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Les SRA à la Qualité des Soins et la Sécurité des patients : une ressource régionale indépendante pour faciliter les dynamiques d'amélioration continue de la qualité et la sécurité des soins

févr. 16, 2022

Les Structures Régionales d'Appui à la Qualité des soins et la Sécurité des Patients : une ressource régionale indépendante pour faciliter les dynamiques d'amélioration continue de la qualité et la sécurité des soins !


Que sont les Structures Régionales d’Appui (SRA) à la Qualité des Soins et à la Sécurité des Patients (QSSP) ?

Dès la fin des années 1990, des premières initiatives ont émergé en faveur de dynamiques de territoire pour la qualité et la sécurité des soins (1)  Progressivement, des SRA QSSP se sont mises en place sur le territoire français (métropole et outre-mer) renforcées par la parution du Décret du 25 novembre 2016 (2). Il existe 14 SRA QSSP sur le territoire français. L’ensemble de ces structures est fédéré au sein de la Fédération des Organismes Régionaux et territoriaux pour l’Amélioration des Pratiques en santé (FORAP).(3)

Bénéficiant de leur propre personnalité morale, les SRA QSSP, structures à but non lucratif développent leur propre programme de travail établi à partir des besoins des professionnels et adhérents, des enjeux scientifiques en matière de qualité des soins et sécurité des patients ainsi que du contexte régional et local. Leur indépendance se traduit par la diversité de leurs sources de financement, la responsabilité de leurs méthodes de travail et d’intervention, ainsi que leurs travaux. Elles s’appuient sur les méthodes promues par la Haute Autorité de Santé (HAS).(2)


Quelles sont les actions des SRA ?

En 2021-2022, les orientations thématiques des SRA QSSP portent, de manière globale, sur : 
  • L’appui aux équipes de soins, quelque-soit leur secteur d’activité, pour mobiliser les attributs de la culture de sécurité des soins
  • L’accompagnement des établissements sanitaires (ES), médico-sociaux (MS) et la médecine de ville à l’appropriation des méthodes et démarches d’amélioration de la qualité : implication du management, certification des établissements de santé, dispositif d’évaluation HAS pour le secteur médico-social ; démarche qualité pour les organisations coordonnées de médecine de ville ;
  • L’appui des professionnels à la gestion vertueuse des évènements indésirables associés aux soins : signalement, analyse, retour d’expérience, plan d’actions et suivi ; 
  • L’évaluation des pratiques professionnelles ou des programmes intégrés (formation, évaluation / analyse de pratiques) sur les thématiques priorisées au plan national, régional ou local (douleur, suicide, périnatalité, accès aux soins aux personnes en situation de handicap, etc.) ;
  • Le développement du partenariat usagers-professionnels et de l’engagement des usagers.
Elles ont ainsi une mission d’appui, de pédagogie et de facilitation en faveur du développement de la culture de sécurité auprès de l’ensemble des professionnels du champ de la santé (ES, MS, soins de ville).

Désignées par les Agences Régionales de Santé (ARS) en application du Décret de 20162, les SRA QSSP bénéficient d’un Contrat Pluri-annuel d’Objectifs et de Moyens (CPOM) signé avec leur ARS, notamment dans le cadre du périmètre de leurs missions réglementaires :

« Les SRA ont pour rôle d’apporter une expertise médicale, technique et scientifique aux établissements de santé, aux établissements ou services médico-sociaux et à tout professionnel de santé quel que soit son lieu et mode d’exercice. »
  1. « Un soutien méthodologique pour la promotion de la déclaration, la gestion et l’analyse des causes immédiates et des causes profondes des événements indésirables graves associés à des soins ainsi que pour la mise en place de plans d’actions comprenant les actions correctives et leur évaluation »
  2. « Un soutien méthodologique à la définition et à la mise en œuvre, […], d’un programme de gestion des risques associés aux soins »
  3. « Une expertise en vue d’améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients et de prévenir la survenue des événements indésirables associés à des soins, tout au long du parcours de la prise en charge du patient »
  4. « L’organisation de formations et d’informations sur la qualité des soins et la sécurité des patients »
  5. « La participation à des recherches dans le domaine de l’organisation des soins en vue d’optimiser la qualité des soins et la sécurité des patients ».

Quelle place des SRA QSSP ?

La FORAP souhaite souligner que le Programme National de la Sécurité des Patients (PNSP) 2011-2017 (4) a été un véritable levier à l’implémentation des SRA QSSP en France ainsi que la force de l’approche transversale des SRA QSSP pour le potentiel de coopérations avec l’ensemble des parties prenantes à l’échelle régionale (autres structures régionales, fédérations, établissements de santé, structures médico-sociales, professionnels de villes, etc.).

Dans les forts enjeux actuels en matière de qualité des soins et de sécurité des patients, il convient de noter : 
  1. Le socle repère que constitue la SRA QSSP pour les spécialistes et référents de la qualité des soins et de la sécurité des patients au sein des organisations, particulièrement dans la période actuelle de fortes tensions qui fragilise la continuité et la solidité des démarches dans tous les secteurs (ES, MS, soins de ville) ; 
  2. Des niveaux de contractualisation financière hétérogènes pour les SRA QSSP qui impliquent pour certaines des conditions de fonctionnement parfois fragiles ainsi qu’un niveau inégal sur le territoire français du déploiement de leurs actions en faveur de la culture de sécurité et de qualité des soins
  3. Un rôle de soutien et d’expertise étroitement lié à l’indépendance de fonctionnement de la structure, notamment lié aux relations contractuelles avec les adhérents et les ARS.
Par ailleurs, la FORAP a su démontrer un rôle clé dans le co-développement des SRA QSSP : structuration, orientations thématiques, convention cadre avec la HAS ainsi que d’autres partenariats nationaux.

Aujourd’hui, l'enjeu pour les SRA QSSP est d'affirmer leur positionnement dans le système de santé : renforcer la place et le rôle essentiel que peuvent avoir les SRA QSSP comme ressource indépendante pour les professionnels et organisations dans leur démarche et dynamique d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins.

La FORAP s’est autosaisie d’un état des lieux des SRA QSSP en France. Le rapport sera rendu public en mars 2022.


Fédération des Organismes Régionaux et territoriaux pour l'Amélioration des Pratiques en santé
contact@forap.fr
www.forap.fr



(1) Gentile S, Durand AC, Mouelhi Y, Devictor B, Colin C. Les structures régionales d’appui à la qualité des soins et à la sécurité du patient en France : un état des lieux. Risques & Qualité 2016; 3: 143-151.
(2) Décret du 25 novembre 2016 relatif à la déclaration des événements indésirables graves associés à des soins et aux structures régionales d'appui à la qualité des soins et à la sécurité des patients
(3) Fédération des Organismes Régionaux et territoriaux pour l’Amélioration des Pratiques en santé. www.forap.fr (consulté le 14 février 2022)
(4) Direction générale de l’offre de soins, Direction générale de la santé, Haute Autorité de santé. Programme national pour la sécurité des patients 2013-2017. Février 2013. Accessible à. https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/qualite-des-soins-et-pratiques/securite/programme-national-pour-la-securite-des-patients-pnsp/pnsp (consulté le 14 février 2022)

19 févr., 2024
De nouvelles ressources FORAP ont été mises à jour V2024 et sont disponibles auprès de votre SRA. Il s’agit de : • Les fiches mémos des critères 1.1-03 et 1.2-08 • Le guide Traceur ciblé EIAS • L’outil de recueil et d’analyse des Observations Les travaux continuent au sein du groupe Certification de la FORAP et de nouvelles productions seront disponibles au cours d’année. Pour ne manquer aucune information, n’hésitez-pas à nous suivre sur LinkedIn !
28 nov., 2023
Après 3 années à la présidence de la FORAP, Emmanuel Sehier passe le relai à Noémie Terrien précédemment vice-président à la stratégie et aux partenariats. Issue d'une réflexion collaborative, marqueur d'identité de la FORAP, la nouvelle présidence s'inscrit dans la continuité de la feuille de route FORAP 2021-2023 et de la consolidation des organisations afin de répondre aux enjeux portés par la feuille de route du Ministère de la Santé et de la prévention "Améliorer la sécurité des patients et des résidents" pour 2023-2025 et à la pleine valorisation du rôle et de la place des Structures Régionales d'Appui à la Qualité des Soins et la Sécurité des Patients (SRA QSSP). Les travaux menés ces trois dernières années ont permis de conforter la place de la FORAP comme interlocuteur national incontournable sur les questions de qualité des soins et de sécurité des patients et personnes accompagnées ; l'organisation de la FORAP s'inscrivant dans la pleine reconnaissance de la place et du rôle des SRAQSSP en région et dans la contribution au maintien et au développement des compétences des professionnels qui y exercent. Afin de poursuivre le travail entrepris et consolider son organisation, la FORAP s'organise en trois pôles de missions : gouvernance, communication-secrétariat et référents thématiques. La désignation des référents thématiques et la stabilisation des orientations de travail de la FORAP pour 2024 sont en cours de préparation prenant appui sur les besoins remontés par les SRA QSSP et notre grande mobilisation au regard de la feuille de route "Améliorer la sécurité des patients et des résidents" annoncée ce vendredi 24 novembre en clôture de la semaine de la sécurité des patients et dont Emmanuel Sehier et Noémie Terrien on été les contributeurs pour la FORAP.
par Noémie Terrien 24 nov., 2023
661 établissements se sont mobilisés dans la campagne nationale « Mesure de la Culture de Sécurité des soins » organisée par la HAS et la FORAP au printemps dernier. Du 1er mai au 30 juin, ce sont plus de 50 000 professionnels qui ont renseigné l’enquête et ainsi contribué à la réalisation d’un diagnostic : celui-ci permettra de développer une culture commune visant à améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients. Depuis la clôture de la campagne, chaque collectif de travail ayant participé dispose de son rapport de résultats qu’il convient d’analyser et de restituer aux équipes selon les principes décrits dans le guide HAS-FORAP « Enquête sur la culture de sécurité : comprendre et agir». Les SRA accompagnent les établissements dans la compréhension de leurs résultats et compilent actuellement les données de chaque région pour constituer un état des lieux régional. Ces données permettront de tirer les premiers enseignements de la campagne qui ont été présentés , le 21 novembre lors du webinaire : « Campagne nationale de la Culture de Sécurité des soins : les premiers enseignements » avec la Haute Autorité de Santé et la DGOS Visionnez le replay ci-dessous et télécharger le support de présentation en cliquant ici
par Emmanuel SEHEIR 23 nov., 2023
FICHES REFLEXES Dans le cadre de la Semaine de la Sécurité des Patients 2023, la FORAP et les Structures Régionales d’Appui ont le grand plaisir de vous proposer leurs 2 premières fiches REFLEXES ! Les fiches REFLEXES regroupent plusieurs évènements indésirables sur une même thématique pour en illustrer les principaux enseignements. Les deux thématiques traitées au sein de ces premières fiches sont : · Les transferts inter-établissements, · Les suicides et tentatives de suicide. Ce nouveau format de fiches a pour objectif de mettre en valeur l’expérience acquise au travers de plusieurs analyses d’évènements survenus sur le territoire national et d’accompagner les professionnels des secteurs sanitaire, médico-social et de la ville pour sécuriser les parcours de soins et d’accompagnement. Il complète le format des fiches REX publié par certaines SRA et déjà disponible sur les sites des SRA rédactrices et de la FORAP. Bonne lecture !
par Noémie Terrien 11 nov., 2023
La semaine nationale de la sécurité des patients se déroulera du 20 au 24 novembre 2023 : une semaine pour soutenir les pratiques professionnelles en faveur du dialogue soignés / soignants ! La FORAP partenaire ! "Chaque année depuis 2009, la semaine de la sécurité des patients (SSP) promeut un objectif fort : interpeler l’ensemble des publics concernés par ce sujet crucial. Ainsi, cette opération de sensibilisation est une occasion privilégiée de renforcer la collaboration entre les professionnels de santé, les patients, leurs proches et la société dans son ensemble. Chaque édition bénéficie de nombreux partenariats institutionnels et associatifs pour associer mieux les usagers et les professionnels et donner plus de résonnance encore aux actions menées sur le terrain durant l’événement." Ministère de la Santé et de la Prévention Page dédiée sur le site du Ministère de la Santé et de la Prévention
par Noémie Terrien 11 nov., 2023
Les conclusions des Etats généraux des maltraitances ont été restituées le 2 octobre dernier en présence de Madame Aurore Bergé, Ministère des Solidarités et des Familles et de Madame Fadila Khattabi, Ministre déléguée chargée des Personnes handicapés. Vingt constats et 70 propositions ont été présentés et constituent, avec les rapports d’expert, le socle de la stratégie de lutte contre les maltraitances lancée dans les prochaines semaines. Parmi ces 70 propositions , la FORAP (Fédération Nationale des Structures Régionales d’Appui à la Qualité des Soins et la sécurité des patients) souhaite appuyer les initiatives et ressources pouvant être mobilisées pour participer à la déclinaison de la stratégie de lutte contre les maltraitances, s’agissant particulièrement de contribuer aux objectifs suivants : Objectif 2 : Aider les professionnels à mieux repérer, mieux comprendre et mieux intervenir Objectif 6 : Inscrire les professionnels dans une dynamique de prévention et de pouvoir d’agir Objectif 7 : Créer le socle d’un nouveau contrat social avec les personnes vulnérables En appui sur les questions de qualité des soins et de sécurité des patients et des personnes accompagnées, les Structures Régionales d’Appui à la Qualité des Soins et la Sécurité des patients (SRA QSSP) ont pour principale mission d’ accompagner le développement de la culture de la sécurité par notamment l’analyse des évènements indésirables graves associés aux soins . Elles contribuent ainsi au développement de la culture de la sécurité en apportant soutien méthodologique et expertise en vue d’améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients et de prévenir la survenue des évènements indésirables associés à des soins, tout au long du parcours de la prise en charge du patient. Ce soutien au bénéfice des patients et des personnes accompagnées se déploie auprès des professionnels exerçant en établissements de santé, en structures médico-sociales et en soins de ville. Acteurs de première ligne régionale pour accompagner les professionnels et structures, quel que soit leur mode d’exercice, à l’amélioration des pratiques et des organisations, les SRA QSSP rassemblées au sein de leur fédération nationale, la FORAP ont contribué significativement à outiller, dans la co-construction avec les patients et personnes accompagnées, et accompagner les professionnels à la promotion de la bientraitance et à la lutte contre les maltraitances : 2012. Co-rédaction avec la Haute Autorité de Santé du guide “Le déploiement de la bientraitance à destination des professionnels en établissements de santé et EHPAD” et ses outils associés . Les outils identifiés comme évolutifs par les SRA QSSP et la FORAP ont fait l’objet d’adaptation ces 10 dernières années et sont en cours de mise à jour au sein du guide promu par la Haute Autorité de Santé (adaptations dans le cadre de projets de recherche [PREPS DGOS Mostra ; PREPS DGOS CONVERGENCE] 2011-2023. Campagnes régionales et inter-régionales de mesure eFORAP “Regards croisés sur la bientraitance” ( Pays de la Loire , Occitanie , Nouvelle Aquitaine ) et actions associées . 2018. Diffusion de films « Faire d’une volonté une réalité : la bientraitance de la personne âgée ». Films utilisés dans le kit auto-formation en ligne « Promouvoir la bientraitance-Prévenir la maltraitance en 2023 ( Guadeloupe ) 2021. Participation aux travaux portant sur le vocabulaire partagé sur les maltraitances et actions régionales de promotion du vocabulaire partagé (ex : Ile de France , Pays de la Loire, Occitanie, Bourgogne Franche Comté) 2023 - Diffusion de ressources vidéos FORAP et SRA QSSP pour l’analyse des pratiques “Maltraitance : des témoignages pour questionner les pratiques professionnelles.” et « guide de l’animateur » HAS/FORAP Par ailleurs, la FORAP contribue aux travaux en cours au niveau de la Haute Autorité de Santé “Déploiement de la bientraitance et gestion des signaux de maltraitances en institution (repérage et analyse)” . Enfin, des initiatives et expérimentations régionales sur de nouvelles approches intégrant le vocabulaire partagé sur les maltraitances sont en cours et viendront alimenter les ressources existantes (ex : cartographie des vulnérabilités sur le parcours des patients / personnes accompagnées, vidéos témoignages, adaptation de jeu pour évaluer avec le résident etc.) Aborder les maltraitances d’un point de vue systémique : l’enjeu d’une démarche d’amélioration continue de la qualité et la sécurité des patients et des personnes accompagnées La lutte contre les maltraitances en institution est étroitement liée à la démarche qualité et gestion des risques. Elle doit reposer sur une approche systémique, c’est à dire le questionnement du système de fonctionnement dans ses dimensions humaines et organisationnelles et non se réduire à la responsabilité individuelle du ou des professionnels. La mobilisation de cette approche reste complexe tant l’expression même du terme "maltraitance" renvoie au caractère inacceptable. Nous ne pouvons nier l’existence de maltraitances intentionnelles ; pour autant, la grande majorité des maltraitances sont non intentionnelles et sont toutes multifactorielles. Elles mettent de fait les professionnels dans une certaine forme d’insécurité dans leurs pratiques individuelles et collectives voire dans une perte de repères, de questionnement sur leurs propres valeurs. Prévenir les maltraitances implique une véritable dynamique de promotion de la bientraitance, portée par l’institution. Il s’agit de mobiliser à la fois : des démarches de retours d’expérience, pour partager les enseignements à tirer d’une situation indésirable des démarches de réflexion éthique, pour questionner collectivement le « bien agir » Ces démarches contribuent au renforcement de la culture de la sécurité à tous les niveaux (individuel, collectif, institutionnel). Les récentes évolutions des référentiels de la Haute Autorité de Santé en sont une avancée à saluer : intégration d’un critère spécifique à la réflexion éthique et évolution des attendus sur la promotion de la bientraitance et la lutte et le repérage des maltraitances (notamment le repérage sur le parcours du patient) pour les établissements de santé (version 2023) critère impératif de la démarche qualité et gestion des risques pour les structures sociales et médico-sociales (mars 2022) Le vocabulaire partagé sur les maltraitances qualifie la maltraitance d’évènement indésirable associé aux soins et aux actes d’accompagnement. Cela souligne l’importance de pouvoir mobiliser ces situations dans une démarche vertueuse d’amélioration des pratiques et des organisations. Comme toute démarche de retour d’expérience, la FORAP souhaite souligner l’importance de prendre en compte trois principales conditions de réussite : La nécessité de parler de la même chose : la définition commune Une culture partagée des apprentissages par l’erreur et les écarts : la culture juste Un cadre méthodologique d’analyse structurée La nécessité de parler de la même chose : la définition commune La définition inscrite dans la loi de février 2022 et la nomenclature associée nous permet désormais de pouvoir avec un langage commun ; il s’agit d’un premier repère essentiel : « Il y a maltraitance d’une personne en situation de vulnérabilité lorsqu’un geste, une parole, une action ou un défaut d’action, compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux et/ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d’accompagnement. » Les travaux sur le vocabulaire partagé nous apporte des clés de lecture sur les échelles de responsabilité (individuelles, collectives et institutionnelles) qui ne sont pas exclusives les unes des autres et nécessitent une analyse au cas par cas « […] Lorsque la responsabilité identifiée est individuelle en première analyse, une examen ultérieur approfondi peut révéler un caractère systémique du problème et donc mettre à jour également une responsabilité collective voire institutionnelle […] » Ainsi, seule une analyse systémique des situations dans une visée d’apprentissage et de réduction de probabilité de reproduction de la situation permettra d’en comprendre les mécanismes de survenue. ✅ Les travaux menés par la Haute Autorité de Santé et la FORAP sur le retour d’expérience sont une ressource essentielle à contextualiser et à mobiliser. Une culture partagée des apprentissages par l’erreur et les écarts : la culture juste Les éléments de définition constituent des repères pour l’appui aux analyses collectives et à l’action. Ces repères ne peuvent être intégrés que dans une culture partagée de la culture de la sécurité à tous les niveaux : sur le plan institutionnel, sur le plan managérial, sur le plan des équipes et à l’échelle individuelle. Il s’agit alors de développer une culture juste face à la survenue des situations de maltraitance. Cette approche est essentielle pour permettre de progresser ensemble sur les enseignements à tirer des situations de la maltraitance. La culture juste est une approche encourageant à répondre de façon cohérente, constructive et équitable à la survenue d’un évènement indésirable associé aux soins. « Le management est équitable et loyal, il ne tire pas de conclusions hâtives suite à la survenue d’un événement indésirable. Les différences entre erreur involontaire et faute délibérée sont clairement définies. L’erreur humaine involontaire est analysée de manière approfondie et non pas blâmée. Un climat de confiance entre les professionnels et le management se développe et permet de partager des informations pertinentes pour la sécurité. » Source : guide HAS-FORAP « Enquête sur la culture de sécurité : comprendre et agir » La culture juste s’inscrit donc dans une approche globale de culture de la sécurité et fait appel à une posture institutionnelle et managériale face à la survenue d’un évènement indésirable associé aux soins. En pratique, la culture juste doit permettre une transparence sur les modalités d’actions entreprises lors de la survenue d’une erreur humaine et ainsi favoriser / faciliter la remontée d’informations et l’alerte pour optimiser le retour d’expérience : soutien des professionnels au partage de leurs erreurs, accompagnement des professionnels dans une démarche de culture juste, responsabilité individuelle sur le niveau de sécurité attendu et les moyens qui en découlent, réponse individualisée aux pratiques déviantes. La formalisation de cette posture institutionnelle est essentielle et peut se traduire par exemple sous forme d’une charte d’incitation à la déclaration incarnée dans les pratiques telle que celle usuellement utilisée pour favoriser la déclaration des évènements indésirables associés aux soins et permettant en outre d’expliciter le statut de lanceur d’alerte ✅ Les travaux expérimentaux menés en Auvergne-Rhônes Alpes ainsi que l’exemple de mobilisation en Suisse sont des pistes de ressources et actions à mobiliser et à contextualiser. Un cadre méthodologique d’analyse structurée Les démarches de prévention et de questionnement sur les pratiques existent en matière de promotion de la bientraitance et de prévention de la maltraitance mais la connaissance des « données » sur le sujet se situe dans le cadre des signalements externes et/ou des plaintes et réclamations. On perçoit, on pressent, on croise avec des situations recensées mais on ne quantifie pas, on ne nomme pas à ce jour ces évènements dits indésirables, notamment les situations précurseurs comme des situations de maltraitance. Par ailleurs, lorsque ces situations font l’objet d’alerte, elles entraînent un marqueur fort de culpabilité et de recherche de responsabilité. Il est donc essentiel de mobiliser le cadre méthodologique des démarches qualité et gestion des risques au sein des établissements en mobilisant les approches déjà existantes : cartographie des risques et analyse des évènements indésirables associés aux soins et aux actes d’accompagnement. Il s’agit de disposer d’un cadre d’analyse structuré et adapté à ces situations, de façon pluri-professionnelle et avec l’objectif de partager les enseignements pour la mise en place d’actions correctives sur les pratiques mais aussi sur les organisations. Le cadre d’analyse sur les EIAS doit être contextualisé à l’analyse des situations de maltraitance et intervenir en complément des démarches par exemple de réflexion éthique : prendre en compte le risque de maltraitance comme un risque à part entière de la survenue des évènements indésirables associés aux soins et aux actes d’accompagnement. ✅ La question du repérage de ces situations et de l’alerte dans un objectif de retour d’expérience est donc encore à faire progresser ; cela nécessite du dialogue, de l’écoute partagée mais aussi un cadre de référence nécessaire pour mieux avancer sur le sujet : cartographie des risques, méthode d’analyse des EIAS, intégration des récits des patients et personnes accompagnées, etc. La FORAP et les SRA QSSP tiennent à réaffirmer leur engagement et mobilisation pour contribuer à l’amélioration des pratiques et des organisations dans le champ de la santé et apporter expertise et méthodologie dans le cadre des démarches de lutte contre les maltraitances. Le collège de la FORAP contact : contact@forap.fr
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