Un coup de coeur de Libraires BD - Manga
La vie, la mort, le destin… tous sont matérialisés sous formes d’avatar humain. Résidant au-dessus de tout êtres mortels, les humains, les dieux veillent patiemment. Mais un soir à Bombay, une naissance va attirer les regards des puissances divines. Un jeune garçon nommé Darius va, dans le futur, réussir à outrepasser la loi naturelle de la mort et va créer l’immortalité. De ce fait la déesse Mort n’a plus sa place dans l’équation et dans le royaume des dieux. Exilée dans le monde des Hommes dans l’enveloppe d’une jeune femme nommée Laila Starr venant de se donner la mort, la divinité n’aura de cesse que de chercher le jeune Darius pour, dans un premier temps, lui donner la mort. Mais après plusieurs accidents, notre protagoniste découvrira la véritable valeur de la vie, de la mort et de ce qui nous survit après notre passage sur Terre.
Le scénariste Ram V nous livre ici une magnifique fable sur une dualité vieille comme le monde : la vie et la mort. Ce que nous raconte, avec une grande poésie, le récit c’est que l’humanité dans sa course à la perfection en arrive à oublier le plus important qui n’est pas la vie éternelle mais bel et bien l’importance des rencontres, de ce qu’elles nous apprennent mais aussi du souvenir qu’elles nous laissent et à quel point elles peuvent nous impacter nous et nos objectifs de vie.
La construction en chapitre, qui représente les nombreuses vies de Laila dans son enveloppe terrestre, nous en dit plus sur ce qui motive réellement Darius dans sa recherche de l’immortalité en explorant différentes facettes de sa vie : des rencontres, des chagrins, des actes manqués… Une grande beauté se dégage de ces micro fables intelligemment construites.
Le trait de Felipe Andrade nous plonge avec maestria dans un monde onirique aux couleurs franches et hypnotiques rendant hommage avec force aux avatars des différents dieux que nous croiserons.
Toutes les morts de Leila Starr nous emporte dans une spirale poétique en dehors du temps et nous propose une fable douce amère sur ce qu’est la vie en fin de compte. C’est ce que nous décidons d’en faire.