Quand la police égyptienne infiltre les sites de rencontre LGBT+ pour "purger" les homosexuels

Drapeau arc-en-ciel brandi lors d'un concert au Caire en 2017 - nytimes.com (capture d'écran)
Drapeau arc-en-ciel brandi lors d'un concert au Caire en 2017 - nytimes.com (capture d'écran)
Drapeau arc-en-ciel brandi lors d'un concert au Caire en 2017 - nytimes.com (capture d'écran)
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Un rapport de l'ONG Human Rights Watch, repris par la presse étrangère, pointe les exactions systématiques commises par les forces de sécurité égyptiennes contre la communauté LGBT+. La Chine célèbre la "semaine en or", huit jours de vacances pour oublier un temps le Covid-19 et relancer l'économie.

La police égyptienne pointée du doigt pour ses pratiques violemment homophobes. 

Ce n'est certes pas une découverte que l'on risque sa vie, littéralement, quand on ose affirmer son homosexualité en Egypte ; pour s'en convaincre il suffit de se replonger dans les portraits (le New York Times, pour n'en citer qu'un) qui avaient été consacrés au mois de juin à Sarah Hegazi, cette jeune femme de 30 ans, lesbienne, militante, accusée d'"incitation à la débauche" pour avoir, à l'été 2017, brandi un drapeau arc-en-ciel lors d'un concert au Caire. Emprisonnée, torturée, livrée en pâture à la vindicte des réseaux sociaux, Sarah avait pu s'exiler en 2018 au Canada mais c'est là-bas qu'elle s'est finalement donné la mort en juin dernier, expliquant dans une lettre que c'était la prison et ses blessures qui l'avaient tuée un an plus tôt. 

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Si le nom de Sarah Hegazi réapparaît aujourd'hui dans The Independent, c'est parce qu'un rapport de l'ONG Human Rights Watch alerte à nouveau sur l'ampleur des persécutions subies par la communauté LGBT+ en Egypte. Et parmi la longue liste des exactions qui y sont reprochées à la police égyptienne, celle qui frappe le plus le quotidien britannique, c'est le fait qu'elle détourne les applications de rencontres homosexuelles à des fins répressives.   

L’application GrindR l'avait dénoncé dès 2017, lit-on sur The Middle East Eye : ses administrateurs s'étaient rendus compte que les policiers égyptiens n'hésitent pas à s’infiltrer sur ces réseaux pour y repérer des personnes gay, lesbiennes, bi ou trans, avant de les arrêter et de les jeter en prison ensuite par dizaines dans des grandes "purges", c'est le mot employé par les policiers puisqu'il s'agit bien selon eux de "nettoyer les rues".  

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Les services de sécurité égyptiens, déplore donc The Independent, créent de faux comptes sur les sites de rencontres LGBT et appâtent leurs victimes vers des lieux de rendez-vous où ils sont interpellés. Leurs téléphones sont ensuite fouillés, en toute illégalité, pour y trouver de quoi les inculper et les envoyer en détention.  

La suite, c'est Sudarsan Ragavan du Washington Post qui nous la raconte : les conditions de vie inhumaines en prison, les tortures et autres mauvais traitements "systématiques". 

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L'article cite une dernière fois Human Rights Watch avec cette phrase : "C'est comme si l'Egypte du dictateur Al-Sissi tenait absolument à remporter le titre de pays le plus homophobe de la région", et l'ont sait malheureusement que  la compétition est très relevée en matière de rejet des homosexuels dans cette partie du globe. Le tout dans le silence le plus complet des pays (comme la France) qui s'affichent comme des partenaires indéfectibles du régime égyptien. 

En cette fin de semaine, intéressons-nous à un pays qui semble vouloir tourner la page du coronavirus. 

Un petit pays qui est presque passé au travers de l'épidémie de Covid-19, j'ai nommé la Chine ! Mais oui, avec officiellement 4600 morts depuis l'apparition du virus à Wuhan il y a aura bientôt un an, la Chine donc, et ses 1,4 milliard d'habitants célèbrent depuis hier ce que la presse officielle, à commencer par l'agence CGTN, qualifie de "premiers congés nationaux de l'après-épidémie". 

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Ce 1er octobre c'était la fête nationale, 71e anniversaire de la création de la République populaire de Chine, et ça lançait la "golden week", la semaine en or, soit huit jours de congés pour tout le pays. Les Chinois n'avaient plus connu ça depuis le Nouvel An fin janvier, juste au début de la pandémie. Alors, à présent qu'ils jurent avoir "dompté le dragon", ils ont la ferme intention d'en profiter pour voyager. Et les autorités à Pékin font tout pour les y inciter : on parle même, à en croire le reportage que consacre au sujet la chaîne américaine FoxNews, de "revenge travel", d'injonction au "voyage pour prendre sa revanche contre le Coronavirus".   

Cette revanche, elle est avant tout économique : l'enjeu principal de cette semaine en or pour Pékin c'est de remplir les gares et les aéroports, de faire circuler à plein les trains et les avions sur les lignes intérieures pour relancer le secteur des transports et de l'aéronautique. 

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Le tourisme est érigé en grande cause nationale pour les huit jours à venir, ajoute The Straits Times qui observe ces grandes transhumances depuis Singapour et constate que la Chine a été gagnée par la mode des "staycation": partir en vacances, oui, mais en restant dans son propre pays. D'ordinaire à cette période de l'année, des dizaines de millions de Chinois partent à l'étranger... mais, vous comprenez (explique en substance CGTN, les autres pays du monde n'ont pas la chance d'avoir aussi bien géré la crise que nous et ils sont encore empêtrés dedans, les pauvres... 

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"Oubliez Paris, et optez pour l'exotisme made in China au Tibet ou au Xinjiang. Voyagez, consommez, dé-ten-dez-vous !!", voilà les maîtres-mots de cette "golden week" en Chine continentale. Le tout, constate à Hong Kong le South China Morning Post, dans une ambiance de laissez-aller assumé sur tout ce qui concerne les mesures sanitaires de distanciation physique et gestes barrières. Bien peu de masques en vue sur les images de défilés militaires à la Cité interdite, idem parmi les foules qui se pressent dans les quartiers touristiques des grandes villes.

La police chinoise semble avoir reçu pour ordre de relâcher la pression... enfin pas partout : à Hong Kong, ce jeudi (gros contraste avec les foules tolérées dans les gares pékinoises), des manifestants pro-démocratie ont été arrêtés pour avoir bravé l'interdiction de se rassembler. Ils étaient... 86.

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