LE SORT DE L’AMAZONIE EST LIÉ AU NÔTRE : L’EUROPE DOIT AGIR IMMÉDIATEMENT

LE SORT DE L’AMAZONIE EST LIÉ AU NÔTRE : L’EUROPE DOIT AGIR IMMÉDIATEMENT

Lancée le
30 mars 2021
Adressée à
Tous les chefs d'Etats et parlementaires de l'Union Européenne
Signatures : 108 640Prochain objectif : 150 000
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Planète Amazone

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Pour faire face à une urgence absolue, des chefs indigènes du Brésil, des jeunes mobilisés pour le climat et des organisations de la société civile s’associent pour appeler, notamment,  à la création d’une coalition de parlementaires européens, à l’annulation de l’accord de libre-échange UE-Mercosur et au gel immédiat des importations liées à la déforestation.
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L’Europe, qui continue de participer outrageusement à la déforestation, doit rendre des comptes à ses citoyens. Les dernières lignes de défenses de l'Amazonie et de ses gardiens (les peuples indigènes) érigés depuis plus de vingt ans par une coopération internationale sont sur le point de rompre brutalement. Dans ce contexte, l’accord de libre-échange UE-Mercosur, signé en 2019 après de très longues négociations, est vécu par nombre de ses citoyens comme un renoncement de l’Europe à les protéger des désastres climatiques. L’accord augmenterait ainsi la participation européenne à la destruction de l'un des écosystèmes les plus importants de notre Terre Mère. Il devrait entrer en application à la fin de l’année 2021. Il faut l’en empêcher ! 

Cet accord commercial, en plus de contribuer à neutraliser les droits humains et environnementaux déjà largement menacés par le contexte actuel favorisera l'augmentation de bulldozers et de pyromanes détruisant déjà les écosystèmes d'Amazonie et des autres pays d'Amérique du Sud. Les impacts environnementaux à craindre sont bien connus par l'opinion publique - plus d’un million de personnes se sont déjà exprimées sur ce sujet au travers de précédentes pétitions - mais au-delà des risques encourus sur la biodiversité et le climat, nous souhaitons insister sur un danger trop souvent mis de côté: le sort des peuples indigènes et de leurs territoires. 

Pourtant, si parmi tous les arguments valables pour appeler à s’opposer à la ratification de l’accord UE-Mercosur, il y en a un qui mérite la plus grande attention, c'est bien celui de “devoir de protection” aux Gardiens de l’Amazonie. Ne serait-ce que dans un souci de cohérence. Au Sommet de la terre de Rio en 1992 une coopération internationale a été lancée pour protéger les forêts tropicales du Brésil et tracer les frontières des terres indigènes, c'est-à-dire effectuer leur démarcation. L’UE a ainsi participé à l'époque à la protection effective de dizaines de millions d’hectares de forêt et de ses peuples. 

L’accord UE-Mercosur conforte les politiques extractivistes, dont celle particulièrement décomplexée, destructrice et anti-indigène du président brésilien Jair Bolsonaro, sous le coup d’une plainte auprès de la Cour Pénale Internationale pour crime contre l’humanité et écocide, déposée par le cacique Raoni. Loin de compléter les progrès de Rio 92, il nous fera, au mieux, revenir au point de départ. Au pire, cela nous éloignera davantage du respect de l’accord de Paris pour le climat et de ses objectifs.

Peut-on décemment commercer “librement” avec le Brésil de Jair Bolsonaro ? En 2020, 11.088 km² de forêt amazonienne ont été détruits (d’après l’Institut de recherche spatiale national). L’année précédente, sept chefs autochtones ont été assassinés pour un total de 1120 cas de violences contre le patrimoine des peuples indigènes. Le gouvernement brésilien cherche à faire annuler les démarcations des terres indigènes, dont près d’un tiers ont été réalisées avec la participation de l’UE ; il veut aussi dans ces environnements quasi intacts autoriser les activités industrielles et agricoles, en violation de la Constitution et des accords de coopération du passé. Le pillage des zones protégées s’est multiplié pendant la crise sanitaire du COVID-19, déjà très meurtrière pour les populations autochtones. Le président Jair Bolsonaro est accusé d’exploiter cette crise pour nuire volontairement aux Gardiens de l’Amazonie.

Face à cette situation, le mutisme de l’Europe et du reste du monde est insupportable.

L’UE a-t-elle oublié que les peuples indigènes jouent un rôle fondamental dans la restauration et la préservation de la forêt amazonienne mais aussi des autres forêts primaires et espaces naturels de la planète ? Qu’il est admis depuis 30 ans que la reconnaissance de leurs droits est indispensable à la préservation des environnements qu’ils protègent ? Que la démarcation des terres indigènes, droit constitutionnel, est le moyen le plus efficace de lutter contre la déforestation? Que les pays du G7 et l’UE le savent si bien qu’ils ont investi pendant plus de 15 ans, à travers un programme de coopération internationale, le PPG7, près d’un demi-milliard de dollars pour protéger les forêts tropicales du Brésil - et en particulier effectuer un nombre important de démarcations de terres indigènes ? 

Aujourd’hui qu’en reste-t-il ? Nos dirigeants, sous les effets dopants du commerce international et du libre-échange, sont frappés d’amnésie collective. De renoncement en renoncement, ils ont poussé les peuples indigènes dans les griffes de Jair Bolsonaro. Mais en les abandonnant à leur sort, ce sont également les citoyens du monde entier qu’ils trahissent. Ces mêmes citoyens aujourd’hui s’élèvent partout en Europe, pour appeler auprès des Gardiens de l’Amazonie à la protection immédiate des territoires indigènes et, plus profondément, à un rapide changement de paradigme. Le prochain congrès mondial de la nature de l’UICN, qui doit se tenir en septembre à Marseille pour définir un nouveau modèle mondial de conservation, ne pourra pas aboutir à des solutions adéquates si les peuples indigènes ne sont pas intégrés aux processus de décision. Il ne suffira pas de faire semblant de les écouter!

Alors que de plus en plus de voix appellent à une sanctuarisation de la forêt amazonienne sous la gestion des peuples indigènes, nous percevons l’accord UE-Mercosur comme un bras d’honneur fait à la jeunesse mobilisée pour le climat et aux générations futures, que les pays réunis à Rio 92 se sont pourtant engagés à protéger. Bien d’autres accords du même type, tout aussi dangereux, sont en préparation. Il faut en finir avec cette vision prédatrice du développement et passer du libre échange au juste échange.

Pour contrer cette menace, et celles qui se multiplient chaque jour à l'encontre de l'Amazonie, de ses terres indigènes ainsi que ses populations traditionnelles, il faut imaginer une nouvelle forme de coopération internationale. Les peuples indigènes et les citoyens européens, alliés, souhaitent en être partie prenante afin d’établir un dialogue permanent avec des parlementaires sensibles à leurs préoccupations pour travailler avec eux. 

En conséquence, face au silence de l’Europe et de ses dirigeants sur ces questions cruciales et pour répondre à la demande des Gardiens de l’Amazonie, nous appelons :  

- A la création d’une coalition de parlementaires européens travaillant en lien avec les peuples indigènes et la société civile pour veiller à la protection de l’Amazonie et de ses peuples.

- A l’abandon immédiat et définitif de l’accord commercial UE-Mercosur,

- Au gel des importations de produits et ressources liés à la déforestation,

- Au contrôle strict des entreprises européennes responsables de la destruction des écosystèmes naturels et du non-respect des droits humains,

- A apporter un soutien massif à la plainte contre le président brésilien Jair Bolsonaro pour crime contre l’humanité, déposée à la Cour Pénale Internationale par le cacique Raoni, avec le concours de nombreux leaders indigènes et personnalités.

Cette pétition est portée à l’initiative de peuples indigènes d’Amazonie par la jeunesse européenne engagée pour le climat et s’adresse à la fois à tous les chefs d’État et parlementaires de l’Union Européenne, avec l'espoir que ce mouvement éveille les consciences de  la communauté internationale car le sort de l'Amazonie et de ses communautés nous concerne tous.

SIGNATAIRES

1 FEPHAC | Federation of the Huni Kui people of the state of Acre (Brazil)
2 ARPIN SUL | Articulação dos Povos Indígenas do Sul (Brazil)
3 Planète Amazone (France)
4 Youth For Climate (France)
5 Youth For Climate (Belgium)
6 Or de question (France)
7 Notre Affaire à Tous (France)
8 Maiouri Nature (Guyana)
9 Mighty Earth (USA)
10 Alofa Tuvalu (Tuvalu)
11 all4tress (France)
12 Coeur de Forêt (France)
13 Mr Mondialisation (France)
14 Naturevolution (France)
15 ICRA INTERNATIONAL (France)
16 Planetari (UK)
17 CAoS, Centre for the Anthropology of Sustainability, University College London (UK )
18 Flourishing Diversity (UK)
19 Gallifrey Foundation (Switzerland)
20 TreeSisters.org (UK)
21 Wild Heritage (USA)
22 Society for Threatened Peoples (Germany)
23 Permavenir (France)
24 European Coordination Via Campesina (Belgium)
25 Attac France (France)
26 Envol Vert (France)
27 Latin America Solidarity Centre (Ireland)
28 Ishpingo (France-Ecuador)
29 Women’s Earth and Climate Action (WECAN) (USA)
30 A Plastic Planet (UK)
31 Rise For Climate Belgium (Belgium)
32 Friends of the Earth Finland (Finland)
33 América Latina Mejor Sin TLC (Argentina)
34 Éghajlatvédelmi Szövetség / Hungarian Climate Alliance (Hungary)
35 Magyar Természetvédők Szövetsége / Friends of the Earth Hungary (Hungary)
36 Attac-Ireland (Ireland)
37 SEED (Brazil and US)
38 Amigos de la Tierra (España)
39 Ecologistas en Acción (España)
40 Espirito Mundo Asbl (Belgium)
41 Centro de Estudios HEÑÓI (Paraguay)
42 Amazon Watch (USA)
43 Frente Internacional Brasileira contra o golpe e pela Democracia (Brazil)
44 Rede Stop UE-Mercosul (Portugal)
45 Instituto Shirley Djukurnã Krenak (Brazil)
46 Collectif Alerte France Brésil / MD18 (France)
47 CGT (España)
48 Béfana tattù (Uruguay)
49 Grands Parents pour le Climat (Belgium)
50 Attac Austria (Austria)
51 Groupe non violent (France)
52 XR Youth Solidarity (UK)
53 Radical Restart (UK)
54 Fundación Solón (Bolivia)
55 COAG (España)
56 Ehne-Bizkaia (España)
57 Amazon Planet Peru (Peru)
58 Coletivo Alvorada (Brasil)
59 Brazilian Left Front (Irlanda)
60 Hamburgo pela Democracia (Alemanha)
61 Democracy For BRASIL UK (UK)
62 Coletivo Amsterdam pela Democracia (Holanda)
63 Amis de la Terre France (France)
64 Campaña No a los Tratados de Comercio e Inversión (España)
65 Cátedra UNESCO de Desarrollo Humano Sostenible - Universitat de Girona (España)
66 Karátson Gábor Kör (Hungary)
67 Ocareté (Brasil)
68 Action Solidarité Tiers Monde (Luxembourg)
69 Climate Alliance Luxembourg / Klima-Bündnis Letzebuerg (Luxembourg)
70 Intersindical Región Murciana (España)
71 Instituto de Estudos Socioeconômicos (Brasil)
72 Grassroots International (USA)
73 ATTAC-Liège (Belgium)
74 Extinction Rebellion (France)
75 CLOSER (UK)
76 Earthforce Fight Squad Global (Bahamas)
77 Extinction Rebellion Genève (Switzerland)
78 Doctors for Extinction Rebellion (Switzerland)
79 European ATTAC Network (Europe)
80 People’s Planet Project (Netherlands)
81 ATTAC ESPAÑA (Spain)
82 House On Fire Germany (Germany)
83 The Beirut Umbrella (Lebanon)
84 Hivos (Brasil)
85 TROCA - Plataforma por um Comércio Internacional Justo (Portugal)
86 Alternatiba (France)
87 Indigenous Environmental Network (USA)
88 Grabbe Bénin (Benin)
89 The Otomi-Toltec Regional Council of Alto Lerma (Mexico)
90 Alliance of Mother Nature's Guardians (Global)

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