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Et vous, le Front Populaire (version Michel Onfray), ça vous tente ?
©JOEL SAGET / AFP

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Nous sommes allés voir. C'est vivifiant mais il y a à boire et à manger.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Pour le moment, c'est une structure intellectuelle et un forum de débat. Pour le moment... Il y a là-bas des gens avec lesquels on peut être bien. Le but du Front Populaire est de réunir les souverainistes de gauche et les souverainistes de droite. Son ambition : débarrasser la France des bandelettes dans lesquelles l'ont enserrée les instances européennes pour la momifier.

À l'origine de cette initiative, un prophète:  Michel Onfray. Depuis des années il joue avec succès les empêcheurs de tourner en rond. Onfray est un acrobate de la pensée. Sans cesse en mouvement, il lui arrive parfois de dire une chose pour proclamer le contraire le lendemain. Avec lui on ne s'ennuie pas. Et jamais il ne perd de vue son objectif final: terrasser les bureaucrates de la Commission Européenne.

Michel Onfray a déjà réuni du monde. Natacha Polony, Jean-Pierre Chevènement, Philippe De Villiers, Céline Pina, Barbara Lefebvre, Régis De Castelnau, Jacques Sapir, Didier Raoult et tant d'autres.  Bien des choses les séparent. Ainsi on s'interrogera sur l'improbable attelage constitué du très laïc et très républicain Chevènement et du très catholique et très monarchiste De Villiers.

La réponse à cette interrogation, on pourrait -avec beaucoup de bonne volonté- la trouver chez De Gaulle. En 1940 à Londres, il déclarait: "J'ai vu venir vers moi la synagogue et la Cagoule".  L'union sacrée donc. Mais n'est pas De Gaulle qui veut. Dans une grandiose, et un peu grandiloquente, envolée lyrique, Onfray cite d'ailleurs le très beau poème d'Aragon sur celui "qui croyait au ciel et celui qui n'y croyait pas". Serions-nous revenus au temps de l'occupation allemande?  

Le Front Populaire d'Onfray est, selon toute vraisemblance, promis à bel avenir. Il séduira certains électeurs de gauche et notamment ceux de la France Insoumise, hostiles à l'économie financiarisée. Des sympathisants du Rassemblement National et des Républicains, attachés à la nation, n'y seront pas insensibles. À droite, on aimera qu'Onfray hisse le drapeau tricolore, à gauche on plébiscitera son côté défenseur des pauvres.

Il faudrait être bien naïf pour ne pas voir que le Front Populaire -un site web et une revue- est un tremplin pour un projet politique.  D'abord gagner la bataille idéologique, celle des mots et des concepts : en son temps, le penseur communiste Antonio Gramsci, l'avait parfaitement théorisé. Le terminus du train lancé à grande vitesse par Onfray a pour nom 2022. Là il faudra trouver quelqu'un. De Villiers a un frère..

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