies qu’à anticiper un conflit, explique la journaliste du « Monde » Anne Rodier dans sa chronique.

Publié le 07 octobre 2020 à 06h45, modifié le 25 novembre 2020 à 14h00 Temps de Lecture 2 min.

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Carnet de bureau. Des entreprises appellent des médiateurs pour les impayés, d’autres pour garder leurs compétences. A l’annonce du confinement, plusieurs établissements du groupement Hôtels au naturel étaient prêts à rouvrir. « Les entretiens d’embauche avaient été faits mais les contrats n’étaient pas encore signés. Comment informer les salariés que tout est suspendu sans les perdre ? C’est la question que le groupe hôtelier m’a alors posée », explique François Therin, médiateur professionnel.

Implanté du côté de Carpentras dans le Vaucluse, M. Therin a fait toute sa carrière dans l’hôtellerie-restauration avant de se lancer dans la médiation en entreprise. « J’y ai connu le management vertical et j’ai appris que, dans un contexte de crise, il ne faut pas gérer les conflits mais les résoudre », explique-t-il.

Les médiations entre salariés et employeurs consistent plus souvent à éteindre des incendies qu’à anticiper un conflit, qu’il s’agisse de gérer le télétravail auquel des salariés prennent goût, tandis que les employeurs voudraient les voir revenir, ou d’organiser le chômage partiel. Ainsi dans une entreprise de l’industrie pharmaceutique où un chef de service avait décidé, sans aucune concertation, qui serait en chômage partiel. « A la suite de l’audit, les décisions ont été modifiées en tenant compte des salariés empêchés de travailler par les fermetures d’écoles », témoigne le médiateur. La médiation exprime haut et fort la complexité de la situation.

Légitimée par Henri IV

Depuis le Covid-19, François Therin a vu le nombre de ses missions augmenter de 30 %, aussi bien dans l’hôtellerie-restauration, l’assurance que la santé. Envolée encore plus forte de la médiation du côté de Bercy, où le nombre de saisines du médiateur d’entreprise a été multiplié par dix au plus fort de la crise, dont 15,5 % dans l’hôtellerie-restauration.

L’objectif des missions de M. Therin, spécialiste de la relation de travail, n’a rien à voir avec celui du médiateur national des entreprises, Pierre Pelouzet, très officiellement nommé par le président de la République et placé auprès du ministre des finances pour régler gratuitement les litiges entre les acteurs économiques (impayés, contrats non exécutés, etc.).

Quand un hôtel-restaurant appelle François Therin, par exemple, c’est qu’il ne sait pas comment garder les saisonniers à qui il n’a rien à proposer pour le moment. L’enjeu est de garder les compétences par un travail de communication. « Côté salarié, l’organisation de la communication rassure. Quand il entend clairement que l’employeur ne sait pas où il va, qu’il doit se sentir libre d’accepter toute proposition. C’est un saisonnier de sauvé pour la saison suivante. Une femme qui travaillait avec Hôtels au naturel depuis quatre saisons est ainsi partie provisoirement vers le secteur agricole, sans rancune », assure M. Therin. Le prix de la mission – de 2 000 à 3 000 euros – est à mettre en regard du coût direct d’un recrutement (10 % à 15 % du salaire annuel brut).

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