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Quelle place pour les employeurs dans la campagne de vaccination anti-covid?

Au-delà des Ehpad, dont une partie des soignants peuvent potentiellement bénéficier d'un vaccin dès la semaine prochaine, la question intéresse de nombreuses entreprises, prêtes à se mobiliser.

La campagne de vaccination anti-covid débute ce dimanche. Elle s’annonce très longue. Qu’en est-il notamment pour les employeurs dont certains salariés sont d’ores et déjà considérés comme prioritaires?

Les premiers à s’y être préparés sont les Ehpad. Une partie de leurs salariés figurent en effet dans la première liste des professionnels prioritaires. Il s’agit de tous les soignants dits "à risque". Ces derniers auront potentiellement accès dès ce dimanche dans le cadre de cette phase 1 qui est prévue pour durer jusqu’à la fin janvier.

En phase 2 (février-mars) ce sont tous les professionnels de santé et médico-sociaux vulnérables qui y auront droit. Et enfin, pour la phase 3 (à partir du printemps), présentée par le gouvernement comme la campagne de vaccination de masse, une liste de publics prioritaires a été établie. Y figurent les salariés de 50 ans et plus et les professionnels des secteurs essentiels (sécurité, transport, éducation, alimentation…).

Le Medef prêt à prendre sa part de responsabilité

Certaines entreprises envisagent donc de prendre part à cette colossale opération en prenant à leur charge la vaccination des salariés concernés. A l’instar de ce qu’elles peuvent faire chaque année pour réduire l’absentéisme lors la grippe saisonnière. Quelques grandes entreprises (EDF, Renault) ont déjà mis, ou s'apprêtent à mettre en place, des groupes de travail sur le sujet. Mais, à ce stade aucune décision définitive n’est prise. Le Medef se dit en tout cas prêt à prendre sa part de responsabilité dans la phase 3, cruciale pour assurer une reprise complète et pérenne de l’économie.

Air France, de son côté, "attend les directives gouvernementales sur la vaccination de ses salariés". Mais, en tout état de cause, si des Etats décidaient d’imposer le vaccin pour accéder à leur territoire, les liaisons concernées ne pourront être assurées que par des pilotes, des hôtesses et des stewards qui auront préalablement accepté de se faire vacciner. Et ces derniers seraient alors prioritaires.

Aucune entreprise n'a, à ce stade, accès aux commandes

De toutes façons, pour le moment, les entreprises qui souhaiteraient s’engager dans la campagne de vaccination ne peuvent pas passer commande. Les deux ministres concernés par le sujet, Olivier Véran pour la Santé et Elisabeth Borne pour le Travail doivent au préalable se mettre d’accord et donner leur aval.

Rien que pour l’utilisation de tests de dépistage en entreprise, les employeurs ont dû patienter des mois. La circulaire encadrant leur usage n’a été publiée que ce mardi.

Une chose est certaine. Comme pour les tests d’ailleurs, aucun salarié ne pourra se voir imposer un quelconque vaccin anti-covid. Même en utilisant des artifices. Par exemple, un employeur ne pourra pas conditionner le retour au bureau d’un salarié en télétravail à la présentation d’un certificat de vaccination. Et si une campagne interne est organisée, les salariés acceptant de recevoir les injections prodiguées par leur employeur devront, au préalable, apposer leur signature sur une feuille de consentement.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco