Causes spécifiques de décès

La fréquence des causes de décès varie en fonction de l’âge. Parmi ces causes, les complications périnatales prédominent pendant la première année de vie et sont suivies par les maladies congénitales. Entre 1 an et 14 ans, les très rares cas de décès se répartissent entre un grand nombre de causes. Les accidents et les suicides prédominent entre 15 et environ 45 ans. Après 45 ans, le cancer constitue la principale cause de décès. Cette place revient aux maladies cardiovasculaires à partir de 80 ans environ. Pendant les années de pandémie de 2020 à 2022, on a pu constater que les décès liés au COVID-19 variaient aussi en fonction de l’âge: plus de personnes sont décédées du COVID-19 parmi le groupe des 65 ans et plus que parmi les plus jeunes.

Les années potentielles de vie perdues (APVP) sont un indicateur de la mortalité prématurée (décès avant 70 ans). Chez les hommes, 26,6% des APVP étaient dus à un cancer en 2022, suivis de près des causes externes telles que les accidents et les actes de violence, qui représentaient 24,0% des APVP. Chez les femmes, le cancer représente 42,3% des APVP, suivi des causes externes avec 17,3%. Les maladies cardiovasculaires sont à l’origine de 14,4% des APVP chez les hommes et de 7,6% chez les femmes. Les maladies de l’appareil respiratoire occupent la quatrième position, étant à l’origine de 2,9% des APVP chez les hommes et de 3,3% chez les femmes. En 2020, le COVID-19 a contribué à la mortalité prématurée: il a été responsable de 3% des APVP chez les hommes, occupant ainsi la quatrième place après le cancer, les causes externes et les maladies cardiovasculaires. Chez les femmes, le COVID-19 a été responsable de 2% des APVP, prenant ainsi la cinquième place après le cancer, les causes externes, les maladies cardiovasculaires et les maladies de l’appareil respiratoire. En 2021, la part des APVP imputables au COVID-19 a augmenté par rapport à 2020 chez les hommes comme chez les femmes. Elle s’élevait à 4%, occupant ainsi la quatrième position après le cancer, les causes externes et les maladies cardiovasculaires. En 2022, la part des APVP imputables au COVID-19 a de nouveau légèrement diminué par rapport à 2021, pour se placer en cinquième position chez les hommes (2,2%) et chez les femmes (2,5%), après le cancer, les causes externes ainsi que les maladies cardiovasculaires et respiratoires.  

Au sein des jeunes classes d’âge, le suicide est une cause de décès relativement fréquente par rapport aux maladies. Le taux de suicide augmente pourtant encore avec l’âge. En 2022, il était la cause de 1,3% des décès en Suisse. La pandémie de COVID-19 n’a pas fait augmenter le taux de suicide en 2020: la tendance est restée majoritairement stable par rapport à 2018 et 2019. En 2021, le taux de suicide a légèrement augmenté par rapport à 2020, tant chez les hommes (+1,5%, +23 cas) que chez les femmes (+1,9%, +10 cas). Pendant la troisième année de la pandémie, en 2022, il a de nouveau diminué par rapport à 2021 chez les hommes (-6,5%, -24 personnes) comme chez les femmes (-7,3%, -23 personnes).

Contrairement aux suicides, les suicides assistés sont plus fréquents dans le groupe des 65 ans ou plus que parmi les personnes plus jeunes. Ils sont souvent associés à des maladies graves et incurables. En 2022, le suicide assisté est la cause de près de 21 décès sur 1000 en Suisse.

Santé psychique: suicide

En 2022, plus d’un quart de la population résidant en Suisse était de nationalité étrangère (28% des hommes et 25% des femmes). Ce groupe de population était sensiblement plus jeune et présentait par conséquent un risque nettement plus faible de décéder. Seuls quelque 11% des personnes décédées (13% des hommes et 9% des femmes) étaient de nationalité étrangère.

Des différences séparent par ailleurs population suisse et population étrangère en ce qui concerne les décès dus aux cancers les plus fréquents et les catégories principales de décès, c’est-à-dire qui correspondent à au moins 1% des décès. Chez les personnes étrangères, le taux de mortalité est d’au moins un tiers plus élevé que chez les personnes suisses pour le cancer de l’estomac. À l’inverse, leur taux de mortalité est d’au moins un tiers plus bas pour le cancer du poumon (chez les femmes), le cancer de la prostate (chez les hommes), les accidents et les actes de violence (chez les femmes) et les suicides.