Pollution : le télétravail, même ponctuel, réduirait les émissions de gaz à effet de serre

Démocratisé pendant le confinement, le travail à distance offrirait « un potentiel considérable » pour réduire la congestion des routes, selon l’Ademe.

 À l’issue du confinement, 76 % de ceux qui télétravaillaient pour la première fois voudraient poursuivre l’expérience (illustration).
À l’issue du confinement, 76 % de ceux qui télétravaillaient pour la première fois voudraient poursuivre l’expérience (illustration). LP/Aurélie Audureau

    Durant le confinement, certains l'ont apprécié, d'autres se sont sentis isolés. Si le goût pour le télétravail varie selon les salariés qui y ont été contraints pendant deux mois, ce qui est certain, c'est qu'il pourrait à l'avenir contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre, d'après un rapport de l'Agence de la transition écologique (Ademe) publié ce jeudi.

    Selon une étude réalisée début mai par le cabinet 6t auprès de 3990 personnes, 71 % d'entre elles, qui avaient déjà expérimenté le télétravail, disent souhaiter le faire plus souvent, car elles peuvent mieux gérer leur stress (60 %) et être plus concentrées. Et 76 % de celles qui télétravaillaient pour la première fois voudraient poursuivre l'expérience.

    Au total, 41 % des actifs ont dû adopter le télétravail pendant le confinement. C'était une première pour 24 % d'entre eux, quand 17 % le pratiquaient déjà.

    3,3 millions de déplacements évités chaque semaine

    Cette option offre « un potentiel considérable » pour réduire la congestion des routes, les gaz à effet de serre (GES) et polluants, souligne l'Agence de la transition écologique.

    En se basant sur un potentiel de 35 % des actifs en télétravail ponctuel, les déplacements en France se trouveraient réduits de 2,4 % (soit 3,3 millions de déplacements évités par semaine), a calculé l'Ademe. Ce qui réduirait d'1,3 % les émissions générées par les seules voitures.

    Selon ce rapport, le télétravail est aussi « un moyen efficace de relocaliser les activités du quotidien autour du domicile », et il modifie le rapport des Français à la cuisine (réorganisation des courses, moins de gaspillage alimentaire).

    Mais… un boom des achats en ligne et des livraisons de repas

    L'Ademe met cependant en garde contre des « effets rebond », car quelque 45 % des Français se disent « prêts à choisir un lieu de résidence plus loin de leur emploi », et vice versa.

    Selon la même enquête, les achats en ligne ont crû pendant le confinement - même s'ils représentent toujours moins de 10 % du commerce de détail en France : 72,7 % des Français y ont eu recours, et parmi les personnes qui n'utilisaient pas cette solution avant, 37 % l'ont fait pour la première fois et 2 sur 3 affirment qu'ils continueront.

    L'étude constate aussi le boom de la livraison de repas à domicile, source d'emballages et de plastique.

    « L'apparente facilité qu'inspire l'e-commerce ne doit pas faire oublier l'impact du numérique, la logistique, les emballages, et la surconsommation » qu'il génère, alerte Pierre Galio, chef du service consommation de l'Ademe.