Malgré son courage, Cyrano, capitaine des cadets de Gascogne, drapé dans sa cape et son orgueil, ne pourra jamais se libérer de son amour pour Roxane… Ce que le héros de Rostand ne parviendra pas à faire, les vignerons de Bergerac l’ont réussi. Eux se sont affranchis, non de leur amour, mais de leur “servitude” au vignoble bordelais. Déjà, la précédente génération avait amorcé le redressement, malgré quelques revers. Aujourd’hui, les jeunes vignerons, parfois primo-accédants à la vigne, créent leur propre modèle en interprétant un terroir débarrassé du poids du passé. Un passé lourd pour une région privée de négoce et contrainte de se soumettre au diktat de la place de Bordeaux qui ne vendait les vins du Bergeracois qu’une fois écoulée sa propre production.

Longtemps, le système tourna : le vigneron bergeracois vendait relativement facilement sa production et le négoce bordelais proposait des bouteilles conçues avec les mêmes assemblages que Bordeaux, cabernet-sauvignon, cabernet franc et merlot, sans toujours en revendiquer la provenance. Mais, peu à peu, tandis que le vent tourne à Bordeaux, que le marché se tasse, c’est Bergerac qui en pâtit : des bouteilles partent pour un euro en grande surface. La coupe est pleine, certains vignerons courroucés quittent l’appellation, d’autres réagissent. Il y a une dizaine d’années, une vaste étude de terroir est réalisée sur les 40 000 hectares de l’appellation.

Depuis qu’ils ont cessé de lorgner à l’ouest, les vignerons se sont réappropriés leurs cépages et leurs sols, construisant un marché qui, en vrac, dépasse en valeur celui de Bordeaux. Ils replantent le bon raisin à la bonne densité au fil des plateaux, sur une mosaïque de sols faits de calcaires, d’argiles et de sables d’époques successives. Car Bergerac est une mosaïque.

À titre d’exemple, le seul terroir de la commune d’Issigeac est composé d’un plateau comptant une dizaine de calcaires différents suivant leur âge. Les argiles s’affinent, elles sont noires ou blanches sur Monbazillac où elles produisent des liquoreux (dont nous parlerons une autre fois) mais aussi et surtout des rouges et blancs secs identifiables. De Montravel, à l’ouest, aux ultimes parcelles de Bergerac, à l’est, le vignoble historique du Sud-Ouest présente un profil contrasté tout autant que son climat, océanique dans sa partie occidentale et plus continental à mesure que l’on se dirige vers l’est.

Le salut par le blanc

Autre atout dans l’escarcelle des néovignerons dont les propriétés s’achètent parfois pour une poignée de cacahuètes : les blancs secs. Si Bordeaux, jadis vignoble de blancs, a renoncé à la couleur, le Bergeraçois l’a maintenue. À Montravel, le plateau aux molasses de l’Agennais porte les blancs les plus réputés, tandis que les raisins rouges sont issus des pentes argilo-calcaires ou calcaires lacustres de Castillon. À Pécharmant, en revanche, point de blanc. Ici, c’est le merlot qui fait la gloire de la grande appellation des faubourgs de la ville de Cyrano.

À l’évidence, les différentes appellations de rouges et blancs secs affichent un style qui s’affine et séduit. Les élevages injustifiés disparaissent ; les cabernet-sauvignon mûrissent ; le franc se répand et les sauvignons blancs se dessinent plus chics. À cela s’ajoute une réflexion pointue en vue de l’amélioration de l’encépagement avec la plantation de nouvelles variétés.

  • Conditions de dégustation
    200 vins rouges et blancs secs ont été dégustés à l’aveugle, un millésime pour les blancs et deux millésimes pour les rouges. Nous avons volontairement fait l’impasse sur les liquoreux...

Des vins rouges pleins d’allant

94/100
Château la Tour des Verdots
Côtes de Bergerac Le Vin selon David Fourtout 2016
Vigneron emblématique du Bergeraçois, David Fourtout semble revenu à des extractions moins abusives, révélatrices de ce grand terroir d’Issigeac et de la magie d’un raisin mûr dans un millésime carré. Le cabernet-sauvignon domine d’un chouïa l’assemblage traditionnel et la vinification en cuves ouvertes construit un profil de vin orienté vers la fraîcheur et la densité.
40 € // Bouteilles/an : 3 600

93/100
Le Clos du Breil, à Saint-Léon-d’Issigeac : L’œuf ne fait pas tout, mais il apporte un plus…


À Saint-Léon-d’Issigeac, à la pointe sud-est du vignoble, les frères Vergniaud explorent de nouveaux horizons pour hisser leurs vins hors des normes classiques, et ce même si le domaine conserve une configuration traditionnelle. En conversion bio depuis deux ans, ils engagent une réflexion de pointe sur les élevages en petits œufs en béton ou en bois de différentes provenances. Le but avoué, et réussi, est la finesse des textures. Un fruit exigeant et ferme sur un tanin raffiné : l’Expression 2018 en Côtes de Bergerac est une grande bouteille dont on attend avec gourmandise l’évolution qui pourrait ressembler à celle du superbe 2016 (14,50 € // Bouteilles/an : 3 856 et 4 780).

93/100
Château Saint-Cernin
Bergerac N° 1 Saint-Cernin 2018
L’investisseur Robert Wessman a donné toute sa valeur aux quatre petits hectares qui constituent le domaine, tout en travaillant avec d’autres vignerons. Cette grande cuvée “signature” nous emballe par son harmonie structurelle et la grande intelligence de son élaboration. Dense et racé.
58 € // Bouteilles/an : 15 064

93/100
Domaine Julien Auroux
Bergerac Cimes dans la Brume 2018
Julien Auroux est l’un des capitaines de la deuxième génération de vignerons talentueux qui, après les Conti et consorts, fit bouger les lignes de Bergerac. Ses vins ont tourné le dos au passé bergeracois qui voulait singer les rouges du Bordelais en oubliant le sol. De l’amplitude et un jus séveux pour ce millésime aux tanins carrés presque austères, en tout cas trop jeunes. Le volume de ce pur jus de cabernet-sauvignon est parfait et la belle dynamique du vin rend en bouche une tonicité digeste sur une finale où la réglisse domine.
18 € // Bouteilles/an : 1 300

92/100
Clos d’Orsignac, à Saussignac : L’énergie de la jeunesse


« Je ne suis pas encore vigneronne.  » Modeste, Élodie Corrieu n’a que trois millésimes d’Orsignac (contraction de Dordogne et Saussignac) derrière elle. Parisienne reconvertie, elle sait les caprices du temps mais ne maîtrise pas encore tout à fait la puissance de son sol. Ses 5,5 ha sont vinifiés en cuves de bois et inox, élevés pour partie en œufs. Son rouge 2017 (14 € // Bouteilles/an : 5 000) égrené à la main, au jus sanguin puissant, moderne, expressif, possède l’énergie des débutants et la profondeur des aguerris. Son blanc svelte vibre d’un jus au fruit radieux.

92/100
Château de la Jaubertie
Bergerac 2018
L’intensité du bouquet marqué par le fruit rouge et l’harmonieuse touche sanguine du début, avec une note de réduction très malbec, donne une approche énergique à l’ensemble. Une bonne chose pour tonifier l’équilibre de ce vin digeste et construit sur un fruit savoureux. La finale, marquée par un tanin ardent, signale la possible et belle garde de ce rouge.
7,50 € // Bouteilles/an : 62 000

92/100
Château La Tour des Verdots
Côtes de Bergerac Le Vin selon David Fourtout 2018
Issu d’une sélection de raisins produits sur les calcaires d’Issigeac, le vin affiche une concentration racée sur un fruit mûr. Le tout bâti sur une ossature puissante, enrobée d’un tanin fin et complexe, un peu serré en fin de bouche mais caution d’avenir.
40 € // Bouteilles/an : 3 600

92/100
Château Saint-Cernin
Bergerac N° 1 Saint Cernin 2017
Ksenia Shakhmanova et Robert Wessman, le businessman fondateur du laboratoire américain Alvogen, sont les copropriétaires du château féodal et de son vignoble mené sous la direction de James de Roany. Une vinification parcellaire et une farouche volonté de produire parmi les plus grands vins de France fondent la personnalité des vins. D’une concentration florale légèrement épicée, le N° 1 se construit autour d’un merlot aux notes de graphite, le cabernet-sauvignon apporte une touche florale et sa structure. Salin et sapide, c’est un vin volubile très réussi.
58 € // Bouteilles/an : 10 492

91/100
Château Bélingard
Côtes de Bergerac Ortus 2018
L’une des plus vastes propriétés de la région, dont les terres se partagent entre les communes de Pomport et Monastier, brille par la qualité de ses liquoreux comme par celle de ses rouges dont le plus noble, l’Ortus ne voit le jour que les grandes années grâce aux vieilles vignes du domaine. Un merlot tout en dentelle se dessine sous le joug d’un ensemble possédant une ampleur capable
de vieillir longtemps.
21 € // Bouteilles/an : 6 000

91/100
Château du Bloy
Montravel Le Bloy 2018
Finaud et juteux, simple mais friand, croquant et délicat, le vin possède de l’envergure et une jolie persistance sur un tanin poudré et légèrement rocailleux. Ce rouge possède un charme fou.
18 € // Bouteilles/an : 1 200

91/100
Château Montplaisir, à Prigonrieux, un virtuose de l’assemblage


Charles Blanc ne dispose que de 5,6 hectares aux sols sablo-limoneux et graveleux au nord de Bergerac, à Pécharmant. Il y travaille seul depuis vingt ans une terre léguée par sa famille. S’il s’essaye à de nouveaux raisins pour pallier les sautes d’humeur du climat, il mêle dans son rouge Polychrome les quatre raisins du Bergeraçois croyant fermement en l’assemblage tout en ayant un penchant certain pour les cabernet franc et malbec, plus séduisants sur son sol. La dynamique épicée de la cuvée Polychrome 2018 au tanin délié est convaincante, tout autant que sa grande sœur Polychrome 2016 à l’évolution parfaite, mâche superbe et pointe de curry (14 € // Bouteilles/an : 2 600 et 2 000).

91/100
Château Poulvère
Bergerac Picata 2016
Au vieillissement, la grande cuvée du domaine, issue d’une forte proportion de cabernet-sauvignon vinifié en barriques, prend son envol avec une précision juste. Une matière élancée, débarrassée du bois sur une chair salivante où la cerise emporte les parfums sur un volume extra, celui des grands 2016.
Env. 19 € // Bouteilles/an : 4 000

91/100
Domaine des Costes
Pécharmant 2018
À l’instar de Bordeaux, Bergerac a son œnologue maison en la personne de Jean-Marc Dournel qui possède aussi avec sa femme le domaine des Costes. Une étude exceptionnelle des sols de Bergerac a isolé onze types de sols différents sur ce domaine de 11 hectares. Les sables et graves du Massif central produisent cette cuvée juteuse, au fruit mâtiné de violette, tendrement épicée et harmonieuse.
16 € // Bouteilles/an : 16 000

90/100
Château Haut-Bernasse
Bergerac Les Œnopotes 2017
C’est le troisième millésime sous la coupe Claveille pour ce domaine de tradition qui expose la chair limpide et la sensibilité des merlots sur les argiles limoneuses de Monbazillac. Une extraction simple, légère, en cuves doublée d’une macération courte. Un vin digeste qui accepte sa gourmandise sans ciller.
8,50 € // Bouteilles/an : 4 800

90/100
Château La Rayre
Bergerac Les Trois Filles 2017
Le nez donne encore de jolis parfums de raisin, le palais plus construit se concentre sur une matière riche et suave bien définie, légèrement poivrée et florale en finale. Joli grain de tanins. Une bouteille entre élégance et tension.
12 € // Bouteilles/an : 15 000

90/100
Château La Tilleraie
Pécharmant 2016
Bordant la ville de Bergerac, Pécharmant est établi sur une succession de collines en demi-cercle très ensoleillées, aux sols issus de la dégradation au Tertiaire des roches granitiques du Massif central. Les vins jeunes y sont puissants et gagnent chaque année une once de souplesse. Celui-ci reste dans une dynamique carrée et savoureuse.
13 € // Bouteilles/an : 50 000

90/100
Château Le Raz
Montravel Les Filles 2018
Situé dans l’exact prolongement de Saint-Émilion, le plateau de Montravel possède un immense potentiel en blanc et une large marge de progression pour des rouges qui se démarquent déjà, tel ce beau vin de fruit croquant, d’une vive tension, sur un équilibre digeste, assez stylé.
13 € // Bouteilles/an : 3 695

90/100
Château Thénac
Bergerac 2015
Thénac est l’une des propriétés qui fondent l’histoire du Bergeracois. Le château construit sur les vestiges d’un prieuré est l’un des fleurons de ses collines callipyges. Le terroir complexe conduit à l’évolution parfaite du vin qui a pris de 2015 toute la robustesse pour vieillir avec brio.
19,15 € // Bouteilles/an : 30 000

90/100
Château Les Hauts de Caillevel : Portés par une belle ambition, ils arrivent à Pomport


Pierre-Étienne et Charlotte Serey signent leur premier millésime en 2018. Ils n’ont pas eu encore le temps de prouver la mesure de leur talent après avoir perdu la quasi-totalité de leur récolte 2019 à cause du gel. Leur vignoble s’étend sur le réputé terroir de Pomport, un plateau d’argile et calcaire et des pentes douces agencés en un panorama superbe. Incarnant cette jeune génération qui sert l’émancipation de Bergerac, Pierre-Étienne et Charlotte maintiennent ce domaine au plus haut niveau, comme le prouve Les Terres Chaudes 2018 (11,50 € // Bouteilles/an : 8 500) où le fruit se frotte à l’énergie de tanins soyeux.

90/100
Clos des Verdots
Bergerac Clos des Verdots 2018
Le style Fourtout transparaît avec évidence dans la trame charpentée de la cuvée traditionnelle du domaine construite à partir de 80 % de merlot. Le fruit épais, mûr et noir du nez se promène en bouche associé à une matière animale qui roule dans une finale construite sur un tanin ciselé et précis.
7,50 € // Bouteilles/an : 100 000

90/100
Domaine de l’Ancienne Cure
Pécharmant L’abbaye 2018
Christian Roche appartient à la première génération de vignerons qui fondèrent la notoriété de Bergerac. Il a pignon sur rue, sa cave borde la Nationale. Sur sa quarantaine d’hectares, trois d’entre eux produisent du pécharmant. Le vin se montre juteux, il est construit sur un fruit harmonieux, bordé de tanins sapides.
19 € // Bouteilles/an : 3 000

89/100
Château Barouillet
Pécharmant Hécate 2014
Vincent Alexis produit d’intenses liquoreux et des blancs secs vifs et attrayants. Il a aussi dans son escarcelle quelques quilles de rouge dont cette cuvée née sur un sol de silex et vinifiée avec des levures indigènes. Le joli profil de ce rouge apte au vieillissement se construit sur une dynamique de fruit particulièrement douce et épicée.
19 € // Bouteilles/an : 3 000

89/100
Château Bélingard
Côtes de Bergerac Ortus 2005
Délicatesse et sincérité pour ce millésime d’Ortus, summum de la gamme Bélingard dont l’évolution, marquée mais loin d’être fatiguée, révèle le potentiel des vieilles vignes sur de grands terroirs, ici, celui de Pomport.
35 € // Bouteilles/an : 5 000

89/100
Château du Bloy
Montravel Le Bloy 2016
Les belles argiles et le merlot forment une paire d’atouts qui ennoblit les vins de Bergerac dès lors que les vinifications pointues laissent le raisin mûr donner le meilleur. La concentration légèrement poivrée sur un volume encore alerte donne le ton du vin.
18 € // Bouteilles/an : 1 200

89/100
Château Haut-Bernasse
Bergerac Les Œnopotes 2018
Romain Claveille a vinifié à l’Ancienne Cure avec Christian Roche avant de reprendre un domaine de 25 hectares sur le plateau de Monbazillac. Il met en scène sous l’étiquette Les Œnopotes des rouges à l’originalité de fruit dévolus à un jeune public sans a priori.
8,50 € // Bouteilles/an : 4 800

89/100
Château La Rayre
Bergerac Les Trois filles 2018
Joli éclat du nez. La tonicité du vin et la touche légèrement oxydative lui offrent un croquant sapide. La finale plus cacaotée tient la route.
12 € // Bouteilles/an : 15 000

89/100
Château La Tilleraie
Pécharmant Stella 2018
On perçoit une certaine dynamique dans la précision et la gourmandise de ce rouge ample et harmonieux, construit sur la puissance du sol de Pécharmant à partir des quatre cépages de l’appellation (cabernet franc, cabernet-sauvignon, malbec et merlot). Le fruit reste fluide, complexe et presque sensuel sur un corps puissant.
19 € // Bouteilles/an : 7 760

89/100
Château Le Raz
Montravel Les Filles 2010
Vaste, ce domaine de 70 ha n’en élabore pas moins des vins de grande qualité, aptes à la garde. Son 2010 est encore en forme. Ayant perdu l’épaisseur des débuts, il prend une posture plus sage, aux parfums tertiaires de pot-pourri et de cire, tout en restant d’une étonnante fraîcheur. Le terroir…
15 € // Bouteilles/an : 12 690

89/100
Château Monestier La Tour
Côtes de Bergerac Grand Vin 2018
Un boisé appuyé prend un peu de place que ce soit au nez ou en bouche. Le vin mérite le bénéfice d’une garde car la profondeur qui sourde sous le bois au parfum de cerise kirschée semble avoir atteint une maturité parfaite. À voir si l’élevage lissera l’extraction pour laisser place au terroir.
19,50 € // Bouteilles/an : 16 000

89/100
Château Poulvère
Bergerac Picata 2018
L’encépagement particulier dominé par le cabernet-sauvignon conduit à une vinification pointue en fûts neufs de 400 l. Les raisins macèrent dans le bois où s’enclenche la fermentation. Le cabernet-sauvignon s’adoucit par ce traitement et prend la texture d’une mousse de fruit soutenue par une tension croquante et généreuse, signe de raisins mûrs.
19 € // Bouteilles/an : 3 500

89/100
Château Tuquet Monceau
Bergerac 2018
Les argiles fines apportent de la fraîcheur à ce rouge. Une vinification simple extrait un fruit au croquant limpide. L’ampleur est instruite par une maturité juste des merlots nés sur le plateau de Saint-Vivien.
6,50 € // Bouteilles/an : 15 000

89/100
Domaine de Perreau
Bergerac 2018
Gaëlle Reynou-Gravier a repris la suite de son père sur le plateau de Montravel. Consciente du potentiel de son appellation, elle se lance directement en bio. C’est une jeune recrue de choix qui laisse la place au terroir et produit des rouges et des blancs dynamiques à l’image de cette cuvée, fine dans sa construction, épicée, dynamique et fraîche.
8,50 € // Bouteilles/an : 15 000

89/100
Julien de Savignac
Bergerac Clos L’Envege 2018
Ce Clos L’Envege présente une élégante silhouette sur une dimension sapide et digeste. Il s’impose ensuite sur un tanin construit, plus janséniste que charmeur. Les épaules encore carrées du cabernet-sauvignon rendent la finale dure mais cette cuvée signée par le caviste-négociant vedette du Sud-Ouest vaut le coup.
6 € // Bouteilles/an : 30 114

88/100
Domaine de la Combe
Bergerac 2018
La franchise et la délicatesse d’un merlot net ont permis de livrer un vin digeste et fluide. Le volume n’est pas d’une grande puissance mais les tanins enrobants donnent de la suavité à l’ensemble.
5 € // Bouteilles/an : 13 000

88/100
Château de la Jaubertie
Bergerac 2016
Le domaine de la famille Ryman couvre une cinquantaine d’hectares sur les plateaux et coteaux bordant Monbazillac. La touche grillée et la pointe de sous-bois révélée par un tanin croquant structurent le vin. Le malbec qui perce en finale compose un profil particulier.
7,50 € // Bouteilles/an : 53 000

88/100
Château Perrou-la-Baragoile
Bergerac 2018
Issu d’un long élevage en cuves pour préserver le fruit, cet assemblage de merlot, cabernet-sauvignon et malbec nés sur des argiles à silex donne ce rouge au croquant cacaoté, à la pointe grillée.
7,50 € // Bouteilles/an : 57 293

88/100
Château Perrou-la-Baragoile
Bergerac 2016
La simplicité et la douceur du tanin rendent la dégustation de ce rouge savoureuse. La juste maturité du raisin se perçoit dans la tension appétante d’un milieu de bouche qui libère de jolis parfums de fruits malgré l’âge du vin.
La finale délicatement poivrée se montre énergique.
7,50 € // Bouteilles/an : 43 220

87/100
Château de Peyrel
Bergerac 2018
La puissance relative du vin, malgré la vieille vigne et la surmaturité du merlot, laisse un ensemble bien construit sur une matière plus digeste et légère que d’autres. La vinification habile a livré un jus simple et fringant.
9 € // Bouteilles/an : 2 800

Des blancs secs au bel éclat

94/100
La Tour des Gendres, à Ribagnac : Les destins décroisés de la famille de Conti


Enfin ! Dans quelques mois, le domaine de 52 hectares, porte-étendard de l’AOP, changera de configuration. Avec un partage clair entre les deux branches de la famille, les enfants de Luc de Conti et de son cousin Francis prenant chacun leur part. Les cuvées iconiques du domaine furent les premières à émanciper Bergerac de Bordeaux. Et maintenant ? Outre le vin, la nouvelle génération se lance dans la bière, du whisky et des truffes. Luc de Conti reste de la partie avec une plantation de savagnin : son nouveau blanc, le Vif 2019 en IGP Périgord (25 € // Bouteilles/an : 8 000) est plein d’énergie, très tendu, vibrant et salin. Il sent le caillou. Étourdissant ! Plus classique : la cuvée les Anciens Francs 2019, issue de cabernet franc (biodynamie, élevé en foudres) est fondue et racée sur une finale ardente. Quant au 2015, il se montre lumineux et concentré en diable.

91/100
Château Barouillet
Bergerac Truculence 2019
Le sauvignon blanc autrement, c’est ce que fait Vincent Alexis avec son bergerac sec. Après une macération d’une dizaine de jours en cuves et une fermentation en foudres et amphores, le vin prend une couleur dorée. Légèrement vanillé, il se montre digeste avec son grain particulier aux saveurs de fruits secs, de noisette et de miel.
19 € // Bouteilles/an : 2 000

91/100
Château Combrillac
Bergerac 2019
Cette jolie cuvée est issue de vignes plantées dans un ancien verger où Florent Girou pratique la permaculture. Le fruit vif et les épices du nez sur l’intensité d’amers parfaitement intégrés apportent du tonus. L’amphore en grès a fait évoluer le blanc dans le sens de la finesse et l’élevage en barriques apporte la profondeur indispensable à la dégustation. Le croquant et l’énergie du vin s’en trouvent renforcés.
12 € // Bouteilles/an : 4 000

90/100
Château Moulin Caresse
Montravel Magie d’Automne 2018
Une justesse dans les amers donne à ce vin toute la fraîcheur désirée. Le fruit est là, celui des sauvignons gris et blanc issus du terroir complexe du plateau de Montravel. La fine douceur du fruit vient tendre la structure sur une touche de pêche blanche. Le tout est enrobé par un élevage sensible et précis.
8,49 € // Bouteilles/an : 15 000

90/100
Château Monestier La Tour
Bergerac Cadran 2019
La rondeur ajustée à une délicate tension apporte du tonus à l’ensemble. Une pointe de verdeur en bouche esquisse une finale sur la fraîcheur. Sapide et digeste, le vin se sert en toutes occasions.
10,30 € // Bouteilles/an : 9 000

90/100
Château Haut-Bernasse
Bergerac Arcane 2019
Sur les sols argilo-limoneux de Monbazillac, Arcane est un assemblage de sauvignons gris et blanc, de muscadelle et de sémillon. Ce carré d’as offre au vin une dimension sapide et profonde tout en restant dans l’énergie minérale de son sol.
18 € // Bouteilles/an : 1 200

89/100
Château Thénac
Bergerac 2019
Une petite pointe variétale dans le déroulé d’un bouquet sur les fleurs, la touche d’acacia finaude, avec une pointe de muguet signe d’un printemps qui s’annonce. Le palais construit autour du sémillon se dresse à la verticale et finit sur une touche de fruit et une pointe d’amertume qui relève la finale du vin.
15,80 € // Bouteilles/an : 3 000

89/100
Château les Donats
Bergerac Panache 2019
C’est un blanc tout en délicates nuances. Les parfums à peine voilés sont délicats, mais vibrants. Le palais sobre et énergique sur un fruit simple se goûte pour la finesse de son assemblage sauvignon gris et blanc. De sa fermentation en cuves ovoïdes et foudres, le vin prend cette délicatesse radieuse et cette finale salivante.
18 € // Bouteilles/an : 1 500

89/100
La Grande Maison
Bergerac Cuvée la Tour 2019
Franchise croquante du nez et délicatesse des arômes tendus vers un fruit frais et franc. Avec une touche de pomme verte, le gras de la vinification sur lie donne du volume et le sol particulier de Monbazillac apporte à ce vin tout le tonus espéré.
14,50 € // Bouteilles/an : 2 000

88/100
Château Bélingard
Bergerac Réserve 2019
Un blanc sur la richesse, plus profond que vif, mais doté dans la finale de beaux amers qui rendent au vin toute la fraîcheur attendue. Un peu trop travaillé sur les lies, le blanc s’installe dans une rondeur facile et savoureuse.
10,90 € // Bouteilles/an : 7 500

88/100
Domaine Moulin Garreau
Montravel Le Blanc de Moulin Garreau 2019
Tutti fruité pour ce blanc simple mais gaillard, à la bouche tonique et à la finale précise. Une vinification légère en cuves béton et un élevage sur lies fines lui confèrent son caractère élégant, élancé, au tonus qui se précise en finale.
8 € // Bouteilles/an : 6 000

Château Lestignac et Le Jonc Blanc : Ils ont planté le drapeau noir au cœur de l’appellation


Comment parler de Bergerac et de son rayonnement sans évoquer deux domaines emblématiques de la région : château Lestignac et Le Jonc Blanc. Deux noms qui sonnent aujourd’hui dans l’appellation comme ceux de deux parias depuis qu’ils ont choisi d’arborer la dénomination Vin de France. N’oublions pas qu’ils ont contribué à la réputation de ce vignoble et élaborent parmi les meilleurs vins de la région. À Lestignac, Mathias et Camille Marquet mettent en valeur le terroir de Sigoulès avec leurs beaux merlots cultivés en biodynamie. Racigas (92/100, 30 €) est l’une des cuvées phares de ce coin du Sud-Ouest. Nous aimons sa profondeur et sa fraîcheur, son tanin droit et affûté. Au Jonc Blanc, Franck Pascal a tourné le dos à l’appellation il y a une dizaine d’années. Abstraction faite de dérives “nature” qui entachent la précision de certains millésimes, ce franc-tireur, adepte de la biodynamie, propose des vins d’une grande densité, au pouvoir rafraîchissant et aux contours singuliers, tel Racine 2016 (91/100, 14 € // Bouteilles/an : 5 000).

> Retrouvez cet article dans La RVF de mars, en kiosque le 17 février. Pour découvrir nos dossiers en parallèle du magazine, abonnez-vous à La RVF

la-couverture-du-numero-de-mars-de-la-revue-du-vin-de-france