La première centrale nucléaire biélorusse stoppée juste après son inauguration

Centrale nucléaire d'Astravyets, Biélorussie, 07/08/20 ©AFP - Rosatom
Centrale nucléaire d'Astravyets, Biélorussie, 07/08/20 ©AFP - Rosatom
Centrale nucléaire d'Astravyets, Biélorussie, 07/08/20 ©AFP - Rosatom
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Les Lituaniens s'inquiètent d'une grave avarie électrique à la centrale nucléaire biélorusse d'Astravyets, à 20km de la frontière, au lendemain de son inauguration par Alexandre Loukachenko. En Australie, modifier les paroles de l'hymne national pour mieux prendre en compte l'histoire aborigène ?

Nous sommes ce jeudi tout près de la frontière entre Biélorussie et Lituanie.

… Et nous nous intéressons à la première centrale nucléaire biélorusse, qui a été inaugurée en grande pompe samedi dernier par l’autocrate Alexandre Loukachenko. Deux réacteurs, développés à crédit par l’agence atomique russe Rosatom, censés réduire la dépendance des Biélorusses au gaz vendu par la Russie… sauf qu’ils créent une nouvelle dépendance, puisque, selon la chercheuse polonaise Anna Maria Dyner, tous les combustibles nucléaires viennent de Russie, y repartiront à l'état de déchêts, et que l’essentiel de la production électrique doit être exportée… vers la Russie.

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Le soucis, nous dit le site d’info biélorusse tut.by, c’est que la production d’électricité a dû être interrompue en urgence dimanche, au lendemain de l’inauguration de la centrale, parce que plusieurs transformateurs électriques ont tout bonnement explosé. "Pas de risque de fuite radioactive", nous dit-on de sorce officielle, mais tout de même : l'arrêt complet de cette centrale d’Astravyets ne fait que confirmer toutes les inquiétudes que l’on nourrit autour de cette centrale, côté lituanien.

Car comme le rappelle la télé publique LRT, la centrale nucléaire biélorusse d’Astravyets a été bâtie à 20 kilomètres à vol d’oiseau de la frontière lituanienne, à 50 km de sa capitale Vilnius, et qui plus est au bord de la rivière Néris dont elle utilise les eaux pour refroidir les réacteurs… alors que ces mêmes eaux alimentent, plus bas, Vilnius en eau potable.

Cela fait des années que la Lituanie alerte l’Union européenne sur le manque de transparence des Biélorusses à propos de cette centrale. Des années aussi que Bruxelles ne fait pas grand-chose, à en croire à nouveau LRT,  pour exiger de Minsk de vraies garanties de sureté nucléaire. Au lieu de ça, la Biélorussie après les explosions  de dimanche n’a même pas jugé bon de prévenir Vilnius. 

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Pour l’heure il n’y a bien que la Pologne, et donc la Lituanie, qui continuent d’alerter sur les risques au niveau européen, et en remettent une couche aujourd’hui auprès d Bruxelles, avec l’argument que cette avarie, quelques jours seulement après la mise en service d’Astravyets, donne raison aux pires de leurs craintes.

De son côté, vous vous en doutez, Alexandre Loukachenko ne veut rien entendre et limite au maximum les communications sur cette centrale dont la construction a été éminement politique, censée projeter la Biélorussie dans une modernité radieuse en étroit partenariat avec le voisin russe. 

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Dans le contexte troublé, en plus, de la réélection très contestée du président en août, pas question de faire des vagues. Et pourtant, estime le journal économique lituanien Verslo Zinios, les réparations à la centrale d’Astravyets vont prendre du temps ; le fleuron industriel biélorusse n’est pas près de produire à nouveau de l’électricité. Sale temps, décidément, pour Alexandre Loukachenko et pour les Biélorusses qui n'étaient d'emblée pas très convaincus par la construction de cette centrale nucléaire, traumatisés qu'ils sont, indique Radio Free Europe, par la catastrophe de Tchernobyl, en 1986. C'était à l'époque en République soviétique d'Ukraine, mais tout près, là encore, de la frontière et la Biélorussie reste aujourd'hui encore le pays le plus touché par les retombées radioactives.

En Australie, ce sont les paroles de l’hymne national qui font débat.

Oui un mot au cœur de l’actualité là-bas, c’est dans le premier couplet de l’hymne, tendez l’oreille et je vous explique dans une seconde pourquoi il y a un mot qui pose problème : 

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"Australiens, réjouissons-nous tous, d’être si jeunes et libres" : c’est le mot "jeune", qui est aujourd’hui remis en cause, 36 ans après la création de cette hymne, parce que, comme nous l’explique dans son édito d’hier le Sydney Morning Herald, considérer que la Nation australienne est "jeune", c’est ignorer les millénaires d’occupation de l’île par les peuples aborigènes, c’est exclure tout un pan de l’identité australienne, en adoptant le regard des seuls colons britanniques qui ont peuplé l’Australie à partir de la fin du 18e siècle. 50 000 ans d’histoire, donc, effacés par un seul mot en apparence anodin et positif. "Un petit mot qui, à condition qu’on se donne la peine de le changer, pourrait changer beaucoup de choses" pour les aborigènes, comme le plaide également le quotidien The Australian.

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Alors, notez bien que l’idée n’est pas nouvelle, elle avait été évoquée au début de l’année par la grande championne olympique et militante de la cause aborigène Cathy Freeman, mais jamais elle navait trouvé une telle résonnance, dans les médias grand public, que ces deux derniers jours. Et l’une des raisons relevée par le Katherine Times, c’est qu’une femme politique et juriste renommée en Australie, la Première ministre des Nouvelles-Galles-du-Sud (la région la plus peuplée du pays) a publiquement dit qu’elle est favorable au remplacement de "young and free" par "one and free", une nation donc "unie" plutôt qu’une nation "jeune". 

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Il faut ajouter, bien sûr, que tout le monde en Australie n’est pas d’accord avec ce changement de paroles… mais comme l’écrit The Australian en conclusion de son éditorial, la question est suffisamment importante pour alimenter la discussion des repas de famille et barbecues estivaux, ce week-end en Australie…. en attendant un vrai débat parlementaire sur le sujet

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