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Au Japon, la justice invalide pour la première fois une autorisation de relance de réacteurs nucléaires

Le rapport de l’autorité de régulation du nucléaire sur la sécurité des réacteurs 3 et 4 de la centrale d’Ohi « comporte des erreurs et des failles non négligeables », a estimé vendredi 4 décembre le tribunal d’instance d’Osaka.

Par  (Tokyo, correspondance)

Publié le 06 décembre 2020 à 20h20

Temps de Lecture 3 min.

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Les réacteurs 3 et 4 de la centrale nucléaire d’Ohi, en avril 2012.

Une décision de justice invalide, pour la première fois, une autorisation de relance de réacteurs accordée par l’autorité japonaise de régulation du nucléaire (ARN). Le rapport de l’ARN sur la sécurité des réacteurs 3 et 4 de la centrale d’Ohi, dans le département de Fukui (centre) « comporte des erreurs et des failles non négligeables », a estimé vendredi 4 décembre le tribunal d’instance d’Osaka (Ouest).

Le jugement répondait à une plainte de 130 personnes, pour qui les deux réacteurs ne peuvent résister à un tremblement de terre de magnitude élevée. Le contentieux porte sur les mesures prises par l’opérateur de la centrale, la compagnie d’électricité du Kansai (Kepco) pour établir sa politique de sûreté des installations. Cette politique se fonde sur l’évaluation de l’accélération du sol au moment d’un séisme. Pour les deux réacteurs d’Ohi, Kepco s’est appuyée sur un risque d’accélération à 700 gals (1 gal = 1 cm/s2), calculée selon une moyenne des données sismiques disponibles. Jugeant nécessaire une marge de sécurité, l’ARN lui a demandé de le faire selon une accélération à 856 gals. Kepco a obtenu en 2017 l’autorisation de relancer les réacteurs.

Or le juge, Hajime Morikagi, reproche à l’autorité de s’être contentée d’une « moyenne » sans « jamais envisager la possibilité d’un tremblement de terre bien supérieur à la moyenne ». Selon le tribunal, l’ARN n’a de ce fait pas respecté ses propres recommandations qui appellent à prendre en compte le risque de puissant séisme pour renforcer la sûreté des réacteurs. Un verdict salué par les plaignants qui ont appelé à l’arrêt immédiat de l’ensemble des réacteurs « présentant un danger » dans le pays.

« Ce rejet est un choc »

C’est la première fois qu’un tribunal remet en cause un avis de l’ARN. « Nous étions confiants au sujet de nos évaluations. Ce rejet est un choc », a déclaré au quotidien de centre gauche Asahi un membre de l’organisme ayant participé à l’étude de sûreté à Ohi. « La décision est extrêmement regrettable et absolument inacceptable », a de son côté réagi Kepco.

Créée après la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011, provoquée par un séisme et un tsunami puissants et à l’origine de la fusion de trois réacteurs puis de l’arrêt de l’ensemble du parc nucléaire nippon, l’ARN a établi de nouvelles normes de sûreté, qualifiées par son premier président, Shunichi Tanaka, de « plus strictes au monde ». Elles doivent empêcher une catastrophe naturelle de provoquer un désastre similaire à Fukushima. Les travaux d’adaptation à ces normes ont permis à 16 réacteurs d’obtenir l’autorisation de fonctionner.

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