Homophobie, comparaisons douteuses... les dérapages d'un professeur de droit

L'université Paris 1 Panthéon Sorbonne

Stop-Homophobie dénonce des propos “haineux et moyenâgeux”, et appelle l’université Paris 1 à prendre ses responsabilités.

Dérapage lors d’un cours de droit à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Dans plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux, issues d’un cours donné à l’université et retransmis en ligne, on entend un professeur de droit tenir des propos polémiques.

Parmi les propos transphobes pointés du doigt, ceux concernant un homme ayant changé de sexe. ”Un homme qui a engrossé sa femme (...) et entre temps il a changé de sexe et il a voulu se faire reconnaitre comme mère enfin bref un truc totalement délirant (...) tout ça pour dire que des portes sont ouvertes et il n’y a plus de limites”.

Mais c’est surtout le parallèle entre homosexualité et zoophilie qui suscite le plus grand émoi. Aram Mardirossian, qui revendique être “à titre personnel, fondamentalement hostile au mariage des homosexuels”, lance notamment à ses étudiants : “demain (...), c’est obligé, quelqu’un va dire, ‘voilà, je suis discriminé, c’est un scandale ! J’ai une jument, je l’adore, je peux pas l’épouser !’”, comme on peut l’entendre sur plusieurs vidéos, issues d’un cours assuré à la fois à l’université et en ligne.

“Ce sont les propos qui sont le plus choquants. C’est inacceptable qu’un professeur puisse tenir un tel discours devant des étudiants”, s’indigne Maxime Haes, porte-parole de Stop Homophobie, qui rappelle qu’”il apparaît clairement que ce n’est pas la première fois venant de ce professeur”. Aram Mardirossian serait, selon plusieurs anciens élèves, un habitué des dérapages de ce type.

“Il a déjà tenu des propos misogynes par le passé, et il est toujours en poste pourtant”, déplore de son côté Loïc, membre de l’association Queer Sorbonne, association LGBTI+ des étudiants de Paris. À travers la voix de l’association, le militant dénonce des “insultes homophobes et transphobes” et réclame “le licenciement” du professeur.

Stop Homophobie nous annonce étudier si des poursuites judiciaires sont envisageables, mais déplore surtout “qu’un professeur de droit utilise ses cours à l’université pour y donner son avis personnel”, et appelle l’université Paris 1 à “prendre ses responsabilités pour permettre à ce que les étudiant.e.s n’aient pas à subir de nouveau des propos inacceptables”.

L’université condamne les propos

L’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne a réagi dans un communiqué. L’université et son administrateur provisoire “condamnent les propos tenus” et rappelle que “les principes de liberté d’expression et d’indépendance des professeurs d’université, aussi fondamentaux qu’ils soient, ne sauraient abriter des propos de nature discriminatoire”.

Aucune sanction n’a été évoquée à l’encontre du professeur, qui s’est vu rappeler les principes de l’université.

Aucune sanction n’a été évoquée à l’encontre du professeur, qui s’est vu rappeler les principes de l’université. Ce que condamne la FSE Paris 1, la Fédération Syndicale Étudiante. “L’homophobie est un délit, il faut une sanction contre ce professeur, on ne peut pas le laisser enseigner”, s’indigne Nina, une militante de la FSE.