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EDF devient opérateur nucléaire aux États-Unis

Centrale nucléaire de Nine Mile Point de Constellation Energy, aux Etats-Unis. (DR)

Le groupe français acquiert la moitié des activités dans l'atome civil de son partenaire Constellation. Une opération à 4,5 milliards de dollars.

Après la bataille d'Angleterre, la bataille des États-Unis. À quelques semaines d'intervalles, EDF vient de se livrer à une double offensive. Avec en toile de fond la même ambition : devenir un acteur majeur du nucléaire. Des souhaits largement exaucés puisqu'après avoir pris le contrôle de British Energy, EDF vient de nouer un partenariat de tout premier plan avec Constellation. Cet électricien américain dont il détenait déjà 9,5% et dont il vient de racheter - l'accord a été officialisé hier - la moitié des activités de production et d'exploitation nucléaire. Une opération qui s'élève précisément à 4,5 milliards de dollars (3,3 milliards d'euros) et qui vient gonfler un peu plus l'enveloppe des investissements du groupe (lire ci-dessous). En retour, l'électricien français devient incontournable dans le premier nucléaire américain avec 4 000 mégawatts de capacités installées.

À l'arrivée, EDF, dont l'association inaugurale avec Constellation (21 milliards de dollars de chiffre d'affaires) ne prévoyait que le lancement des futurs réacteurs, se retrouve aujourd'hui opérateur nucléaire aux États-Unis. C'est peu dire que Pierre Gadonneix, le président du groupe français, est satisfait : les États-Unis, avec la Grande-Bretagne, la Chine et l'Afrique du Sud font partie des quatre pays cibles du groupe français en matière de relance du nucléaire.

L'acquisition de Constellation ne s'est pas faite sans difficultés. Outre-Manche, EDF, à la fois seul en lice et adoubé par le gouvernement britannique, était le bienvenu. Outre-Atlantique, en revanche, le sort est apparu beaucoup plus incertain. Début septembre, en effet, le milliardaire américain Warren Buffett, profitant de la dégringolade du titre de Constellation, a formulé une offre de rachat de 4,7 milliards de dollars, finalement approuvée par le conseil d'administration de Constellation.

Expertise nucléaire

Depuis, EDF n'a eu de cesse de convaincre les actionnaires du groupe américain qu'ils pouvaient espérer beaucoup mieux. Les convaincre également qu'EDF, fort de son expertise dans le nucléaire internationalement reconnue, était le partenaire qu'il leur fallait. Autrement dit, il s'agissait de leur montrer qu'EDF s'inscrivait avant tout sous le signe d'une démarche industrielle, synonyme d'un engagement à long terme.

Un processus couronné de succès puisque le communiqué rédigé conjointement par EDF et Constellation mentionne très explicitement que MidAmercan Energy, la société de Warren Buffett, renonce à toute opération avec Constellation.

Inversement, pour s'ouvrir la porte du nucléaire américain de manière opérationnelle, EDF a dû y mettre le prix. Outre les 4,5 milliards de dollars dédiés au rachat de la moitié du nucléaire, il est prévu une option de vente d'actifs (jusqu'à deux milliards de dollars) de production d'électricité à partir d'énergie non nucléaire (5 000 mégawatts de capacité). Autrement dit, EDF n'investit pas seulement dans le nucléaire américain, il se met en situation d'apporter toutes les garanties souhaitables au développement industriel de Constellation. Pas sûr que le groupe français désirait à l'origine investir dans les centrales thermiques de son partenaire américain. Mais avait-il le choix ?

» Plus de 30 milliards seront investis dans le nucléaire britannique et américain

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13 commentaires
  • craonne

    le

    Tchernobyl sans e et avec un y

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