"Le confinement a été plutôt bénéfique pour moi" : ils ont saisi l'occasion pour changer de métier

par Hamza HIZZIR
Publié le 13 août 2020 à 13h14

Source : TF1 Info

TEMOIGNAGES - La crise du coronavirus et le confinement qui a suivi ont conduit de nombreux Français à envisager une reconversion professionnelle. Certains ont même franchi le pas.

Selon un récent sondage, plus de 93% des actifs interrogés ont déjà songé à une reconversion professionnelle. La majorité d'entre eux (51%) ont notamment exprimé une volonté de "donner du sens à leur travail". 

Une tendance, lourde, qui ne date pas d'hier, mais que le confinement, mis en place pour répondre à l'épidémie de Covid-19, a nettement accentuée. De nombreux Français, du reste, n'en sont pas restés au stade de la pensée : 17% d'entre eux ont franchi le pas ces derniers mois.

C'est notamment le cas de Zoé, désormais ex-vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter bordelaise. "Ça s'est un peu fait par hasard. Pendant le confinement, comme beaucoup de gens, je me suis retrouvée au chômage partiel. Ma voisine m'a alors proposé de venir ici, parce qu'ils cherchaient du monde. Et j'ai accepté, en me disant juste que ça ferait passer mes journées un peu plus vite", raconte-elle à TF1. 

"Ici", c'est un grand hangar abritant une plateforme de vente en ligne de produits bio, dont l'activité a littéralement explosé durant la crise sanitaire. A 27 ans, Zoé y est ainsi devenue responsable en charge de la logistique, signant un CDI après avoir démissionné de son magasin de vêtements. "S'il n'y avait pas eu le confinement, je serais encore à mon ancien boulot, en train de faire la même chose. Donc finalement, le confinement a été plutôt bénéfique pour moi", affirme-t-elle.

Un métier manuel "pour avoir un processus de création"

Brieuc, lui, est toujours en poste. Il exerce encore actuellement la profession de conseiller de clientèle dans une entreprise de services à la personne. Mais lui aussi a décidé de changer de métier. Pour devenir ébéniste. "Le télétravail m'a fait me rendre compte que mon boulot, en fait, n'est pas vraiment concret au jour le jour. Donc j'aimerais bien me réorienter vers un métier plus manuel, un métier du bois, pour avoir un processus de création, et ne pas travailler uniquement derrière un ordinateur, sans voir les conséquences de ce qu'on fait", confie-t-il.

Comme beaucoup d'autres, Zoé et Brieuc sont tous deux sont passés par une agence de reconversion professionnelle bordelaise. Elle doit désormais traiter chaque semaine une cinquantaine de cas comparables à ceux de Zoé et Brieu. Un service anonyme et gratuit, financé par l'Etat, accessible dans toute la France. Gérald Maury, directeur du CIBC 33 (Centre interinstitutionnel des bilans de compétences), l'assure : "Cela concerne tout secteur d'activité, des personnes qui ont des métiers et des fonctions tout à fait diverses. Donc en fait, la question de la réflexion sur le positionnement professionnel et le changement de carrière touche absolument tout le monde, tous les publics."

Il ne croit sans doute même pas si bien dire. En témoignait Geoffrey Fabbri, rugbyman professionnel de son état, ce mardi 4 août, dans les colonnes du Parisien . Avec le confinement, je me suis rendu compte que le chômage, ça pouvait aussi me tomber dessus, et que notre activité était précaire. J'ai mis un mois et demi à retrouver un club (il vient de signer un pré-contrat avec Nice, en 3e division, ndlr). Il y a énormément de joueurs sur le marché. Et ma blessure ne m'aidait pas. Quand j'ai vu que ça ne bougeait pas, j'ai pensé à arrêter et à me tourner vers le métier de boucher", dit-il à nos confrères. Il n'est, en tout cas, pas trop tard.


Hamza HIZZIR

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